De OPUA en NOUVELLE ZELANDE à LOMBOK en INDONESIE

De OPUA en NOUVELLE ZELANDE à LOMBOK en INDONESIE

Posté par : Guylaine et Max
13 Août 2021 à 04h
Dernière mise à jour 15 Août 2021 à 07h
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                                                                                                                                Avant de relater cette navigation de quelques 4240 miles nautiques et 33 jours de mer, je tiens à vous emmener sur des mouillages, sur une île de la Nouvelle-Zélande, ceux de Great Barrier Island où nous avons pris beaucoup de plaisir.

La navigation depuis notre mouillage au nom rigolo de Tutukaka sur la côte est, pour rallier l'île de Great Barrier promettait, ce vendredi 7 mai, d'être rapide. Partis    dès 7h00, nous touchions régulièrement les 8nd. J'avais pris un ris dans le génois et un dans la GV. Les 2 premières heures de navigation allaient bon train et l'on pouvait espérer une arrivée aux alentours de 15h00. Idéal pour remplir le tank d'eau grâce au watermaker et l'arbre d'hélice se chargeait quant à lui d'alimenter nos batteries. Mais, un courant contre a commencé à perturber ce bel optimiste. La vitesse restait toutefois correcte, autour de 5/6nd. Max avait mis un fil à la traîne et à 9h30, un oiseau est venu s'empêtrer dedans. Heureusement, il n'était pas blessé et Max a pu le libérer assez facilement en se méfiant des éventuels coups de bec. A 10h00, je coupe le watermaker bien que le tank d'eau ne soit pas complet car la gîte provoquait des bulles d'air, ce qui n'est pas bon pour la pompe haute pression (la pression était devenue trop basse). Puis à 14h30, c'est l'écoute tribord qui lâche, usée par le frottement du réa de l'avale-tout devenu un vrai couteau. Mais, compte tenu de tout notre stock de bout de «ficelles», il fut facile de la remplacer tout en se méfiant de cet avale-tout tribord devenu coupant pour les cordages. Quelques temps après, un truc noir au bout de la ligne ! Qu'est-ce que c'est ? Un oiseau ? Une chaussure ? Après plusieurs minutes d'interrogation, non, c'est un poisson ! Un joli thon harponné par l'ouïe. Son dépeçage n'est pas une mince affaire ! C'est Max qui s'en charge. Du sang partout, c'est gore ! Et ça pue le poisson. Mais c'est bien bon ! Entre temps, le vent a baissé et j'ai relâché les ris. La passe pour entrer est petite et la carte annonce des hauts fonds. Nous sommes maintenant au moteur. Je m'aligne et Max à coté de moi reste vigilant. Nous sommes sur le qui vive. Mais, tout se passe bien. En fait, il y avait plus d'eau que la carte ne le disait ! Et c'est vers 17h00 que nous jetons l'ancre à Great Barrier Island par 14 m de fond et 70 m de chaîne. Quelque soit la direction du vent, Great Barrier offre différentes possibilités de mouillage.   Notre     1er mouillage.

Des amis, Magritt et Ernest viennent nous rejoindre quelques temps après sur le mouillage de Smoke House Bay. La vue est vraiment splendide et le site dédié aux navigateurs.  L'ancien propriétaire a laissé les lieux à une association pour en faire un site d'accueil pour bateaux et navigateurs. C'est un endroit très convivial. On y trouve de quoi laver son linge,                

      Etendoir       Un    four pou r    pizzas    ou

 pains    une salle de bain,      Et également, un séchoir à poisson, un grill... Pour faire chauffer l'eau du bain ou de la douche ou pour allumer les fours, il faut d'abord aller chercher du bois mort sur les hauteurs. Magritt et Hernest, pour qui ce n'est pas la première fois, nous initie à ce rituel. C'est vraiment très sympa. Le temps est beau, pas une ride sur l'eau et la vue splendide.    Nous devions préparer des langoustes mais la pêche a été infructueuse et à la place nous avons ramassé des oursins. Magritt, quand à elle, a préparé    de quoi réaliser des pizzas. Notre annexe, nous n'allons pas tarder    à être  rejoints.                             Les navigateurs arrivent, les verres se remplissent, les conversations s'animent et les fous rire sont légions.   Une première pizzas au four.       A 18h00, la nuit commence à tomber et  il est temps de regagner les bateaux, non sans    avoir mis son obole dans le tronc destiné  à la gestion du site. Puis,   tout le monde s'envole comme une nuée d'oiseaux. En dehors de ce lieux mythique, Great Barrier possède un petit port où l'on peut se ravitailler, remplir ses bouteilles de plongée et partir pour de grandes balades à travers les massifs dont une réserve .   Les chemins sont très faciles  d'accès.   Des beaux champignons mais juste uniquement pour    la photo   

Un pont de singe qui mène  à un kauri  mettra    une    petite note    pigmentée dans la promenade . Après le pont de singe, une  échelle permet de grimper sur le kauri et Max viendra me rejoindre                 Une fougère arborescente depuis le kauri. Plus loin c'est un fantail qui nous accompagnera  de sa mélodie     Des chemins majoritairement bordés par des manukas en fleurs offrent une belle vue sur la mer et les collines avoisinantes.    Tony BOUZAID est le fondateur de cette réserve, une plaque à sa mémoire et la sculpture de son chapeau est l'occasion d'une photo :      L'ombre de   Max coiffée du chapeau.  Depuis les hauteurs, Légende du Val s'offre aux regards.      Le manuka est en fleur et un peu plus loin les abeilles rentrent  chez elles 

Des bovins      et ce veau au regard tendre  

                                                                                                                                                                                                                   Mais voilà que la météo change et annonce des vents de 50 nœuds sur une bonne partie de la Nouvelle-Zélande. Une dépression s'installe. Nous avons déjà passé ici, il y a quelques jours, une nuit au mouillage avec des vents forts. Deux bateaux ont dérapé dans la nuit, dont un près de nous et nous avons fini la nuit, en veille dans le cockpit et moteur en marche, près à lever l'ancre s'il se rapprochait encore, et nous ne voulions pas revivre cela dans une dépression annoncée plus forte. Nous regardons les prévisions sur Windy et après plusieurs hésitations nous découvrons un endroit relativement épargné sur la pointe du Coromandel, plus au sud et nous décidons de nous y rendre dès le lendemain matin. Le mauvais temps restera une bonne dizaine de jours et nous ne regagnerons que début juin notre port d'attache d'Opua en faisant des sauts  de puce dont un sur  la sympathique ile   de    Kavau Island et le soir où la lune est le plus proche de la terre je sors mon appareil photo :   

Max et moi avons décidé de quitter la Nouvelle-Zélande. Le covid n'est pas fini, et la situation sanitaire mondiale après des accalmies repart de plus belle avec les variants. On n'est pas sorti de l'auberge  ! Ca peut durer encore des années. Malgré le très bon accueil de ce pays, nous décidons d'en partir et de nous rendre à l'île de la Réunion. La marina Del Ray de Lombok en Indonésie se porte garant pour nous accueillir le temps d'une escale. Cela coupera la route en 2. L'Australie malgré nos demandes répétées ne nous répondra pas. Dommage !

Certificats de vaccination en poche, nous réservons donc une place au port de St Pierre de la Réunion pour début octobre et une à la marina Del Ray de Lombok pour début août.

C'est l'heure des farwells sur les bateaux avec Magritt, Ernest, Rosetta et Tomaso,         puis au r esto avec Julie et Jean-Pierre et, sur le ponton Price et Benny organise un grand farwell sur leur catamaran                   Ci-contre  Price, le maitre de "maison".    Notre ami Kevin, hospitalisé ne pourra malheureusement pas se joindre à aucune de ces festivités ni sa femme Jan restée près de lui.

Nous sommes à la fois pressés de partir et attristés de quitter nos amis. Nous nous étions fait des amitiés néo-zed que nous ne reverrons pas de sitôt. Les farwells sont pleins de nostalgie. C'est déchirant de partir. Non seulement la Nouvelle-Zélande est très belle mais nous y laissons beaucoup d'amis.

Mercredi 30 juin, nous larguons les amarres à 11h30. Le vent n'est pas terrible et nécessite le moteur en soutien des voiles jusqu'au jeudi 1er juin en début d'après midi. Beaucoup de gasoil consommé mais la fenêtre météo est courte, et nous devons monter suffisamment au nord et rapidement pour échapper à une forte dépression qui arrive par l'ouest, en profitant des vents portants de la fin d'une dépression qui est en train de s'évacuer dans notre Est et que l'on va trouver à la pointe Nord de la Nouvelle Zélande.  Max  enlève le fanion de la NZ. Tout un symbole !

A 16h00, 3 albatros nous accompagnent.     

              Les  albotros sont aussi appellés oiseaux des tempêtes car il leur faut beaucoup de vent pour soulever leur lourd corps. Et, justement, Le ciel se couvre de nuages de grains et à 23h00, je prends un ris dans le génois et  réduis la GV à 1 ris à 00h30. Puis Max prendra un autre dans le g   énois à 1h20. A 6h20 je note des rafales à 35nd. Nous recevons les vagues de travers et sommes bien chahutés. La mer est très agitée et la houle est d'environ 4 m. Le samedi, les conditions de navigation restent les mêmes avec une mer qui devient de plus en plus grosse. Les 2 voiles ne sont plus qu'un mouchoir de poche. Nous ne comptons plus nos bleus et nos bosses. A 11h30 notre position est la suivante : 26°55,2' sud et 168°29'0 est. A 12h15, une énorme vague couche le bateau sur le flanc. Sale impression ! Max et moi étions heureusement dans le carré en train de finir le repas. Nous nous sommes regardés ahuris, à la renverse, en voyant  la vague à travers  le hublot du carré ! Tout ce qui était à tribord est venu sur le bâbord. Heureusement pas de casse. Juste un brin de rangement à faire ! D'énormes trombes d'eau continuent de s'abattre sur «Légende du Val» dans    un fracas assourdissant  ! Je note des rafales à 40nd. Nous sommes dans du 8 beaufort avec des vagues de travers. Je demande à mon frère, fana de météo, via l'Iridium, quelle météo il a pour nous ? Rassurant, il m'informe que la mer va se calmer petit à petit et que demain les creux ne devraient pas dépasser 5,60m  !

Nous longeons la côte ouest de la Nouvelle-Calédonie et voyons défiler des noms remplis de rêve comme Vanuatu,    Fidji, Salomon etc...auxquels nous ne pouvons pas accéder. La température n'a plus rien à voir avec celle de la Nouvelle-Zélande. Au fur et à mesure de notre progression, elle s'élève.

Après ces quelques jours de navigation musclée, la mer est encore agitée mais le vent est redescendu autour de 20 nœuds. Notre moral est au beau fixe et nous ne sommes pas trop fatigués par les quarts de nuit.

Le 8 juillet, le temps permet de tangonner le génois. Nous sommes dans des alizés, vents chauds et doux. Quelques poissons volants arrivent sur le bateau. Le 9 juillet nous sortons le code D (voile légère d'avant) qui baigne dans 40 cm d'eau dans le coffre arrière. Nous sortons tout le contenu de ce coffre pour assainir la situation et installation le code D sur tribord. Nous sommes maintenant au nord des îles Chesterfields (réserve intégrale appartenant à la Nouvelle Calédonie) et des fous aux pieds bleus viennent régulièrement trouver refuge pour la nuit sur notre bord.

Quelque ennuis techniques surviennent à compter du 6 juillet. Peut-être est-ce dû a cette vague qui a couché le bateau ? D'abord l'anémomètre qui se bloque ; ce qui n'est pas grave en soi puis le 9 juillet la pompe de cale ne fonctionne plus. Nous évacuons l'eau grise du puisard manuellement. Le 10 la mer étant plus calme, Max entreprend de réparer cette pompe. Il sortira de la cale déboussolé, sans plus trop savoir où il se trouve. Son malaise durera 2h30 avant qu'il ne reprenne tous ses esprits. Le reste de la journée, il la passera principalement à se reposer.Un grand moment de solitude pour moi, ne sachant pas ce qu'il lui arrive. Est-ce la chaleur ? Mais, une autre hypothèse arrive  : en fait, il a sûrement été intoxiqué par les vapeurs nocives dégagées par le puisard, H2S gaz très nocif  ! Le puisard attendra plusieurs jours avant d'être remis en état.

Cette navigation n'est pas des plus agréable compte tenu du roulis constant. Nous sommes toujours bien chahutés en cette mer de Corail que nous abordons.

Le 13 juillet, nous ouvrons une bouteille de champagne NZ pour l'anniversaire de Max. J'ai pu aussi préparer un gâteau au chocolat avec une bougie en sucre glace    que Max a refusé de souffler.   Une boite de confit de canard et des châtaignes compléteront le festin. 

Le détroit de Torres approche.

Mercredi 14 juillet, nous sommes vent arrière avec un génois tangonné avec 2 ris sur tribord et la trinquette tangonnée sur bâbord. Notre anémomètre toujours en panne, difficile de déterminer avec précision la vitesse du vent mais compte tenu de l'état de la mer et de notre vitesse, je dirais que nous sommes dans du 6 Beaufort avec rafales à 7 Beaufort. Le petit GPS enregistre une pointe de vitesse du bateau à 14,2 nœuds !     L'alternateur d'arbre d'hélice qui recharge les batteries marche à fond en faisant un bruit d'enfer qui m'empêchera de bien profiter de mon quart de repos.

Puis, le pilote automatique donne des signes de faiblesse. Un message apparaît  : « drive stopped ». Il faut alors le rependre à la main et le réenclencher. Dans le manuel, à part regarder les connections qui peuvent se corroder et le graissage de la chaîne, il n'y a pas d'autre chose à faire et à ce niveau tout est OK.

Nous approchons de Torres et après le passage de Pandora, nous bifurquons sur la gauche pour prendre Flinders Entrance. Et, le samedi 17 juillet, nous sommes dans Torres strait. Aucun bateau sur l'AIS ni en visu. La mer est enfin bien calmée. Juste quelques vaguelettes qui font ressembler la mer à une nappe en lin très mal repassée. Le vent est constant et nous marchons aux alentours de 6 ou 7 nœuds. Le bateau continue de servir d'hôtel aux oiseaux pour la nuit. Un noddi laissera de belles traces de son passage sur le pont. D'autres, des fous, ont investi les panneaux solaires et le nettoyage sera plus difficile  ! Malgré une petite pluie fine, il restera de la fiente.

Le 18 juillet, je ne vois pas passer mon premier quart de nuit. La navigation est très intéressante. Des balises et des cargos à éviter et à 1h00 je passe à contre cœur le relais à Max qui lui aussi aimera beaucoup ce temps de navigation. Et puis c'est le réseau ! Nous sommes suffisamment près des côtes australiennes pour avoir du réseau. Tout d'un coup après 17 jours de silence, tu retrouves ta famille et tes amis. Nous nous dépêchons de donner des nouvelles à tout le monde avant que cet instant quasi magique ne disparaisse. Dans la journée nous apercevons des îles bordées de sable blanc où il aurait fait bon s'arrêter mais sans autorisation des autorités australiennes nous passons notre chemin. Il nous reste plus que 1700 miles nautique avant la marina Del Ray de Lombok. Il commence à faire très chaud et nous transpirons beaucoup. Le vent est tombé. Le code D tangonné sur tribord claque. Le vent devrait revenir d'ici 5 ou 6 heures depuis l'arrière. Nous patientons. Nous nous assurons via mon frangin que la marina de la Réunion nous attend bien et aussi celle de Lombok. Il ne nous ai jamais apparu autant nécessaire en ce temps de pandémie où les règlements changent du jour au lendemain, d'avoir des relais à terre. Entre mon frère sur Tahiti et la sœur de Max sur la Rochelle, nous avons une couverture nuit et jour.

Vendredi 23 juillet,   nous sommes en mer d'Arafura, entre la Nouvelle-Guinée et l'Australie. Le pilote automatique ne s'arrange pas et se déconnecte de plus en plus souvent. Nous barrons quasiment tout le temps à la main. Nous avons réinstallé      le code D tangonné sur tribord mais il faut le surveiller comme un enfant indiscipliné. Il faut garder un angle au vent de 150° mais le vent tourne doucement et ce n'est pas facile. Les nuits deviennent pénibles à cause du pilote. Dans la journée, barrer à la main est beaucoup plus facile en prenant un point à l'horizon mais la nuit, les yeux sont fixés sur les cadrans, nos quarts sont de 4 heures.

Max tente de pêcher et ça marche ! Un joli thon dans l'escarcelle !  Le vent est de nouveau complètement tombé et nous sommes au moteur. Max calcule scrupuleusement la consommation de gasoil et ce qu'il en reste. Le vent ne semble pas vouloir revenir avant plusieurs jours et nous ne pourrons pas continuer au moteur. Les gribs météo que nous prenons ne sont pas exacts. Nous resterons sans vent pendant une semaine et nous en profiterons même pour prendre un bain de mer   et    donner un petit coup de propre sur la coque tout    en se méfiant des requins, des crocodiles de mer et des méduses.

Nous sommes survolés par un avion de contrôle australien qui nous demande très courtoisement, en parlant lentement, d'où  on vient, où on va et le nombre de personnes à bord. Il nous survolera encore les jours suivants.


 

Et toujours des oiseaux.  La première sterne huppée qui arrive parait plus agée que les autres et aura du mal à supporter leur  présence sur le tangon.        Sternes huppés venus le matin.             

                                                                              Dimanche 25 juillet, nous avons avancé de 11 miles mais le vent est de nouveau parti. La mer d'Arafura et de Timor nous offre tous les soirs un merveilleux spectacle. Des couchers de soleil comme nous n'en avons jamais vu ailleurs sur une mer  chatoyante   et  des couleurs   extraordinaires    :                   Le soleil n'était pas                   encore couché que la lune était déjà là. Nous n'avons pas tenté de décrocher    la lune.

Avec ses incroyables couleurs, la mer  est é mouvante faute d'être mouvante. Et comme dit Max, il y a en plusieurs qui paieraient cher pour assister à tel spectacle céleste.

Mercredi 28 juillet

Toujours en manque de vent . Hier nous avons fait 6h00 de moteur pour rallier une veine de vent qui s'est révélé moins efficace que ce qu'elle promettait. Mais nous avons réussi à faire du 4nd. C'est le record de ces derniers jours. Il fait très chaud. Nous sommes en mer de Timor. Il fait   très chaud    et baignons dans notre jus ! Beurk ! Nous passons tout près d'un champ pétrolier et ses installations dont il est interdit de se rapprocher à moins de 5 miles et gardons une veille très attentive.      Ce bateau est noté comme dragueur sur l'AIS mais à    plutôt des  allures de pêche.  Q uelques miles plus loin,     une base pétrolière 

 Jeudi 29 juillet

Nous avons eu du vent sur une mer lisse le matin  ; c'est la mousson sèche de Sud Est. Nous sommes dans l'Océan Indien. C'est génial de voir le bateau avancer mais le 30 nous bagarrons toute la nuit et toute la journée pour avoir un angle de vent acceptable pour la GV. Nous sommes en deçà de 5 nœuds et l'alternateur d'arbre d'hélice ne produit pas d'électricité. Le pilote automatique est toujours en carafe  ! Et l'espace d'une fraction de seconde, je crois halluciner. J'ai l'impression de voir une charrette tirée par un cheval  ! Une longue houle de 3 m qui s'est formée me cache très rapidement la vision pour la faire réapparaître quelques secondes plus tard. C'est un bateau sans AIS sur notre route. Pour l'éviter, je fais une manœuvre d'urgence. Compte tenu de la situation, je mets le moteur en route et je m'écarte de lui vers le vent, ce qui met le génois à contre. La manœuvre a réveillé Max qui venait juste d'aller se reposer. Je lui montre l'attelage. C'est un bateau de pêche amarré à une grosse bouée par 400 m de fond  ! Incroyable  ! Il a sans doute été aussi surpris que nous. N'empêche que la nuit cette bouée est vrai un danger ! L'attelage disparaîtra très rapidement de notre vue avec la houle.

Samedi 31 juillet

Au petit matin, je m'aperçois    que la bordure du code D s'effrite. Je réveille Max pour que nous l'enlevions avant plus de dégâts et nous installons le génois tangonné à la place.    A 11h30, Max me montre une baleine à environ 200 m du bateau    qui fait route inverse. Encore un moment magique à regarder ce gros cétacé évoluer    majestueusement dans l'eau. Peut-être une baleine bleue pygmée ? Il y en a dans l'océan indien.

Dimanche 1 août

On barre toujours à la main. A 20h30, nous entrons dans le chenal entre Lombok et Bali. A 21h00 c'est le shaker ! Des vagues démentes et un courant contre d'environ 6 nœuds. Mais la nuit est noire et c'est du pilotage aux instruments, on ne voit rien de ce qui nous entoure. Tout valdingue dans le bateau ! Des gros cargos partout, dans tous les sens visibles sur l'écran AIS. C'est Max qui barre. Il tente de garder le cap et je l'assiste en regardant la carte et notre vitesse et lui fournit les indications. Parfois, malgré le moteur à fond, la vitesse n'est que de 0,2 nœud. Le moindre écart de barre nous emmène soit à l'est soit à l'ouest, soit en recul  ! 4 h00 de ce régime avant de sortir de ce Charybde pour citer Max, puis nous  tombons  sur Scylla alors que l'on pensait être sorti d'affaire. Des lumières partout sur l'eau. A croire que toute la population s'était donné RV à cet endroit. Des bateaux en train de pêcher avec des rampes de lumière très puissante, d'autres sans éclairage du tout ou avec juste une loupiote qu'ils allumaient quand nous passions trop près, des bateaux rapides qui traversaient et disparaissaient, avec des feux de toutes les couleurs. Après plusieurs suées froides, nous avons mieux compris cet amalgame et par peur des bateaux éteints, des différents engins de pêche, des hauts fonds, de l'imprécision des cartes indonésiennes, nous avons fait des ronds dans l'eau jusqu'au petit jour avant de rentrer dans un lacis de petits îles avec des dispositifs d'élevage    de poissons, invisible la nuit, chemin qui conduit à la marina. Embarcations typiques de l'île  On croirait une araignée    La route est jonchée de bouées  invisibles la  nuit (dispositifs  d'élevage et paraît-il, fermes d'huîtres perlières.

   Depuis le 2 août, nous sommes à une bouée et attendons notre 2ème test PCR. Nous avons bien récupéré de notre fatigue de cette navigation pleine de surprises. L'attente, l'inaction après toute cette aventure, devient bien longue. Nous n'avons pas l'autorisation du bain de mer. Nous avons réparé ce qui était à notre portée dont le pilote automatique, vidé     les fonds, fait du matelotage, rangé, nettoyé,     etc...

Cette navigation aventureuse est la plus difficile que nous ayons connu depuis notre départ en 2016. Notre sang froid, notre réactivité, notre solidarité, c'est ce trio gagnant qui nous a permis d'arriver jusqu'ici. Nous espérons que le trajet jusqu'à la Réunion sera plus soft.

NB : Nadine, une de mes sœurs m'a appris qu'au moment où nous entrions dans le chenal entre Bali et Lombok, un tremblement de terre se produisait à 20h56, juste au nord du chenal à quelques kilomètres seulement. Les vilaines vagues étaient-elles dû à ce phénomène  ? En tous les cas cela n'a pas dû arranger la situation.   l'earthquake.

Emplacement

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