Grèce 4 - 15 Octobre
Après notre escapade au Québec, c’est la pleine lune qui nous a accueillis à notre retour au Port Mandraki de Corfou, le mercredi 4 Octobre.
Réinstaller le madrier qui nous sert de passerelle sur l’avant du bateau à plus de 3 mètres du quai n’a pas été aisé, et finalement le zodiac du capitaine de port a permis à Dominique de monter sur le bateau et d’attraper le madrier depuis la plage avant de Nissos.
Nous avons consacré les trois jours suivants à la remise en service du bateau, aux courses de réapprovisionnement, aux lessives dans la laverie en libre-service trouvée près du port de commerce. Nous avons pris le bus jusqu’à Kontokali (Gouvia Marina) pour acheter le bidon de liquide pour la pile à combustible, arrivé pendant notre absence ; nous avons arpenté les rues de Corfou sous la pluie, et surveillé le bateau lorsque le vent de Nord-Ouest s’est levé après les averses, et a bien rafraîchi la température…
Dimanche 8 Octobre, le soleil est revenu et nous avons accueilli notre cousin Hervé, venu naviguer avec nous une semaine, 36 ans après avoir mené son propre voilier, un Chance 32, avec ses frères, depuis Nice jusqu’en Grèce, pour un périple de 3 mois. Nous avons pris le temps de revisiter avec lui Corfou et ses ruelles, ses remparts, ses ports et sa citadelle.
La météo annoncée pour ces jours à venir est très calme et nous avons dû modérer nos ambitions de navigation. Du lundi 9 au vendredi 13, nous avons donc navigué entre Corfou, la côte continentale et l’île de Paxos. Nous avons retrouvé avec plaisir le mouillage de Mourtos, sur la côte continentale ; les installations nautiques estivales ont disparu et les anses offrent à nouveau plus d’espace pour mouiller. La température est moins fraîche, et nous pouvons nous baigner, en découvrant des fonds tristes avec des déchets, mais aussi des grandes nacres qui ont résisté aux ancres de l’été, une étoile de mer, des oursins…
Ensuite, nous avons gagné Lakka au Nord de Paxos ; le vent faible nous a permis de rejoindre à la voile, la partie Sud de l’île de Corfou, avec ses falaises et c’est au moteur que nous avons fini notre « traversée » vers cette île. L’anse de Lakka reste très courue, et contrairement à Mourtos, les bateaux sont encore nombreux dans ce mouillage. Le village est, quant à lui, plus calme, de nombreux commerces sont fermés ; durant notre tour à terre, nous avons admiré les oliviers qu’on a laissé pousser comme de grands arbres, et qui offrent de l’ombre jusque sur les plages, et le fouillis du paysage alternant petits recoins soignés et terrains en friche.
Ce village doit être assez régulièrement inondé, car les maisons, dans les ruelles derrière les quais, sont équipées de protections devant les portes d’entrée, afin d’éviter que l’eau n’entre dans les habitations.
La journée du mercredi a été consacrée à une descente à la voile, le long des côtes de Paxos vers le Sud, pour arriver dans l’anse de Mongonisi. Là, pris par le charme et le calme du lieu, nous avons passé le reste de la journée, nous baignant, nous promenant à terre ; un isthme très étroit, taillé par la mer dans la roche calcaire, sépare l’île de Mongonisi de l’île de Paxos, et l’eau y stagne, attendant quelques vagues pour aller alimenter le fond de l’anse où nous sommes mouillés.
Dans une partie de l’anse, sur l’île de Mongonisi, un petit complexe avec aires de camping, et quai d’accueil s’est approprié l’espace maritime ; mais à cette période de l’année, il est fermé et la douceur de la journée rend sa plage accueillante. Dans une autre partie de l’anse, sur l’île de Paxos, des pécheurs hâlent sur la grève une barque, en la faisant glisser sur des cales de bois, et cachées derrière une vedette sur bers, les ruines d’une église paléochrétienne…
L’eau y est d’une très grande clarté et les oursins nombreux… Seuls les coups de feu des chasseurs, au matin du lendemain, nous rappellent que nous sommes en automne.
Le lendemain, jeudi, nous repartons vers le Nord, et cette fois un peu d’air nous pousse, surtout dans le chenal entre Paxos et Corfou. Nous aurons ainsi le plaisir de pêcher notre deuxième gros maquereau de la semaine dans ces eaux vives ! Malheureusement, une fois sous le vent de l’île de Corfou, nous devons rentrer les voiles et avancer au moteur, jusqu’au cap de Lefkimmi, que nous contournons avant de redescendre vers l’anse de Petriti à la voile cette fois, mais en tirant des bords. Après avoir joué avec le vent et les déventes, nous finissons par arriver devant l’anse de Petriti ; il n’y a que deux bateaux au mouillage, mais comme l’anse a peu de fond, nous mouillons sous la digue du petit port de pêche. Après un bain, Hervé part à la découverte du port, et revient avec des bières fraîches et du raisin ; ce raisin, de Corinthe, est succulent et sans pépin, à la peau fine. Cela fait plusieurs semaines qu’il est de tous nos desserts et Hervé, lui aussi, a été conquis par cette saveur si différente des raisins que nous trouvons chez nous. Notre mouillage, avec le soir, devient rouleur ; par ailleurs, les bateaux de pêche sortent lentement du port, mais une fois passée la digue, mettent les gaz pour partir au plus vite sur leurs lieux de travail. Cela accentue un peu plus l’inconfort du mouillage. Nous regrettons presque d’avoir choisi d’être proches du village de Petriti, alors que lors de notre passage le 12 septembre dernier, nous avions mouillé plus au sud, au-delà d’écueils qui ferment l’anse, et avions été tout à fait tranquilles. Néanmoins, les éclairages du soir et du matin suivant sont de toute beauté.
Vendredi 13 octobre, il faut prendre la route de Gouvia Marina ; le vent est le grand absent de cette journée, et c’est au moteur que nous remontons le long de la côte Est de l’île de Corfou ; un dernier mouillage pour midi au Sud de la citadelle, dans la baie de Garitsas nous permet de profiter de la chaleur, du soleil, de l’eau de mer, et de savourer le dernier maquereau qui a bien voulu se prendre à notre ligne ! Ensuite, nous contournons la cité et retrouvons l’anse de Kontokali où se trouve Gouvia Marina. Une fois à quai, nous retrouvons vite les habitudes : rinçage du bateau et de l’annexe, lessives, et quelques courses. Pour clôturer cette semaine ensemble, nous dînons dans une vieille taverne de Kontokali qui offre, les soirs de week-end, une animation musicale par un groupe de trois musiciens traditionnels. La taverne est vite pleine, et les musiciens semblent s’amuser à nous envoûter en brodant sur leurs thèmes traditionnels, au son de leurs mandolines et guitare basse.
Samedi, Hervé nous quitte, et nous nous préparons à quitter la Grèce aussi. Nous faisons notre plein de victuailles, d’eau, de gas-oil. Dimanche 15 Octobre, nous appareillons après avoir effectué une dernière vérification de la météo et avoir rentré les points de la route vers l’Italie dans nos GPS. Nous remontons vers le Nord le long de la côte Est de Corfou. L’éclairage de fin de matinée, et la proximité de notre route nous permettent de découvrir des anses et des paysages que nous n’avions pas vus d’aussi près à notre arrivée, le 17 Août dernier et qui nous font regretter de devoir partir.
Nous contournons le Nord de l’île de Corfou et gagnons l’île d’Othonoï, la plus à l’Est des îles ioniennes, pour y passer le début de la nuit, avant de traverser vers l’Italie. Nous arrivons en fin d’après-midi, devant l’anse d’Ammou, et mouillons un peu à l’écart des autres bateaux présents. Un vent assez fort se lève en début de soirée, mais cette fois, notre ancre tient dans les fonds vaseux ! Le vent rafraîchit l’atmosphère, et nous préparons notre courte nuit, avant l’appareillage à 6 h le lendemain. Après les mouillages et le cabotage, voici revenu le temps des traversées.
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