Un Via 36 neuf en 2006 ?
posted on 10 December 2005 15:39
Bonjour ,
Serait-il absurde de proposer en 2006 à un chantier naval spécialisé dans l'aluminium la construction dans les regles de l'art
d'un Via 36 (ou Trisplus 36) ?
Et si un tel chantier éxistait , où peut on se procurer les plans de ce voilier (en toute légalité cela va de soi ..) ?
Pour moi ce serait absurde de contruire un plan dépassé. Pour le même prix tu auras bien mieux avec un plan
moderne... Les Via et Trisplus ... Bons bateaux pour leur époque mais pas bien rapides. C'est lourd, et çà n'avance pas.
Sans parler du cao. Vas voir François Lucas, architecte à Nantes. A mon sens il dessine ce qui se fait de mieux en matière
d'alu de voyage. J'ai fermé mon chantier mais je construisais ses bateaux (alu), dériveurs (dérive lestée, Naca) ou bi-
quilles. Des chantiers alu qui construisent bien, à des prix honnêtes, çà existe en France (2 ou 3) ou à l'étranger (Ukraine,
par exemple). Le problème c'est qu'il y a peu d'amateurs capables de faire la différence entre bonne et mauvaise
construction: c'est un métier. Mais il ya quand même des repères possibles.
Bon vent.
Qu'est devenu le chantier Technimar qui construisait les voiliers de la gamme Hermine.?
Il a hélas fermé le 1° juillet dernier et ... c'était mon chantier. J'ai dû me résoudre à arrêter car j'avais perdu suffisamment
d'argent pour être à peu près ruiné. Après la vente forcée de maison, quand j'aurai remboursé les banques et 1 client
exotique auquel je considère que je dois personellement ce qu'il a versé au chnatier ( même si la loi ne m'y oblige pas, je
veux pouvoir me regarder dans la glace, çà m'évite de me couper en me rasant !), il me restera de quoi vivre à bord de
mon cata, sous les cocotiers. Sic mundus... Merveilleux métier de passionné mais très grosse difficulté pour gagner sa vie
car facturer les heures réelles de construction n'est pas possible. Et au coût des heures en France... Bah ! J'aurai
beaucoup appris, ce qui me permet de presque tout faire sur mon bateau et d'aider les copains !!
Par contre, j'ai cédé ma licence pour les Hermines à un chantier français construisant en Ukraine. La qualité est certaine et
les prix très différents. Si çà vous intéresse, l'Hermine 36 s'y construira et je peux vous mettre en relation car j'ai un
accord commercial avec eux. C'est à mon sens largement mieux que le Via 36 car le bateau est moderne, marche très
bien (je peux en faire essayer 1 en Normandie) et a évolué avec un roof donnant plus de volume sans massacrer
l'esthétique et pas mal d'améliorations sur le pont.
C'est du reste, une Hermine 36 DI qui fut le dernier bateau que j'aurai construit.
Ironie, le dernier bateau que j'aurai réparé est un Via 36 : beaucoup de corrosion dans les fonds mais excellente
constuction. Ceci étant, les Via ont donné toute satisfaction à leurs propriétaires. Solides, bien faits mais pas terribles au
près et pas rapides, de toutes façons. In dépendamment de tout le bien que je pense des plans de François Lucas (je
construisais aussi d'autres plans comme ceux de J Marie Finot, par exemple), il me paraît illogique de faire construire un
bateau sur un vieux plan. Il faut profiter de l'évolution des carènes...Si je peux vous être utile, n'hésitez pas à me
contacter, vous avez mon mail dans ma fiche.
Bon vent
BONJOUR,
Nous nous étions rencontré, car un moment, j'envisagais d'acheter un hermine 40. La transaction ne s'est pas faite, car moi
aussi j'ai eu mes problèmes de mon côté. J'avais comparé les hermines avec les ALUBAT: il n'y avait pas photo. Permettez moi de
vous dire puisque vous n'avez pas honte de faire part de vos difficultés, le semntiments que j'avais eu lorsque je vous ai
rencontré et que vous m'avez fait visiter votre chantier: j'ai pensé que vous étiez un type BIEN. C'est tout.Bon vent.
Merci, c'est sympa de me le dire car passer par un dépôt de bilan quand on a tout donné, passion, temps, argent et
santé ce n'est pas facile. Je rebondis car d'une part j'ai su arrêter avant d'être complètement ruiné -et ai donc à peu près
de quoi vivre- et surtout, j'ai tout de suite décidé de repartir sur un autre projet (TDM)... Départ à l'été 2007, avant j'ai
trop de choses à régler, dont la préparation de mon bateau qui n'est pas conçu pour çà mais qui fera l'affaire à condition
de voyager léger...
En ce qui concerne les critères de qualité, beaucoup me demandent comment reconnaître l'ivraie et le bon grain. Pas
simple car il ya d'un côté les paramètres dimensionnement qui sont du ressort de l'architecte, de sa conception du
bateau idéal, de l'autre, il faut observer la qualité de la réalisation par le chantier. L'un et l'autre sont indissociables et
doivent travailler en tandem. J'ai eu la chance de bien m'entendre tant avec François Lucas que je considère comme une
excellent archi aux idées novatrices même s'il n'a pas l'aura qu'il mérite (ce n'est pas un grand communiquant) qu'avec
un grand seigneur de la construction comme Raymond LABBE(qui ne faisait pas que du bois contrairement à l'image qu'il
laisse), décédé la semaine dernière et qui m'a fait l'honneur de me considérer comme un ami. Raymond m'a communiqué
le souci de construire en fonction du matériau, sans le contraindre mais au contraire en exploitant au mieux ses
possibilités. Un architecte comme Jean Marie FINOT dont j'ai construit un superbe ULDB de 50 pieds m'a fait voir ce
qu'est le génie d'un grand artiste -car les archi sont des artistes- mis au service de cette incroyable sculpture qu'est un
bateau. Citant V Hugo, j'avais l'habitude de dire "L'un dessine l'idéal, l'autre sculpte le réel" pour illustrer la relation archi-
chantier. Quels beaux métiers et quelle passion ...
Plus prosaïquement: Quand sur un bateau (neuf ou vieux) les soudures présentent de multiples petits trous
(classiquement diamètre 1 mm ou moins), passez votre chemin: le chantier ne sait pas souder et il ya de fortes chances
pour que les soudures soient poreuses. Moyen bien simple d'éliminer pas mal de canards boiteux même s'ils ont pignon
sur rue. Regardez également la rectitude des bouchains vifs: la plupart sont de tôles ondulées. Il est d'ailleurs beaucoup
plus difficile de "sortir" une belle coque à bouchains vifs qu'en forme. Une ligne droite parfaite, un plat de bouchain
impeccable sont plus difficiles à obtenir qu'une courbe régulière. Pourquoi croyez-vous que sont apparus les décos de
coque alu en brossage style DVD ?C'est pourtant du temps en +... Cà cache parfaitement la misère. Passez la main sur
la coque et vous sentirez tous les défauts de chaudronnerie... Après, c'est plus compliqué car il faut se pencher sur les
épaisseurs de cordon, les techniques de soudure, la qualité des fils de soudure employés par rapport aux supports, les
nuances d'alliage, les assemblages, etc... Passionnant mais complexe et surtout demandant d'avoir fait de multiples essais
et tests.
Bon vent et encore merci de votre sympathie, car comme dans tout dépôt de bilan, je suis certainement peu
recommandé par certains...
on trouve de tout...
ainsi un ancien patron de chantier qui construisait (d'après ce que je comprends) des monocoques, et qui navigue sur multicoque.
et j'ai rencontré un des patrons d'un chantier de multicoque (connu, que je ne citerai pas...) qui naviguais sur... un
monocoque !
parce que pour lui le multicoque faisait "autobus" (sic)... !!
Qui plus est, je construisais des monos assez lourds, en alu, et navigue sur un multi très léger, en composite ! La logique
totale ! En fait c'était d'abord un achat coup de coeur pour ce cata dont nous avions rêvé puis la logique d'un emploi du
temps laissant peu de place pour naviguer et nécessitant donc un bateau pour s'éclater ou aller vite vers l'escale
attendue pour en profiter...
Mais je m'était dessiné un cata en alu pour le voyage et m'apprêtais à le construire : 13 m, 6,5 tonnes lège, ce qui est
honnête pour un multi en alu, matériau assez lourd (densité 2,7) par rapport au composite. Je le ferai peut-être un jour...
Ceci étant, les Hermines que je construisais (plans François Lucas) m'auraient parfaitement convenu si j'avais décidé
d'aller dans des régions à glace ou des mers difficiles. J'avais d'ailleurs fait dessiner l'Hermine 130 pour aller taquinerr les
icebergs. Ce sont des régions que je vais éviter avec mon cata . Le reste, je pense qu'on peut le faire avec un multi bien
préparé et bien mené.
"Cà fait bus"... Pas tous. Le mien, tout le monde me dit "enfin un beau cata". Mais il est fin, racé ... et donc moins
logeable que nombre de ses confrères bien pansus, bien confortables et ... bien lourdauds. Mais là, je ne suis pas impartial,
mon cata et moi, c'est une histoire d'amour et c'est très bien comme çà !! Encore une fois, le bonheur est sur l'eau !
Bon vent
La découverte de ces lignes me désappointe, car malgré le panorama extrêmement riche des constructeurs nautiques français,
cette disparition laissera un vide.
Après avoir épluché plusieurs dizaine de plans, perdu un temps fou dans la recherche de documentations, je dois reconnaître
que la gamme « hermine » comprenait nombre de solutions innovantes particulièrement intéressantes.
Outre une ligne que je trouve particulièrement réussi ; l?épaisseur des bordés (16 mm pour les fonds) ; descente du centre de
gravité par le système de motorisation ainsi que sa dérive lestée « profil NACA », capacité des réservoirs ??
Espérons que le phénix renaîtra de ses cendres. !
Et dans l?immédiat, cette somme de connaissance engrangée reste précieuse pour les membres STW.
En son temps, dans le monde de l?automobile, malgré des solutions extrêmement innovantes pour l?époque, Panhard avait lui
aussi succombé au dictat de la sacro-sainte rentabilité. !
Et, en la matière, la liste est longue. !
Néanmoins, tout ne semble perdu, puisque la licence a été cédée à un chantier ukrainien.
Serait-il possible de porter à la connaissance des lecteurs de STW les références de cette entreprise. ?
Le chantier ukrainien a été créé par Joël DURAND. alu.composite@wanadoo.fr
La qualité est au rendez-vous et les prix... ukrainiens !
Je note que sur ton sympathique messsage tu écris que les fonds sont en 16 mm. Oui, mais pour l'Hermine 47 ou
l'Hermine polaire (15,2 m). Les fonds sont différents selon les tailles mais toujours en alu épais, 5086 H 111 de chez Alcan
(ex-Pechiney). C'est ce que chez Méta on nomme Strongall, nom publicitaire très bien imaginé. En fait les bouchains ont
des épaisseurs dégressives: Exemple pour H 47 : fond en 16 mm sur l'ensemble, Sôle de bustle idem, flancs de Bustle 12
mm, bouchain de fond 8 mm puis 6, puis 5. Pont en 5 mm (ou 4 mm si sealium 5383), tableau arrière en 5 mm. Cône
d'étrave en 6 mm renforcé par plat de 12 en 5383 formant cadène d'étai et cadène de sous-barbe... L'échatillonnage
était généreux car au moment du dessin, le cahier des charges était "bateau pour le TDM en passant par les glaces:
Solidité à toute épreuve, confort à la mer, performance au près (au portant tous les bateaux avancent et même une
botte de foin), tout accessible à la mer pour réparer. Evidemment c'est plus cher et la concurrence des bidets de grande
série a tué mon chantier... La presse nautique va d'ailleurs dans ce sens à de rares exceptions près: Il suffit de lire les
essais: Affligeant ! Un bateau est jugé sur son confort, ses gadgets. On ne voit jamais (sauf LN dont je salue la qualité) les
épaisseurs, les paramètres des matériaux. Ce qui compte maintenant c'est la présentation de l'ébénisterie, et les sacro-
saintes couchettes. Essayez de dormir en mer dans une cabine double avant ou arrière ... Personne ne l'écrit et pourtant
tous ceux qui naviguent le savent...et c'est toujours un critère de satisfaction pour un essai que de présenter une "suite"
propriétaire à l'avant ou à l'arrière. Au port, c'est parfait mais en mer çà ne sert que de soute ! Une couchete double est
d'ailleurs inutilisable en tant que telle en mer (les câlins attendront le beau temps ou le port !). Au minimum pour l'exploiter
il fait une planche anti roulis au milieu (et donc 2 matelas séparés ce qui est parfait quand on y dors seul au port ... entre
les 2 matelas, inévitablement. Quant à avoir des aménagements démontables, seule possibilité pour réparer, personne ne
le fait plus, c'est devenu invendable ! Je m'arrête là car j'ai décidé de tourner la page et de ne plus considérer la mer que
comme une source de bonheur et c'est pour çà que je vais partir découvrir le vaste monde sur mon petit bateau. Je suis
toujours prêt à renseigner ou aider les copains, par contre. D'ailleurs, aux escales, je passe mon temps à réparer les
bateaux des autres et le mien râle car il est un peu délaissé ! Il faut entendre ce que se disent mes 2 coques ! J'en prends
por mon grade ! Tant qu'elles restent ensemble ...
Au passage, quand on fait construire, toujours exiger les certificats matière, seul garantie pour être certain d'avoir du bon
alliage (je parle pour l'alu) et non une fabrication exotique pas chère. A titre d'exemple, j'ai eu à tester un jour un alu
coréen. Ah, ce n'était pas cher, c'est vrai mais quelle m .... !!! Impossible à souder (point de fusion très bas), aucune
tenue mécanique, etc...
Bon vent !
PS: Mon avis n'engage que moi, évidemment mais je le partage !