Jean-Luc V

Le 3 avril 2010 nous étions donc une vingtaine sur le pont du bateau, flottant sur l'eau de la Seine, sablant le champagne après avoir écouté religieuse ronronner le doux (ça c'est pour le style vu que l'isolation phonique n'était pas encore terminée) bruit du moteur de notre fier vaisseau. Encore une semaine de travail avant le départ en compagnie de Marie (en vacances pour 15 jours), de Serge ancien propriétaire du bateau devenu ami très cher et de Jean navigateur expérimenté et ami tout aussi cher lui aussi. Une pensée ici à Dominique, compagne de Jean qui a pensé à nous mettre en relation Serge et moi, bonne fée à l'origine de l'aventure donc. Départ donc le 11 avril, à 7 heures du matin comme prévu ce qui me valut l'admiration des camarades du chantier pour avoir vaincu les difficultés rencontrées. La descente de la Seine s'avèrera comme le vrai début de l'aventure. Nous étions sans doute trop euphoriques car un panneau signalant un chenal s'éloignant de 85 mètres de la berge aperçu trop tard et nous voilà échoués au beau milieu du fleuve, Urchin bloqué en plein travers du courant. Heureusement, la coque acier est capable d'endurer bien pire, le moteur tourne à merveille et nous nous tirons de cette situation scabreuse par nos propres moyens et sans aucun bobo. Nous passerons la nuit dans le port de plaisance de Rouen, notre délai de route est respecté, tout va bien. Le lendemain nous reprenons notre descente du fleuve en direction de Tancarville. Navigation sans heurt, nous avons appris à rester plus attentifs. Le passage de l'écluse de Tancarville sera un peu délicat : information sur les heures d'ouvertures difficile à obtenir, longue attente dans le courant de marée, difficulté à maintenir le bateau dans l'écluse avec les remous provoqués par le pousseur qui nous précède. C'est à la nuit tombante que nous amarrons Urchin au ponton du chantier des Torpilleurs. Nous sommes rendus. Champagne à nouveau, Serge avait tout prévu. Il nous faudra encore une semaine de travail à Marie et moi (nos équipiers sont repartis) avant les premiers essais en mer. Une navigation jusqu'au port du Havre suffira à mettre en lumière toutes les améliorations techniques à apporter à la voilure. Retour donc au chantier après 3 jours, une semaine de plus de travail pour J-L avant de laisser Urchin quasiment fin prêt pour la haute mer se reposer jusqu'au début juillet véritable commencement de l'aventure maritime.