Bois - polyester - époxy -
posted on 23 June 2004 15:25
Polyester ou époxy.
Bonsoir à tous,
Je sais que jai déjà lu quelque chose sur le sujet dans ce forum .
Mais maintenant que je me pose des questions et que je dois bientôt prendre des décisions, jai quand même envie de connaître
votre position, et vos expériences.
Voilà le problème :
Je vais devoir mattaquer à une coque en bois ( 1968 denviron 50 m² ) qui a été résiné je pense il y a une vingtaines dannées.
Elle est recouverte denviron 4 à 5 millimètre de polyester + tissus.
Le travail a du être fait par des pros parce quelle a quand même bien résisté.
Malgré tout je dois faire des réparations sur le bois et je maperçois que la peau en polyester nest pas vraiment collée au bois.
Elle forme une coquille. Je pense même pouvoir lenlever juste en la coupant en panneaux avec une disqueuse .
Si le bois na pas pourri, cest que la coque nest résinée que de lextérieur.
Bon voilà mon dilemme :
Version 1 : je me contente de faire les réparations. Puis éventuellement une couche de tissus neuf par dessus, et vogue.
Version 2 : Jenlève tout jusquau bois ( peut-être sablage ) je fais mes réparations. Puis je laisse bien sécher, et là Polyester ou
résine epoxy ?
Cest pas du tout le même prix ! ( Vous laviez remarqué aussi
)
La résine polyester moderne tient-elle mieux quavant sur le bois ?
Il y a maintenant des couches dimpressions de primaire . Valable, oui ou non ?
Puis-je remettre une couche depoxy + tissus sur le polyester ?
Une fois bien sec, je prends un grand risque si je résine extérieur + intérieur ?
Les amoureux du bois me dirons pourquoi pas laisser que la bois ?
Vu quelle est déja résinée et que dans l'ensamble ça a bien résisté , ( au moins 10 ans à l'abondon total ) je penche vers la
solution résine.
Merci de vos conseils
Adrien
De quelle construction bois s'agit-il sous le polyester : bois classique sur membrures ployée (et quelle essence ?), CP,
bois moulé ?
Afc
Il sagit d'une construction classique,
membrures ployées en acacia, quille en chêne, bordé en acajou jusqu'à la quille d'angle qui est aussi en chêne.
Puis bordé en pin des landes jusqu'au pont. Le pont est en CP.
Sauf sous la quille qui a du racler quelques fois, le polyester n'est pas habimé.
Coté bois: deux ou trois membrures habimées , une quille d'angle à l'arrière habimée sur 10 cm, deux ou trois endroits sur le
bordé à revoir. Pour ce que l'on peut en juger de l'interieure.
C'est étonant étant donné que c'est resté aux intempéries plusieurs années, et il y a toujours eu de l'eau à l'interieur.
Parait-il que c'est pas plus mal pour le bois ?
Tout d'abord, de l'eau "pas plus mal pour le bois" ? oui si c'est de l'eau salée, NON si c'est de l'eau douce.
Ensuite, il est heureux qu'à la construction, le maître d'ouvrage ait fait en sorte que le polyester n'adhère pas au bois.
En effet, le bois massif joue avec les variations d'humidité et la température alors que le polyester (du moins s'il est
protégé - epoxy ou gelcoat) est inerte. Donc si l'un et l'autre sont collés, il y a nécessairement un moment où çà craque.
Pour fendre des pierres, les anciens utilisaient du bois sec qu'ils humidifiaient ensuite après avoir fait un simple trou.
Ton problème n'est donc pas simple. Autant la plastification d'une coque en CP ou en bois moulé, à condition qu'elle soit
faite immédiatement à la construction est une pratique assez courante, autant sur une coque "classique" il y a de sérieuses
précautions à prendre. Il y a fort à parier que par endroits, de l'eau douce s'est insinuée entre le bois et la "peau"
Il faut donc si tu veux conserver l'intérêt de la plastification refaire à l'identique et surtout pas en collant le
polyester sur le bois ce qui ne sera pas une mince affaire.
Il est classique sur une construction "classique" que certaines parties pourissent sous l'action des alternances humide/sec
+ soleil. C'est l'antithèse du polyester qui lui a d'autres soucis (osmose)
A mon avis, il te faudrait consulter plusieurs chantiers bois dont celui du guip à Brest, voire le chasse-marée à Douarnenez.
Tu as aussi la solution de Tabarly sur Pen Duik : tirer un moule femelle de la coque actuelle en récupérant la quille et
réaliser une coque entièrement polyester, mais c'est une autre histoire et un autre coût. ou bien virer complètement la
plastification et utiliser ton bateau comme une vraie construction classique, c'est à dire repeint régulièrement. Kurun est
toujours à flot et navigant, il a été construit en 1948. Ce serait sans doute le moins onéreux, mais il te faudra de l'huile
de coude.
André-François
Andre-François,
Ton analyse rejoint bien mes observations... j'ai beaucoup plus d'huile de coude et de courage, que de moyen financiers.
D'ailleurs je viens de terminer un abris de 150m² que j'ai construit tout seul... Une vraie folie de 20m x 8 x 5 de haut. en
charpente métallique démontable et transportable.
Bref, j'ai un endroit maintenant pour profiter de l'été et faire sécher cette coque au maximum.
Pour l'instant je penche pour la solution la plus simple : quelques travaux indispensables sur le bois puis, ponçage, mastiquage,
du polyester existant et surement une autre couche de mat 450 gr par dessus pour une bonne imperméabilité, Finition et
peinture by. ça tiendra bien encore quelques années ( une vingtaine ) surtout si je surveille régulièrement qu'il n'y a pas
d'infiltrations d'eau et que je renouvelle la peinture.
Pour l'intérieure je pense juste ponçer le bois et le laisser naturel de manière a ce qu'il puisse respirer au moins d'un côté.
A propos, j'ai vu en enlevant la stratification sur une partie du pont qu'a cette époque ils clouaient le tissus sur le bois avec des
pointes à têtes plates ( comme celles des cordonniers ) avant de résiner, ou en même temps? le savez-tu ?
Merci encore de tes réflexions . Un avis exterieur donne un autre éclairage au problème. Et comme dit un ami " on voit mieux
avec deux lampes " pour moi le principal etant déclairer au bon endroit.
A bientôt Adrien.
Bravo pour le hangar ! c'est la seule solution
Il y avait aussi une toile spéciale granitée à petit losanges anti-dérapante que l'on collait sur les ponts. Mais rien ne
vaut un pont en lattes avec joint. Aujourd'hui, le sika a remplacé le brai. L'important est de soigner l'étanchéïté car
c'est par là qu'elle vient en premier, surtout l'eau de pluie, la salope. A mon avis, le mieux est que le pavois soit ouvert
sur toue la longueur du pont sur 2 cm. Rien de pire que des dalots dans le premier bordé de pavois, refuge de l'eau dans
les encoignures jambette/bordé.
Avec le bois, il y a deux types de pouritures :
La pourriture humide que l'on voit et que l'on sent. Détection facile car çà baigne en permanence plus ou moins.
Mais la plus insidieuse est la pouriture sèche, dûe à des alternances d'humidité et de sec. Tu ne vois rien et un jour tu
passes au travers. Seule détection : la lame de canif.
Tu peux peindre l'intérieur au vrai minium + resines alkides-microporeuse. Ton bois sera protégé tout en continuant de respirer.
André-François
Tu me fais peur avec leau de pluie , car mon bateau est resté longtemps sous des bâches qui finissaient toujours par voler au
vent, et jai aspiré à de nombreuses reprises plusieurs dizaines de litres deau. De plus il est resté au moins 10 ans en Saône en
très mauvais état. Donc de leau de pluie Il a tellement nager dedans quil ne se souvient même plus du goût du sel !
Je crois que tout compte fait, il me faudra bien enlever le polyester pour aller voir de quoi il en retourne. Vaut mieux perdre du
temps mais avoir la conscience tranquille.
Il y a un appareil qui mesure lhydromètrie . Les experts sen servent pour sonder les coques . Sais-tu où on peut le trouver ?
Comme dit la chanson : ah, si jétais riche !
- Je ne serais pas fou.
A mon avis, il te faut d'abord faire un diagnostic dans le calme.
Je n'ai pas de connaissances particulières sur les testeurs d'humidité, mais sur google avec "testeur humidite" en mot clé,
tu n'auras que l'embarras du choix. Il en existe pour tous les matériaux.
Toutefois, un testeur d'humidité ne te dira pas l'état du bois.
Pour un premier test sans tout décaper, il n'y a que la lame de couteau mince. Il n'y a aucun risque. Si le bois est sain tu
n'enfonceras que de quelques mm. Si c'est pourri, tu passeras au travers sans effort. Tu peux commencer par tester
l'intérieur avant de retirer le polyester extérieur. tous les 15cm environ te donnera une bonne idée. Si tu décides de
retirer le plastique, surtout pas par sablage ! beaucoup trop agressif sur le bois, notamment sur la partie du bordé en pin.
André-François