VANUATU – JUIN JUILLET 2024

VANUATU – JUIN JUILLET 2024

Posté par : Paul et Dom
16 Juillet 2024 à 00h
Dernière mise à jour 16 Juillet 2024 à 07h
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Chers amis,

Notre vidéo : https://youtu.be/4PwaI24_Tws

Ceux qui n’ont pas cliqué tout de suite sur notre dernière vidéo ne la verront pas car elle a été censurée par Youtube. Elle comportait des images de la tribu des Saa, presque nus, c’en est peut-être la raison… Donc voici la suite.

ATCHIN - MALEKULA

Sur la petite île d’Atchin où l’on parle tantôt français, tantôt anglais, nous passons une excellente semaine à rencontrer les habitants, les enfants, et même à faire un petit exposé en classe sur notre voyage. L’île est magnifiquement boisée, les sous-bois immenses, les allées larges et bien entretenues, et l’habitat dispersé sur les 5 villages de l’île. Ferdinand nous fait visiter ses trésors cachés dans la forêt (les tambours de la coutume). Nous sommes toujours accompagnés d’une poignée d’enfants, pris entre timidité et curiosité (petit à petit, l’audace l’emporte et on commence à jouer), et interpellés souvent par les habitants qui nous offrent d’abord un gros pamplemousse pour nous rafraichir, puis ce qu’ils ont comme fruits, avocats, canne à sucre, navelle (la noix locale au goût d’amande), légumes…

Bref, un petit paradis sans voiture (un vélo ou deux sur l’île seulement), à la hauteur de la réputation d’accueil et de sourire du Vanuatu. On vit ici avec peu d’argent liquide, mais il en faut quand même pour payer l’école, le taxiboat pour aller sur la grande île où se trouvent les jardins potagers (la terre y est meilleure), les produits de base comme l’huile et le sucre. Alors beaucoup de gens de l’île s’en vont quelques mois ou quelques années en Australie ou en Nouvelle-Zélande pour gagner un peu d’argent (ramassage des fruits). Parfois malheureusement, quand le travail dure trop longtemps, une femme et ses enfants se retrouvent ici abandonnés, le mari ne donnant plus de nouvelles et n’envoyant plus d’argent (sans doute s’est-il reconstruit là-bas une autre vie…).

LUGANVILLE – ESPIRITU SANTO

La ville principale d’Espiritu Santo, Luganville, n’est pas très jolie mais on y trouve tout ce qu’il faut : bazars, quincailleries, supermarché plutôt bien fourni, et marché local. Nous mouillons sur bouée près de l’île d’Aoré, où ne vivent que des occidentaux, soit en resorts ou clubs de plongée, soit en retraite.

Paul en profite pour faire une plongée sur le Coolidge et sur Million Dollar Point dont voici l’histoire : Le Président Coolidge, paquebot de croisière luxueux de 198 m de long, fut réquisitionné par l’armée américaine en 1942 pour transporter des soldats. Le Vanuatu n’a pas été concerné directement par la guerre, mais Luganville accueillit une base arrière de l’US Navy. En venant y débarquer du matériel et 5 000 hommes de troupes, le Coolidge a sauté sur deux mines, assez près du rivage, deux mines posées par les Américains eux-mêmes, mais le capitaine n’était pas au courant ! 2 morts « seulement », tout le monde a été débarqué, et le paquebot a coulé à faible profondeur. C’est l’épave la plus grande et la plus accessible au monde. Les Américains ont tenté par la suite de vendre leur matériel sur place, mais comme personne n’en voulait, ils ont tout noyé près d’une plage qui s’appelle désormais Million Dollar Point. En plongée ou même en snorkeling, on peut voir des jeeps, des canons, des bulldozers, des mitrailleuses etc. Quelle histoire !

UREPARAPARA – BANKS ISLANDS

Nous partons ensuite pour le point le plus septentrional des Banks, la partie nord du Vanuatu : Ureparapara, un mouillage assez extraordinaire puisque nous entrons dans la caldera d’un volcan. C’est sans doute, de tout notre voyage en mer, l’île la plus isolée que nous ayons visitée. Nous sommes reçus à l’ancienne par des pirogues qui viennent nous accueillir et nous indiquer l’emplacement du mouillage : assez touchant. Nous sommes le 3è bateau depuis le début de l’année, ils sont donc friands de contact et de tout ce que nous voudrons bien leur donner (ils restent parfois 3 à 4 mois sans voir un bateau de ravitaillement). Nous avions mis de côté tout un tas d’affaires, nous leur donnons tout.

Ici vivent environ 300 personnes, pratiquant 2 langues vernaculaires (qui heureusement se comprennent !). Certaines personnes rencontrées n’ont jamais quitté l’île. Leur activité principale consiste à entretenir leur jardin et veiller sur leurs animaux (poules, vache) pour assurer leur quotidien.

Ils sont au fait de la modernité puisqu’ils connaissent Internet et Starlink, mais n’en profitent pas vraiment. Pour téléphoner, il faut monter (2 heures de marche) sur la crête du volcan pour capter le réseau de l’île voisine. Nous leur offrons donc un accès à Internet via notre Starlink, ce qui leur permet de passer quelques messages dans le monde… Bref une rencontre assez intense, mais Dom ne se sent pas très bien là (peut-être la position au cœur du volcan ?) et le climat n’est pas propice : les vents s’engouffrent dans la caldera et nous subissons des pointes à 30 / 35 nœuds. Nous repartons donc au bout de 2 jours vers le sud, avant un gros coup de vent qui s’annonce.

PORT OLRY – ESPIRITU SANTO

Nous retrouvons nos amis Guy et Béatrice à Port Olry, au nord de Santo (comme on dit ici). Un joli coin bien abrité du mauvais temps qui va durer encore quelques jours, avec des eaux turquoise et quelques jolis snorkelings. C’est la première fois que nous voyons des vaches et des bœufs passer sur la plage pour rentrer à l’étable, et Dom est enchantée ! Sur Santo, il y a beaucoup d’élevage bovin (on n’élève pas du tout les vaches pour le lait, on nous fait de grands yeux ronds quand on pose la question !), et le bœuf « bio » du Vanuatu est assez réputé. Merci à Béatrice pour les photos utilisées ici.

DES NOUVELLES DU MONDE D’ICI

Certains bateaux rencontrés au début de notre séjour au Vanuatu qui venaient de Nouvelle-Calédonie y sont retournés et nous tiennent informés de l’évolution de la situation sur place. Nous envisageons toujours d’y aller en août. Mais la situation est loin d’être apaisée et certaines échéances fin août et fin septembre nous inquiètent beaucoup. Sinon ce seront les Fiji.

Côté Polynésie Française, nous suivons avec intérêt et inquiétude la nouvelle politique du pays concernant les voiliers (à partir de fin 2024) : des mouillages sur bouées très temporaires, à réserver et à acquitter comme une nuitée d’hôtel. Evidemment, payer tous les soirs son mouillage et devoir en changer tous les 2 ou 3 jours, c’est quasiment « anticonstitutionnel » avec la navigation de plaisance, financièrement rédhibitoire, et même techniquement impossible (contrôles sur place, alea météo, pannes, etc). Du coup nous renonçons à retourner y passer deux ans (une des possibilités que nous évoquions pour l’année prochaine), et nous serions près de dire qu’il s’agit en partie du but recherché : moins de voiliers en Polynésie Française (comme partout, la densité est au cœur du problème : peu de bateaux peu de soucis). Peut-être bien que le temps de la navigation de plaisance telle que nous l’avons encore connue (mais déjà en transition) est terminée dans ce coin-ci du monde. A suivre…

A bientôt, et merci de vos nouvelles qui nous font toujours très plaisir.
Dom et Paul

Emplacement

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