Manoeuvre de port
posted on 24 May 2004 08:43
Bonjour,
Ne naviguant qu'à deux, je suis preneur de tout conseil pour ne pas rater ma manoeuvre de prise de catway avec du vent un
peu fort pousant vers le catway de biais. J'ai lu qu'on pouvait frapper une aussière à l'avant et à l'arrière, l'équipier sautant sur
la catway avec une boucle à la main et la frappant comme une garde ; quelqu'un a t'il déjà essayé cette manip.
En marche arrière, lorsque le vent fort est perpendiculaire à la direction du bateau, ce dernier se met immédiatement l'arrière
vers la direction du vent. Dans cette position, impossible en marche arrière de l'emmener ailleurs que dans l'axe du vent, y a t'il
une astuce pour contrer ce phénomène ?
Merci
S'il y a du vent, pour comprendre ce que fait ton canote il suffit de te rappeler où sont appliquées les principales forces en jeu ... (on oublie la déviation due au sens de rotation de l'hélice).
1. L'hélice applique sa force à l'arrière du bateau
2. Le vent applique sa force à peu près au centre du bateau par fardage.
Donc , au moteur:
1. en marche avant le bateau le bateau est instable comme une auto à propulsion arrière des années '50 car il est "poussé" par son hélice et freiné par le vent .
2. en marche arrière il est autostable dans l'axe du vent, comme un drapeau (ou une auto traction avant) car il est "tiré" par son hélice et freiné par le vent
Rien à faire contre ça , sauf à avoir des forces supplémentaires qui agissent sur le bateau: à savoir le plan antidérive et le safran, qui exigent tous les deux d'avoir une certaine vitesse et ventuellement le souffle de l'hélice sur le safran à l'arrêt.
Tout ceci permet de belles manoeuvres, mais exige pas mal d'entrainement avec le même bateau et une bonne représentation mentale des forces en présence durant la manoeuvre, ce qui n'est pas évident.
Quand tu arrives au quai en marche arrière et vent poussant, le bateau est dynamiquement stable sur sa trajectoire. Le moment critique est quand tu freines au moteur, car la tu te retrouves dans le cas 1) brutalement instable et le bateau part dans les coins Rien à faire ! Seule solution arriver à quai vent poussant en marche avant, car au moment du freinage tu es dans le cas 2) qui est stable
Quand tu arrives vent de travers en marche arrière , il faut beaucoup de vitesse pour une trajectoire stable ... mais gare au moment du freinage: trop tôt tu pars dans les choux, trop tard tu montes sur le quai
Comme toi je suis souvent à deux, et encore plus souvent seul, même pour "apponter" avec du vent fort ... dans le Var c'est un jour ordinaire en somme
Robert.
Bonjour,
- si le vent pousse 'en biais' vers le catway, il suffit, sauf si je n'ai pas compris la question, de venir 'mourir' à quelque distance au
vent du catway, le vent finira de pouser le bateau dessus, bateau qui n'aura plus de vitesse d'avancement à ce moment là.
Bref, comme pour toutes la manoeuvres de port, il faut garder les yeux en l'air, c'est à dire regarder la girouette et tenir compte
du vent. Evidemment, les parre-bat sont en place (à la bonne hauteur) depuis longtemps et les aussières claires.
- En marche arrière il faut acquérir de la vitesse (quitte à le faire au milieu du bassin) pour rendre le safran efficace, et la garder
jusqu'au tout dernier moment. Une fois la vitesse nécessaire et suffisante acquise, ou juste un peu plus vite, on passe au point
mort, ce qui a 2 avantages : on supprime ainsi le pas de l'hélice, on est paré à passer en avant toute en cas de nécessité. Si la
manoeuvre échoue, par exemple si on a trop ralenti et que le bateau dérive et va rater le catway, on repart (en avant) et on
recommence, mieux vaut recommencer 3 fois une manoeuvre que la rater la première fois. Bien entendu, personne ne crie (à
bord), personne ne donne de conseils (à terre) et si on peut le faire avec une cigarette au bec et une bière à la main, c'est
encore plus classe (je plaisante).
- Le fardage est toujours beaucoup plus important sur l'avant (de la quille) que sur l'arrière : vent de travers c'est l'avant qui
part sous le vent. Là encore il faut en tenir compte.
Surtout, il ne faut pas stresser, il n'y a pas de grand danger, et toujours réflèchir et analyser (comme le conseille Robert) ce qui
se passe et ce qui s'est passé. Manoeuvrer avec juste assez de vitesse pour être, justement, manoeuvrant, et toujours
toujours toujours jeter de fréquents coups d'oeils à la girouette.
Cordialement.
Les conseils de Robert et Jean Marc sont judicieux.
J'y ajouterais une bonne gaffe, en bois de frêne ou de pin d'oregon, avec un crochet bien assuré, dont tu auras viré le talon en
caoutchouc ce qui t'évitera de le voir te rester dans la main, la gaffe restant sur le catway, sur le voisin, ou pire s'en allant
flottant sur l'onde. Pas de gaffe télescopique qui risque de céder si tu as besoin de pousser fort dessus !
Tu peux aussi munir ta gaffe d'un crochet d'amarrage, automatique ou non, mais surtout le plus large possible, ce qui te
permettra de crocher un bout sur le creux d'un taquet ou sur un anneau sans quitter le bord.
Enfin de t'exercer. Dans chaque port, existe normalement une zone d'évitage où si ce n'est déjà fait, tu appréhenderas les
réactions de ton canote, en avant, en arrière à partir d'une position sans erre. Quand tu sauras faire un 360 sans avancer ou
culer de plus de 50cm sans toucher la barre, seulement en jouant sur le couple de l'hélice, alors tu sauras à quel moment il faut
repasser au point mort comme te le conseille Jean Marc et à quelle distance du ponton il te faut mettre en avant toute pour
casser l'erre.
Le principal problème vient de l'encombrement de nos ports. Dans le mien, il n'y a guère qu'une longueur et demi entre les
étraves en vis à vis ou plus souvent les culs, car en Manche contrairement à la grande bleue, on met l'étrave au ponton.
Si le vent pousse vers le catway, pas de problème, il faut arriver en arrière à environ 45° au vent du catway. Quand le bateau
va s'engager dans la place, le vent aura de moins en moins de prise sur la coque (protection du ou des voisins) et le vent fera
pivoter l'avant (mat) vers le catway sans qu'il soit nécessaire de donner beaucoup de barre. Se souvenir que par vent fort
quand tu bats en arrière, la prise au vent de l'avant du bateau sera toujours plus forte que le couple de l'hélice.
Dans l'hypothèse inverse, c'est le voisin qui joue le rôle du catway et tu dois avoir prévu les défenses suffisantes pour ne pas
l'endommager, voire parer à toute éventualité à la gaffe (sans oublier de mettre au point mort). Si le voisin est sorti, c'est là que
le crochet de mouillage peut être d'une aide précieuse pour frapper une amarre au vent.
André-François
Tiens, AFC, la gaffe, c'est marrant !
Ca fait bien longtemps que je n'ai pas navigué en Manche, mais en Med. c'est considéré comme ridicule de sortir la gaffe, c'est
plutôt le truc réservé aux conducteurs de PCBN et aux débutants et ça fait rigoler les voileux. Pour ce qui est des accostages,
bien sur, pour attraper une bouée c'est différent.
Comme quoi, d'une région à l'autre, les us et coutumes peuvent changer.
Amicalement.
Ben oui JM, tout le monde sait bien qu'en Méditerranée c'est gros moteur et petite voile ! Ici, même les pêcheurs utilisent encore
la gaffe. Peut être y a t il des marins et ceux qui se prennent pour tels.
Il m'arrive souvent de me déhaler à la gaffe, la nuit, çà évite de réveiller tout le ponton avec des pétarades intempestives.
Mais tourner le clé de contact et se prendre pour le Fangio des mer çà pose son homme !
André-François
Ah, André, ne nous fais pas l'ours grincheux !!!
Non, ça n'a rien avoir avec gros moteur et petite voile et franchement, je n'ai pas vu en Atlantique plus de skippers entrer à la
voile au port qu'en Med... En fait je ne sais pas d'où ça vient ni quelle est la justification de la chose, à supposer qu'il y en ait
une. Mystère...
C'est vrai aussi que lorsqu'on fait la manoeuvre d'appontement au moteur, conviens-en, si la dite manoeuvre est bien faite,
point n'est besoin d'utiliser cet accessoire, et c'est sans doute pour cela qu'il est considéré comme l'accessoire des débutants et
des cafouilleux. Mais ne le prends pas pour toi, chacun a ses habitudes, et je sais bien que tu n'es ni débutant ni cafouilleux !
Enfin, il n'y a aucune honte à débuter.
Amicalement.
Je reviens sur la première réponse de Robert et la remarque de JM: en marche arrière, le bateau va bien dans l'axe du vent. Il
est presque impossible, en virant en marche arrière, d'amener la pointe au vent. Toute tentative se soldera par un travers
lamentable (sauf avec propulseur et ou moins de 5 km/h de vent).
Il faut se souvenir de cela et s'aider du vent qui fera toujours partir la pointe! Ainsi, pour virer en marche arrière, il faudra
toujours avoir la pointe au vent, même si cela est difficile. Il faudra aller vite en marche arrière pour que la pointe reste dans
l'axe. Ainsi, dès le virage amorcé, le bateau tournera de 90° naturellement.
Ceci, si le vent est travers au catway ou parallèle au quai.
Si le vent est dans l'axe de la place, si on veut se mettre sous le vent, c'est le + simple, même à l'arrêt, vent de travers, le
bateau se mettra dans l'axe. Il suffit de reculer lentement.
Si la place est sous le vent, alors, c'est + difficile. Seule la vitesse est efficace: je préconise de rentrer pointe en avant: le vent
fait tourner le bateau dans le bon sens (la pointe part sous le vent), et, si on rate et qu'on monte sur le quai, c'est avec
l'étrave, la partie la + solide du canot. Pour faire la même chose en marche arrière, il faut les nerfs et de l'espace pour se mettre
face au vent dans l'axe de la place et, marche arrière très vite en espérant que le bateau n'est pas déjà en travers. Avantage,
si ça foire, on peut repartir en marche avant et rattrapper le coup.
bonjour
moi, la gaffe je trouve cela rudement pratique quand je suis tout seul etr que j'arrive à mon ponton habituel sur lequel j'ai l'aissé
mes amarres.
Une fois le bateau immobile je me sers de la gaffe pour attrapper les amarres sur le ponton, c'est bien plus rapide et m'évite de
faire l'acrobate en sautant sur un catway branlant ou un ponton glissant;
et sauter sur le ponton m'obligerait à une ammarre de plus car je me voit mal sauter sans une ammarre à la main reliée au
bateau, car s'il s'éloigne un peu pendant que je suis sur le ponton, bonjour la rigolade !
Hubert, de Cherbourg
p.s. je range la gaffe dans la bôme, la point d'acoute étant ouvert.
Bonjour,
En réponse à Jean Marc, j'aimerais bien que tu me dises commment tu peux faire, sans gaffe, pour récupérer une pendille, ce
qui doit bien représenter 80 % des accostages en Méditerranée occidentale ?
Daniel
bonjour
ah ! la pendille !
quand va-t-on interdire ce truc !
Hubert, de Cherbourg
Bonjour Daniel,
pour récupérer une pendille, je dessends sur le quai, c'est tout con tu vois, c'est là qu'elle est attachée.
Mais on va pas en faire un plat, chacun fait comme il veut !
Cordialement.
Bonjour,
Désolé, mais pour pratiquer régulièrement ce genre d'amarrage, je ne suis pas convaincu..
Daniel