Stratégie de survie en Mer : un naufrage récent relance le débat.

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FIREBALL (Monocoque)
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Stratégie de survie en Mer : un naufrage récent relance le débat.
subject no 79761
C'est tellement gros qu'on a du mal à y croire. Je crossposte ici le message que j'ai posté dans l'Observatoire des Fortunes de Mer (Voir post du même nom dans le forum juridique) Il faut parfois comparer les versions: Lu sur www.reuters.fr et aussi sur la liste de diffusion "marine marchande". Ce qui est interressant c'est que l'information varie selon les intervenants... **** Version REUTERS **** Sauvés par leur portable après 8 jours en mer sur un radeau Wed September 15, 2004 4:25 PM CEST LONDRES (Reuters) - Cinq navigateurs, dérivant depuis huit jours sur un bateau de sauvetage au large du sud-ouest de l'Angleterre, ont été secourus mercredi après avoir lancé un ultime signal de détresse avec leur téléphone portable. Les survivants - un Anglais et son fils, un Australien, une Française et un Allemand - ont lancé un appel à l'aide désespéré alors qu'ils étaient emportés vers le large, à plus de six kilomètres des côtes, au nord des Cornouailles. Un hélicoptère a immédiatement décollé pour leur porter secours avant de les transporter dans un hôpital où ils sont toujours soignés pour hypothermie et mal de mer. "Ils ont été très très chanceux", a déclaré Martin Bidmead, responsable des garde-côtes de Falmouth. "Ils étaient déshydratés, fatigués et souffraient des effets du mal de mer". Les cinq personnes effectuaient une traversée, de l'Irlande vers la France, quand ils ont été contraints d'abandonner leur bateau de pêche aménagé, l'"Inis Mil", qui prenait l'eau au large des îles Scilly. Le capitaine avait alors lancé un premier appel de détresse avant de quitter l'embarcation, mais personne n'avait répondu au signal. Le bateau de sauvetage n'étant pas équipé de balise de détresse, l'équipage ne pouvait par la suite signaler sa position. Les cinq marins ont dû attendre que les courants rapprochent un peu leur radeau des côtes, dans une zone faiblement couverte par un réseau téléphonique, pour se signaler et être secourus. **** Version AP retransmise par Eric, sur **** Sauvés par un téléphone portable après huit jours en mer LONDRES (AP) - Lorsque leur navire a commencé à prendre l'eau, les cinq marins ont lancé plusieurs appels de détresse, tiré des fusées et brûlé des pneus sur le pont pour attirer l'attention. Mais personne n'est venu à leur secours. Ils ont donc mis le feu à leur bateau de pêche, dans l'espoir que l'incendie attire l'oeil des bâtiments alentours. Là encore, sans résultat. Ils se sont alors résolus à prendre place à bord d'un canot de sauvetage. Et mercredi, huit jours après leur naufrage, le radeau est finalement entré dans une zone de couverture téléphonique, le long de la côte anglaise.. Et les cinq personnes -deux Britanniques, un Australien, un Allemand et une Française- ont pu appeler les garde-côtes pour qu'ils viennent les secourir.» Ils semblent souffrir d'hypothermie et ils avaient très faim, mais heureusement, ils ne vont pas trop mal», a observé une porte- parole de l'Institution royale de sauvetage en mer. «Il y a eu pas mal de bourrasques au large des côtes, donc ils ont de la chance d'être en vie». »Cet épisode a été très épuisant et effrayant», a réagi lors d'une conférence de presse David Faulkner, le skipper britannique du navire, «l'Inis Mil». Avec son fils Ian, l'Australien Bjorn Bjorseth, l'Allemand Jürgen Hensel et la propriétaire française du navire, Stéphanie Preux, ils avaient quitté Kenmare Bay, dans le sud de l'Irlande, le 6 septembre pour se rendre à Cherbourg. Le navire, porté disparu depuis le 10 septembre, a finalement été repéré mercredi matin par les garde-côtes du port anglais de Falmouth. AP ***** Fin de la comparaison ***** Qu'en pensez-vous? Personnellement, ce qui me paraît abérant, c'est que l'on mette le feu à son embarcation ! Ils n'avaient pas d'autre manière de faire? En tout cas, leur dérive pendant 8 jours dans un radeau dans des eaux très fréquentées donne à réflechir. Et me donne encore un argument de plus en faveur de la survie dynamique. Ils étaient rendus à terre en une bonne nuit d'aviron Cordialement

http://www.reuters.fr/locales/c_newsArticle.jsp?type=oddNews&localeKey=fr_FR&storyID=6244084

http://www.ddbd.com/OFM.html

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JOUET 760
Forum member
answer no 73374

Bonjour,
je ne vois pas là un argument en faveur de la bouteille à encre, pardon, de la survie dynamique Sourire , vu le lieu de l'accident, mais
plutôt de la basile SARSAT ou plus simplement d'une simple VHF ASN (DSC). Une détresse ASN aurait été traitée immédiatement.

Cordialement.

Anonyme (not verified)
answer no 73378

Une simple VHF portable (ma banale VHF fonctione aussi sur pile) aurait fait l'affaire, je ne savais pas que des gens naviguaient
encore sans !!
Histoire vraiment bizarre, ils ont mis le feu à leur bateau qui coulait et ce dernier a été retrouvé
Jean

Anonyme (not verified)
answer no 73379

MDR
Tout à fait d'accord avec toi .
Surtout que le radeau était d'une sous marque de ZODIAC/ LIFERAFTS BY SEAGO® de 6 places.
Un radeau de "survie dynamique" n'aurait,fait qu'agraver les choses au vues des conditions de mer .
Plus qu'une balize, une radiot SMDSM ou un transpondeur aurait été plus efficace.

On reparlera de tout cela aux Puces ou lors de mes formations sur le matériel de sauvetage STW .

en lien mon dossier de presse complet sur ce naufrage .
cordialement
FELLER ETIENNE

http://www.salvanos.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=453&mode=thread&order=0&thold=0

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JOUET 760
Forum member
answer no 73380

"Un radeau de "survie dynamique" n'aurait,fait qu'agraver les choses au vues des conditions de mer "

C'est à dire, Etienne ? Serais-ce que tu serais d'accord avec moi pour dire qu'un radeau dynamique est moins sur (moins stable)
qu'un classique radeau statique ?

A te lire,

merci.

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Forum member
answer no 73384

Zarbi, zarbi, cette affaire...
Il était assuré, ce canot' ? Parce que ça m'étonnerait que les assureurs ne demandent pas une enquête approfondie.
Foutre le feu à un bateau qui flotte encore...
Prendre le temps d'y foutre le feu, mais ne pas embarquer plus de 4l d'eau sur le radeau de survie...

Anonyme (not verified)
answer no 73388

Biensur , je suis un des plus septique sur le concepte de radeau dynamique , car il ont déja existés et on été abandonnés .
deja q'on se retourne trés facilement dans un radeau clasisque Clin volontair(e) a vos rames moi je testerais en même temps les nouvelles générations de radeau selfriiting.

etienne feller

Anonyme (not verified)
answer no 73403

Ceci est révélateur de trois choses :
L'incompétence du capitaine
Une innéficacité relative de la survie bien que les naufragés ne soient pas morts et que le navire était toujours à flot...
L'importance du signalement radio.

Tout ceci démontre une fois de plus l'inadaptation de la réglementation dont nombreux sont ceux qui voudraient qu'elles évitent
toute perte de vie humaine en mer.

Accepter le risque de mourir en mer est une composante que tous les marins de tout temps ont accepté et certains ont tendance
à l'oublier.

Des progrès technologiques permettent de diminuer aujourd'hui les risques, tant mieux.
Avec un chèque, on peut éviter pas mal de situation difficile pour les incompétents.
Avec de l'humilité et du travail, on devient un bon marin et cela diminue considérablement les risques.

Pour cela, il faut être "responsable et assumer".
cordialement,
Pol

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JOUET 760
Forum member
answer no 73425

Bonjour Etienne,

ravi de te le voir écrire. Ca doit bien faire 25 ans que je défends, un peu seul parfois, l'avis que l'idée des radeaux dynamiques
est une absurdité, sauf navigations exceptionnelles, et encore.

Mais voilà pire qui nous arrive, dans le texte publié par le Ministére : remplacer la survie par une annexe gonflable équipée d'une
tente, éventuellement amovible (!). Je suis sur le cul, je ne parviens pas à comprendre les motivations d'une telle proposition. Tu
te vois par force 9 et des creux de 8 mètres dans une AX3 ?! Déjà, dans un classe II, ça doit pas être simple, mais dans une
annexe ?!

Sur qu'il y a des explications à demander à l'auteur de ce texte sur ce point. Et sans doute un combat à mener, sauf si on
m'explique que la sécurité offerte par une annexe (avec sa tente amovible) est comparable à celle d'un classe II.

Il serait intéressant sans doute de faire un dossier sur le sujet des survies (CE) actuellement disponibles, sur leurs
caractéristiques, les préconisations de leurs constructeurs, etc...

A te lire,

Cordialement.

Anonyme (not verified)
answer no 73426

J.M., je pense que tu fais une erreur d'analyse du texte: on n'est pas _obligé_ de prendre une annexe gonflable, mais on a
le _droit_ de le faire ! C'est fondamentalement différent. Cela permet à un gar qui se ballade à 10 milles des côtes entre
Marseilles et Porquerolles de se servir de son annexe comme secours (je n'ai pas écrit survie Sourire ), et ça n'empêche pas
ceux qui préfèrent une vraie survie produite dans n'importe quel pays (CE) de s'en servir aussi (et je fais le même choix
que toi à ce sujet).

On va vers une plus grande responsabilisation et un démantèlement des monopoles, c'est l'essentiel. Le reste c'est du "bruit
de fond".

Robert.

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JOUET 760
Forum member
answer no 73427

Coucou Robert.

Bien sur.

Mais ça ouvre la porte à toutes les dérives. Et surout, d'aucuns pourraient penser que puisqu'une AXE est admise comme survie,
une annexe EST une survie. Tout les plaisanciers ne sont pas des navigateurs avertis comme toi.

Et il y a l'aspect économique : combien va coûter une telle annexe par rapport à un radeau? Si c'est moins cher, d'autant que
c'est aussi utilisable comme annexe, certains vont être tentés par l'économie.

A mon avis, il y a un travail d'explication et d'information à faire, très important, et qui est loin d'être un simple bruit de fond.

Cordialement.

Anonyme (not verified)
answer no 73428

A mon avis le risque de dérive est faible pour des raisons techniques: une telle annexe risque fort d'être _plus_chère_
qu'une survie "normale" marquée CE dont les prix vont baisser avec la concurrence européenne. En effet la bouteille devra
aussi être éprouvée tous les 5 ans (comme toute bouteille de gaz), la construciton sera moins optimisée-rationnelle car
multi-usage, et surtout, l'usure d'une annexe est telle qu'elle sera naze bien avant les 15 ans des survies CE ....

On ne craint pas trop de voir ce genre d'engin se généraliser !

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WESTERLY BERWICK
Forum member
answer no 73443

Vous rappelez vous de ce challenge America cup qui c'est cassé en deux pendant une régate, tous les équipiers sautant à l'eau,
puis, voyant que le bateau flottait toujours, remontant à bord. Combien de navires abandonnés ont été retrouvés dérivant
ensuite. Moraité : on ne doit pas quitter sont navire dès qu'on est en difficulté, même si on se fait sacrément branler. La il n’est
pas question de savoir s’il fallait une survie dynamique ou statique, une annexe, une chambre à air de camion ou quelques
plaques de lièges mais de se demander pourquoi ils ont quitté leur navire après avoir eu le temps d’avoir lancé des appels de
détresse, fait un feu de camp caoutchouteux puis fini par foutre le feu à leur coque qui devait bien flotter encore…. Donnez leur
ce que vous voulez : téléphone satellite, balise des VHF, SNDSM, si au bout d’un quart d’heure les secours ne sont pas là et qu’ils
se foutent à l’eau il y a d quoi se poser des questions…

Maintenant, si j’ai bien compris, le débat n’est pas annexe contre survie statique mais bien de comparer les avantages et
inconvénient des survies statiques avec ceux des survies dynamique, et on parle bien de survie.

Nikolaz

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JOUET 760
Forum member
answer no 73444

Bonjour Nicolaz.

Pafaitement d'accord avec toi.

Tous les cours, manuels, articles, bons conseils et même l'expérience disent et montre qu'il ne faut pas se précipiter pour quitter
un navire en avarie et qu'il ne faut s'y résoudre que le plus tard possible, que la probabilité de survie dans un navire à moitié
rempli d'eau est meilleure que dans une survie, même sèche.

Mais dans une situation de stress extrême, la nature humaine a deux attitudes possibles : l'action ou la fuite. Toutes deux sont
une manière de combatre le stress et de ne pas sombrer dans la panique ou l'angoisse profonde. Fuir un navire qui menace de
couler, à bord duquel on vient de vivre des heures difficiles, c'est s'éloigner de la situation de danger immédiat que l'on subit. A
ce moment là, le fait que le nouvel engin dans lequel on embarque s'appelle "survie" n'est sans doute pas innocent...
Alors quand on a agit autant que l'on a pu, que l'on se sent incapable de maîtriser la situation, la fuite dans une survie est
perçue comme une bonne solution, un changement immédiat de situation : on quitte le navire devenu un ennemi pour se réfugier
dans le confort (?) protecteur d'un radeau dit de survie. Ne jettons pas trop vite la pierre à ceux qui quittent, souvent trop vite,
un navire en péril. Le péril du navire est assimilé à celui de l'équipage. Et en la matière, l'expérience personnelle n'existe pas.
Heureusement, il est rare que dans sa vie, un skipper ait à prendre plusieurs fois une telle décision. Devant un nuafrage, nous
sommes tous des débutants.

En ce qui concerne survies et annexes, je suis également en accord avec toi, et je trouve Robert très optimiste. J'espère que
c'est lui qui a raison.

Amicalement.

Anonyme (not verified)
answer no 73477

Il existe d'autres raisons qui font que les annexes survie dynamique vont probablement rester une curiosité. Une annexe survie
dynamique est forcément lourde, peut etre le double d'une annexe classique. A part pour ceux qui rangent leur annexe sur
bossoirs, je crains que les autres n'aient pas envie de manipuler une annexe encombrante et lourde. Elle est couteuse et risque
encore plus d'etre volée. Par ailleurs a t on envie de confier sa vie et celle des ses proches / amis à un engin qu'on connait bien
certes mais qui subit les outrages de la vie d'une annexe eventeullement trainée sur la plage etc etc.
Non cela va rester marginal. Pour ma part, la nouvelle reglementation semble autoriser les survies 4 places, je vais donc
pouvoir a priori conserver mon pavillon français.

Nb : dans les pays ou la reglementation est libérale, les plaisanciers s'équipent volontaires en survies classiques. Enfin ce que je
demande à ma survie c'est de se gonfler et d'etre stable et fiable. POur le reste je fais plus confiance à mon abandon ship bag
qui comprend entre autres, VHF portable sur pile, GPS, Communicateur email etc. Les équipements fournis dans les survies ont
un sens pour la marine marchande. SI on vout demande d'emarquer de votre car ferry en feu dans une survie vous n'aurez rien
ou quasi rien avec vous, probablement meme pas une boputeille d'eau. Si vous devez quitter votre voilier et sauf si il a sauté sur
une mine vous pourrez en quelques secondes saisir des provisions et des choses plus utiles que quelques litres d'eau et des
hameçons et torches souvent de qualité déplorables d'apres ce qu'on lit.

www.first285.com/atlantic

Anonyme (not verified)
answer no 73496

Ne pensez vous pas qu'il ne suffit pas qu'une annexe pourvue des attributs de "survie"pour en faire un engin "dynamique".

Au temps où la 3è catégorie allait jusqu'à 100 milles, j'ai eu ce genre de survie, c'est à dire un classe IV à l'époque ce
qui permettait de n'embarquer qu'un "bib navigable" au lieu d'une annexe vraie + un bib. Sur un petit bateau c'était
important. Le poids n'était évidemment pas négligeable, mais surtout à mon sens, ce n'est pas ce que j'entends par survie
dynamique.

Une survie dynamique doit pouvoir parcourir plusieurs centaines de milles s'il le faut, donc fonctionner à la voile....nous
en sommes loin. à moins de se dire que l'on atterira toujours quelque part. Je me situe dans le cas le plus défavorable où
toute communication via sattelite est impossible ou devenue impossible ou tout simplement si l'on n'a pas fait le choix
d'appeler le monde à la rescousse pour solutionner ses conneries.

Il convient à mon sens de ne pas prendre les vessies pour des lanternes.

Afc

Le site de la Grande Croisière...