Retour a Sao Nicolau

Retour a Sao Nicolau

Posté par : Jean
27 December 2016 à 21h
Last updated 22 May 2017 à 11h
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Après quelques jours à Mindelo (on va y revenir), nous rejoignons l'île de Sao Nicolao avec une grosse journée de près par 25 nœuds de vent.


Au près  dans l'alizé,

Sao Nicolao, c'est pour moi une étape importante de ce voyage. J'ai passé un an et demi dans cette île loin de tout il y a maintenant 34 ans. C'est de là que je voyais passer les marins sur des voiliers quelquefois bizarres qui allaient traverser l'atlantique et j'avais envie de faire pareil.

Je suis donc impatient de voir ce qu'est devenu ce petit bout du monde.

Nous arrivons dans le grand mouillage de Tarrafal, où sont déjà mouillé une dizaine de voiliers, surtout français. La ville a énormément grossie. C'est devenu le centre commercial de l'île. Un petit quai permet même à un ou deux ferry par jour d'accoster. Les principaux commerces sont maintenant tenus par des chinois.

Le mouillage de  Tarafal

En arrivant sur la plage, une troupe de gamins court vers nous et nous aide dans le plus grand désordre à sortir l'annexe de l'eau. Une petite pièce à l'arrivée, une petite pièce au départ, l'annexe est gardée toute la journée !

Raymond et  les gardiens d'annexe,

Le mouillage est sûr, pour peu qu'on mouille suffisamment de chaîne. L'ancre croche bien dans le sable noir. Les rafales brusques qui arrivent de la montagne font osciller le bateau dans un grand rayon d'évitage, mais tout tient bon.

J'en profite pour amener la troupe dans un pélerinage vers Vila de Ribeira Brava, la capitale administrative de l'île. Aluguer (taxi collectif) jusqu'à Cachaço, puis descente à pied par le petit chemin pavé dans la verte vallée de Vila de Ribeira Brava où nous arrivons pour le repas. Il faut bien sûr demander où manger : une petite arrière cour derrière l'église.

Cachaço, c'est là !

Descente dans la vallée de  Ribeira Brava,

Le village a peu changé, endormi dans sa torpeur d'ancienne capitale coloniale.

la  place de l'église, vila de Ribeira Brava,

Mais mon ancien bureau est devenu une boutique chinoise !

Nous filons ensuite vers Preguiça en taxi, à la recherche des pêcheurs de langoustes.

Mais il ne reste plus que Manoel de l'équipe que j'ai connu. Avec une béquille. Il a perdu l'usage d'une jambe à la suite d'un accident de plongée. La plongée se fait maintenant en bouteille, dans des conditions plus qu'artisanales. Pas étonnant qu'il y ait beaucoup d'accidents !

Je pensais pouvoir nous abriter avec le voilier à Preguiça, mais cela ne sera pas possible. Les grosses vagues éclatent sur la jetée et le mouillage n'est pas tenable.

Préguiça,  le  village  vu depuis la jetée,

Après un réveillon de Noel cap verdien copieusement arrosé, Nous partons à l'assaut du sommet de l'île, le Monte Gordo à plus de 1300 mètres d'altitude. Clément nous abandonne : mal au ventre et mal à la tête, sans doute une intoxication alimentaire ?

vue  panoramique du sommet ?  le vent de sable vient de s'installer,

Paysage du sommet de l'île,

Le Monte Gordo a bien changé. C'est devenu maintenant une vrai forêt. Les eucalyptus et les cyprès ont gagné du terrain, mais la vrai surprise pour moi, ce sont les pins des Canaries qui sont magnifiques... pour cet endroit (relativisons)...


Pinus Canariensis,

Il n'y en avait pas ici en 1982, et j'étais allé chercher des graines chez les collègues coopérants hollandais à Sao Antao. Les premiers semis avaient fondus en pépinière. Il avait fallu ramener un peu de terre de Sao Antao avec les miccorhizes pour réussir à faire grandir les plants !

Forêt  de pinus canariensis ...

Le Monte Gordo est maintenant un parc national avec même une maison de parc, comme à Port Cros !

L'ascension me paraît beaucoup plus difficile que dans mon souvenir, mais peut être que j'avais quelques années et quelques kilos de moins ?

A Cachaço, nous discutons avec Maria, à la petite boutique où nous mangeons quelques biscuits en attendant l'aluguer pour redescendre à Tarafal. Elle nous parle du sentiment d'éloignement de son île au sein même des îles du Cap Vert ? Avertissement : elle trouve les touristes français plus distants que les autres, italiens, anglais ou allemands.

Redescente  en Aluguer,

Les capverdiens sont toujours aussi accueillants. Quelques mots et ils se mettent en quatre pour vous rendre le séjour agréable. Il faut dire que tout n'est pas vraiment indiqué. Il vaut mieux demander. Les bons restau, les bons coins, les bons plans, on est ici dans une culture très orale.

Francili, qui parle un français parfait nous raconte Tarafal aujourd'hui. Les villas des italiens au sud du village, le village vacances construit au nord et qui n'a jamais accueilli aucun vacancier.

Francili aide les navigateurs à trouver leur bonheur sur l'île. Il peut vous amener à la pêche ou bien faire un trek dans la montagne. Il peut même vous trouver des peirecebes, des pousse-pieds ( à vous de chercher ce que c'est) !

On a pas pu passer beaucoup de temps avec Joelle, Pierre ou Eric, les français qui vivent sur l'île depuis quelques années. Ils avaient pourtant plein de choses à nous apprendre et nous faire découvrir.

La  maman de Joa qui a fait notre lessive avec toute sa famille,

Pleins de belles rencontres lors de ce séjour, malheureusement, trop courtes : on a un calendrier à tenir et nous devons retourner à Mindelo pour l'avitaillement de la traversée avant qu'Alain ne nous rejoigne et que nous puissions lever l'ancre vers les Caraïbes. La météo s'annonce bonne !

Location

Super le retour a Sao Nicolao... , préparez bien le bateau ... et bonne traversée !!! Profitez bien de ces bon moments. Gilles Deluy

Bientôt ton tour Gilles, prépare toi... à te régaler ! Jean

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