La Gomera – La Palma 21 septembre – 2 octobre 2018
Vendredi 21 septembre, nous appareillons, (de Pasito Blanco, Gran Canaria) et prenons un temps de pause au mouillage, avant de mettre le cap vers La Gomera…
Vers 18 h, nous nous mettons en route pour une navigation de 84 milles. Nous avons décidé de ne pas nous arrêter à l’île de Tenerife, que nous contournerons de nuit, pour arriver dans la matinée à San Sebastian de La Gomera. Un souffle léger d’ouest-sud-ouest nous permet de naviguer au près, de manière assez confortable. La côte égrène ses falaises et ses anses au débouché des « barancos » ; les hôtels agrippés aux falaises au-dessus des anses donnent l’impression de s’éclairer au soleil couchant, mais en fait, ce sont des lumières artificielles qui en feront des repères toute la nuit !
Lorsque les côtes de Gran Canaria ne sont plus sur notre bord, le vent monte rapidement tournant au N-NE, accéléré par les côtes ; nous arisons génois et artimon, rentrons la grand-voile, et filons avec 20 à 25 nœuds de vent, dans la nuit, peu éclairée, la pleine lune jouant à cache-cache avec les nuages ; mais elle apporte tout de même une teinte argentée plus ou moins scintillante à notre navigation. La mer agitée, accompagnée de houle, déferle violemment sur la casquette et les joues de côté ; mais à l’abri de celles-ci, nous ne sommes pas trempés.
Les différents feux des phares et des villes côtières de Tenerife ponctuent notre avancée nocturne. La côte est moins constamment éclairée que celle de Gran Canaria.
Au fur et à mesure que nous descendons le long des côtes de Tenerife, en nous approchant de sa pointe sud, le vent s’apaise et nous passons lentement la Punta Rasca, en nous déhalant avec 5 nœuds de vent et une petite houle favorable…
Dans ce calme, après les assauts de la mer, le souffle des cétacés autour du bateau nous surprend, et dans la nuit, nous devinons leur grande taille, (sans doute de grands dauphins) tandis qu’ils nous saluent en nageant un peu le long de notre bord. Les côtes tournées à l’ouest de toutes les îles Canaries sont réputées pour les nombreux cétacés qui y séjournent ; c’est même l’objet de nombreuses offres touristiques de promenade d’observation en mer…
Vers 5 heures du matin, nous avons assez attendu et nous aidons du moteur pour avancer bien au-delà de Tenerife et pour nous permettre de rejoindre San Sebastian à La Gomera dans la matinée ; le vent reprenant son souffle entre les deux îles, nous poursuivons à la voile, après un superbe lever de soleil sur l’île de Tenerife.
Le port de San Sebastian est aussi un port de ferries et nous demandons une « clearance » au centre de contrôle du port, afin d’éviter de nous trouver sur la route d’un ferry en manœuvre qui assure les liaisons entre les îles ; nous nous annonçons ensuite à la marina, tout au fond. A 9h30, samedi 22 septembre, un « marinero » nous ayant indiqué notre place, nous sommes amarrés dans la marina du port de San Sebastian. L’anse est protégée par deux falaises l’une au sud-ouest, l’autre au nord-ouest : la pointe Cristobal, un large brise-lame la prolonge s’appuyant sur les récifs qui la dépassent.
Comme d’habitude, après ce genre de traversée, un rinçage complet du bateau s’impose ; mais aussi, malheureusement, il faut prendre soin de notre GPS lecteur de cartes, Cobra, qui semble avoir pris de l’humidité et du sel, lors des déferlantes de la nuit. Son rétroéclairage ne fonctionne plus correctement, et il est difficile de lire une carte de jour, à moins de créer une chambre noire, comme pour les premiers appareils photographiques.
L’île de La Gomera, est une île ronde, marquée par sa formation volcanique ancienne (12 millions d’années) et par l’érosion qui l’a sculptée depuis. Cratères, caldera, falaises, roques, « barancos » (ravins) ont ainsi été façonnés par le temps. Les plages et les rares ports se trouvent sur les espaces plus plans au pied des « barancos » ; les rivières, à sec en cette saison, présentent de larges lits à leur embouchure indiquant que les rares pluies doivent être diluviennes…
San Sebastian est la capitale, fondée au XV° siècle ; elle est très imprégnée du passage de Christophe Colomb et de sa flotte, lors de sa première expédition pour les Amériques. Nous sommes un peu sur ses traces, nous aussi, depuis Carthagène, où sa statue semblait indiquer une route ;
ici, la cité a commémoré, cette année, l’appareillage de la flotte, vers l’Ouest, le 6 septembre 1492, au départ de San Sebastian, en érigeant une statue de Christophe Colomb et dévoilant une plaque rappelant qu’avec cet événement, l’amiral a introduit l’île Colombine (nom donné alors à l’île) dans l’histoire de l’humanité.
La ville était parée de guirlandes pour cette fête lustrale, en l’honneur de l’île Colombine.
L’église de Notre Dame de l’Assomption, quant à elle, fait mémoire, par une fresque, de l’escale de la flotte (deux caravelles : « La Pinta » et « La Niña » et une caraque – ces vaisseaux de la République de Raguse que nous avons vus à Dubrovnik l’été dernier - : « La Santa Maria » et de la messe entendue et suivie par le navigateur et son équipage.
Néanmoins, son architecture actuelle est postérieure à cet épisode, la ville ayant subi un certain nombre d’invasions pirates et de pillages ; l’église, l’ermitage de San Sebastian, et la tour des Comtes (« Torre del Conde ») en sont les anciens monuments, autour de l’artère principale ;
des maisons basses, blanches, sur un ou deux niveaux avec des balcons de bois et des grandes fenêtres, cohabitent avec des immeubles plus récents, aux couleurs variées (ocre, fuchsia, bleu, vert) ; tout autour de ce centre qui est situé dans la partie proche du rivage, des habitations s’agrippent aux escarpements surplombant le ravin, formant des regroupements colorés.
L’histoire raconte que Christophe Colomb aimait à revenir dans cette ville où sa maîtresse l’attendait ; un musée Colón et la maison Colón sont ainsi présents dans la ville, mais nous avons privilégié les visites en extérieur.
Après ce tour de la vieille cité, nous effectuons des repérages plus terre à terre : magasins d’alimentation, marché, location de voitures…
Dimanche 23 septembre, nous louons une voiture et partons à la découverte de l’intérieur de l’île, réputée pour être verte. Ce que nous voyons depuis San Sebastian reste très aride, mais la montée sur les routes escarpées, nous montrera rapidement le contraste saisissant entre les différents versants : tournés vers le sud-est nous retrouvons ces paysages arides et secs déjà vus sur d’autres îles, avec les terrasses (nous dirions restanques en Provence) montrant le travail des aborigènes et des colons ensuite, pour cultiver ces terrains accidentés et caractérisant cette île ;
et tournés vers le nord-ouest, nous découvrons les forêts vertes et denses laissant pointer vers le ciel les « roques », ces immenses pitons basaltiques que l’érosion a façonnés parfois de manière surprenante.
Nous entrons dans le Parc de Garajonay. Il est situé dans la partie haute de l’île, et la plus grande partie de sa superficie est couverte de forêts de feuillus sempervirents. Le langage populaire a nommé cela le « monteverde » : ce terme désigne ainsi la laurisylve cette forêt ancestrale, primaire, (telle qu’on la trouvait dans le bassin méditerranéen) d’arbres à feuilles de lauriers, située dans les enclaves humides et ombragées ; il désigne aussi le « fayal-brezal », les taillis avec présence importante de bruyères caractéristiques de lieux plus secs, ou sur des sols appauvris par l’exploitation par l’homme. Cette zone bénéficie d’un climat particulier avec des brumes fréquentes, et une humidité élevée, accompagnées d’une température douce. Ces brumes permettent de réduire la perte d’eau par évaporation et déposent sur leur passage de fines gouttelettes sur la végétation. Ainsi, en après-midi nous nous sommes trouvés face à cette brume, dense et volage, réduisant tout d’un coup la visibilité à quelques mètres, et déposant sur le pare-brise quelques gouttes, avant de s’évanouir au milieu des arbres qui bordent la route…
Nous nous sommes rendus au Centre des Visiteurs du Parc, afin de trouver des indications de chemins de randonnées, et nous y avons trouvé de plus, un petit musée, expliquant les caractéristiques de la vie à l’intérieur des terres de La Gomera. Les premiers habitants (vers 500 av. J.C.) étaient des pasteurs et moissonneurs, et façonnaient la céramique à la main, puis les colons espagnols au XV° siècle ont su se mêler à ces populations, et exploiter et cultiver l’île : dans ses parties basses, les champs de bananes, en terrasses, et dans les parties plus hautes, les pommes de terre, le maïs et autres produits de première nécessité. Les habitants ont aussi développé deux particularités : la première, la communication sifflée à travers les ravins : le « silbo ». D’origine probablement africaine, elle devait être utilisée par les premiers habitants de l’île avant d’être adaptée au castillan et maintenue jusqu’à nos jours, bien qu’étant en voie de disparition, ou simple activité folklorique. La seconde est le saut à l’aide d’une perche au-dessus des ravins et pentes rocailleuses ; la perche, en bois méticuleusement choisi, pouvait atteindre deux mètres et permettait ainsi aux bergers de se déplacer rapidement et de manière sûre…
Tout ceci, nous l’avons appris au musée du Parc, sans avoir la chance de croiser des bergers pratiquant encore ces activités…
Nous avons entrepris de rallier le point culminant de l’île : « Alto de Garajonay » (1487m), par un chemin de pierre, à travers la laurisylve, mais dans un paysage marqué par un grand incendie qui en 2012 a endommagé une bonne partie des versants tournés vers le sud.
Les lauriers repoussent en taillis, et des squelettes d’arbres plus grands sont encore sur place. Au sommet, outre la cabane du garde du parc qui opère une surveillance constante, une construction circulaire reproduit un monument découvert sur place, à la fois lieu de culte et dernier refuge, en cas de nécessité, pour les aborigènes. La redescente nous permet de passer dans des zones non touchées par l’incendie et de constater la densité des lauriers et autres arbustes.
La suite de notre après-midi nous permet de retrouver des paysages arides du sud de l’île, en rejoignant Valle Gran Rey et son port (Puerto Vueltas). La route descend ce vallon à travers un grand nombre de terrasses couvertes de palmiers et le fond est occupé par des plantations de bananes : les nuances de verts sont multiples auxquelles s’ajoutent les roseaux, figuiers de barbarie, et cactus.
Valle Gran Rey est un « baranco » assez vaste et ses plages et son port de sable gris et noir sont assez accueillants, tournés vers le sud et à l’abri du vent dominant de N-NE.
Des voiliers au mouillage nous attirent à l’est du port, et passant sous une immense falaise, nous découvrons playa Argaya, plage de rochers, galets et sable noir, avec deux constructions entourées d’arbres variés. Les voiliers semblent au calme et nous nous promettons de venir savourer ce mouillage avant de quitter La Gomera.
Nous consacrons la journée du lundi 24 septembre à partir à la découverte d’autres aspects du Parc de Garajonay. Par une route différente, nous abordons la partie la plus humide sans doute du Parc, en rejoignant le vallon El Cedro : là ce sont des arbres immenses, couverts de lichens et de mousses qui courent le long des versants.
Notre chemin nous mène jusqu’au hameau où nous entendons pour la première fois l’eau couler dans le fond du vallon ; des châtaigniers, des pommiers, des néfliers, toute une flore très verdoyante.
Ce hameau semble être suspendu au-dessus d’une falaise au-dessus du baranco d’Hermigua tout en bas. Une cascade de 200 m était annoncée au début du chemin, que nous n’avons pas su trouver…. Mais il est vrai qu’entendre le bruit du ruisseau était presque une nouveauté !
Nous parcourons ensuite un autre chemin entre Pajaritos et Ajugal, tourné vers le versant sud, plus aride, et plus marqué par l’incendie de 2012. Nous avons retrouvé des paysages, hélas familiers, de squelettes d’arbres noirs avec les bosquets qui repoussent, mais la roche est de couleur grise ou rouge.
Dans certains vallons, les arbres n’ont pas souffert de l’incendie et ce sont de grands pins canariens qui apportent un peu d’ombre à ce chemin « de tous côtés au soleil exposé ».
Il est en quelque sorte en balcon nous découvrant des « barancos », des « roques », des gorges, des calderas que nous avions admirés depuis la route, et qui prennent un autre aspect vus ainsi.
La suite de l’après-midi s’est poursuivi en voiture jusqu’à Hermigua ; nous sommes ainsi allés à la découverte d’un « baranco » tourné vers le nord. Ce vallon est couvert de cultures, une fois que l’on est sorti de la forêt : vignes en terrasses ou sur des treilles, puis palmiers et bananiers en très grande quantité.
La plage Santa Catalina, à l’extrémité du vallon d’Hermigua, tournée vers le nord, nous a paru triste, de couleur grise, sous un ciel nuageux, avec les ruines de pêcheries, sur le bord de la grève, et les murs gris en claustra, séparant les terrains de bananiers ; seul leur vert intense apportait de la gaieté, avec les couleurs variées et vives des maisons.
Ouverte au vent dominant de N-NE, cette anse est donc peu hospitalière, mais reste un bon refuge, lorsque le vent passe au S-SO.
De nos différents points de vue, lors de nos deux journées de visite en voiture, nous avons été frappés par les démarcations très nettes sur la mer, de remous blancs visibles de loin, entre les parties de la côte soumises au régime du vent de N-NE, accéléré par les effets thermiques et par les reliefs de l’île, et celles à l’abri au sud de l’île.
Nous avons ensuite rejoint San Sebastian, à la recherche d’une plage plus hospitalière, mais celle située au sud-ouest de la ville fait face à la digue du port de commerce. La Playa Abalos, au nord de la ville était annoncée avec de beaux panneaux de signalisation, sur une belle route, que nous avons perdue puis retrouvée avant de buter sur des barrières dans le fond d’un vallon avec un début de structures d’accueil touristique, fermé, et un chemin de terre longeant la clôture pour mener jusqu’à la plage ! Ses eaux agitées et tourbillonnantes s’annonçaient pourtant claires vues d’en haut !
Mardi 25 septembre, nous faisons quelques nouveaux essais de réglage du rétro éclairage du Cobra, sans trop de succès… Après quelques dernières courses, nous appareillons en direction du mouillage devant Playa Argaya (à côté de Puerto Vueltas, Valle Gran Rey). Un ferry catamaran jet nous double, des dauphins viennent jouer dans son remous en regagnant la côte, sautent sur les vagues, tapent de la queue. Ils sont gris et blancs, et surtout beaucoup plus grands que ceux que nous avions vus jusqu’à présent. La côte est splendide, alternant les « barancos » et les falaises aux couleurs et plissements variés.
Sur les plateaux au-dessus des falaises, de grands espaces verts ou ocre marquent les cultures de bananes, parfois sous serres, au milieu de l’ocre brun gris desséché du reste du paysage.
La soirée au mouillage devant Playa Argaya est paisible. Plusieurs bateaux français sont à l’ancre ; le propriétaire d’un Amel Santorin vient nous saluer et nous échangeons sur nos routes et escales futures. Nous savourons les bains dans cette eau sombre mais transparente : l’ancre est bien posée sur le sable qui paraît dur. Les falaises et l’anse sont éclairés favorablement par le soleil couchant, qui met en valeur chaque veine teintée, chaque pli de la roche…
Mercredi 26 septembre, la météo est assez favorable pour rejoindre La Palma, un jour plus tôt que prévu sur notre programme, mais cela nous permet de faire une traversée au près sans être trop secoués par les accélérations du vent autour des îles.
Tôt le matin, nous quittons notre mouillage en passant devant Valle Gran Rey.
Le départ se fait paisiblement avec peu de vent à l’abri de La Gomera, puis la houle nous annonce le vent de N-NE. Nous sommes au près par une mer agitée, avec de la houle. Ce n’est qu’en nous éloignant des côtes de la Gomera et de l’accélération habituelle au bord des îles, que l’on retrouve une navigation au près bon plein plus posée. Pour notre arrivée à La Palma, qui est aussi un port de commerce nous demandons une nouvelle fois une clearance au centre de contrôle du port, puis nous nous annonçons à la marina ; en effet, une porte pour éviter que la houle n’entre trop dans la marina doit être abaissée pour permettre le passage des voiliers… Nous sommes attendus au quai d’accueil, puis postés sur catway. L’espace est large entre les catways, dans ces ports habitués à accueillir de grosses unités avant leur traversée…
C’est dans ce port que nous laisserons Nissos durant le mois d’octobre, et jeudi 27, vendredi 28 et samedi 29 seront consacrés à observer le dandinement du bateau avec le léger ressac permanent du bassin et son comportement avec fort vent de N-NE, pour optimiser notre amarrage tout en le préparant pour son mois sans navigation. La liste de ce qu’il y a à faire pour désarmer le bateau est longue, après près d’un mois et demi de navigations (lessives, rinçage des planchers, nettoyage des fonds, pour éviter la prolifération d’insectes indésirables, entretien du sol et des vernis des cloisons, rentrer le matériel extérieur, placer les housses de jonction mât – baume, rentrer les bains de soleil…). Nous avons pris le temps d’un tour en ville vendredi après-midi et avons trouvé une jolie ville toute proche de la marina et pratique pour s’équiper et s’approvisionner avant un départ. La marina quant à elle semble un peu endormie pour le moment, dans l’attente des nombreux voiliers de rallyes ou particuliers prêts à s’élancer vers l’Atlantique.
Nous ne sommes pas loin d’un « Rêve d’Antilles », français, avec son skipper Marion, son chien Bosco, et un ami de passage Thierry. Nous échangeons sur la beauté de l’île, les promenades, les visites, et dînons ensemble, pour poursuivre nos échanges. Marion part passer quelques jours sur l’île de Gomera, mais nous devrions la retrouver à notre retour début novembre.
Samedi 29 septembre doit être une journée fériée, car la ville est morte, alors que la veille les touristes étaient nombreux, un paquebot de croisière étant à quai.
Dimanche 30 septembre, nous trouvons une voiture de location et partons à la découverte de « l’Isla Bonita », nom que l’on donne à La Palma en raison de sa douceur de vivre, et de ses particularités. Située à l’extrême ouest dans le nord de l’Archipel des Iles Canaries, elle est aussi la plus verte des îles puisque la première à bénéficier de l’humidité apportée par l’Océan Atlantique. Nous avons choisi de visiter un autre site naturel, « La Caldera de Taburiente ».
C’est un cirque formé par des sommets, d’un diamètre de 8 km et de 2000m de dénivellement ; il fait penser à un gigantesque cratère ou caldera volcanique, bien qu’il n’en soit rien. Ses parois présentent des crêtes intermédiaires, des « roques », résultat de l’érosion différente des divers matériaux d’origine volcanique.
Une fois encore nous nous sommes arrêtés au Centre des Visiteurs, et munis de documents, nous avons pu choisir un chemin à travers la pinède en direction d’un point de vue sur la caldera. Nous partons de « l’Ermita de la Virgen del Pino », une petite chapelle au milieu des pins canariens et montons jusqu’au point de vue de « Cumbrecita ».
Le chemin s’avance, raide, au milieu de vieux pins canariens aux troncs épais et de grande taille, et poursuit à flanc du vallon, tout en suivant les pentes des différents barancos que l’on traverse ; ceux au bas du vallon présentent une végétation variée, avec des châtaigniers, des amandiers, notamment ; puis au fur et à mesure que l’on s’élève, en contournant quelques « roques », seuls les pins et le tapis de ramilles constituent la végétation ; ces pins âgés, ont une écorce si épaisse qu’elle leur permet de résister aux incendies, et effectivement les différentes strates de l’écorce présentent les teintes du feu.
Ces ravins que l’on traverse sont parfois au pied de falaises, et des galeries les parcourent qui constituent les captages d’eau souterraine, présente en grande quantité sur cette île ; et ainsi il n’est pas rare d’enjamber des tuyaux d’adduction posés sur le sol. Certains ravins ont de l’eau et la végétation explose à ces endroits…
Cela donne un paysage aux vives couleurs mélangeant le vert si particulier des pins canariens, mettant en valeur le rouge des roches volcaniques.
Ajoutez à cela les couleurs changeantes du ciel, alternant les gris et blancs des remontées nuageuses de l’océan au bleu pur et profond tel qu’on peut le trouver dans les Hautes-Alpes. Le ciel est si pur que c’est sur l’île de La Palma, à son point culminant, « Roque de Los Muchachos », qu’est installé l’observatoire astronomique international de l’Institut d’Astrophysique des Canaries.
Les explications fournies par le Centre de Visiteurs annoncent une faune très particulière et endémique de l’île, mais à part les corbeaux du col de Cumbrecita, nous n’avons pas pu observer d’animaux ; nous avons seulement perçu les déplacements dans les herbes sèches des lézards ou autres petits animaux…
Le col de Cumbrecita offre un mirador sur la Caldera de Taburiente et sur le vallon que nous venons de parcourir.
Après ce beau moment nature, nous avons repris la route vers la côte ouest de l’île pour la ville et le port de Tazacorte. En effet, nous voulions voir ce port dans lequel nous avions espéré pouvoir laisser le bateau. Nous descendons à travers des terrasses de bananiers, jusqu’à une marina dans une anse très abritée, mais là encore, éloignée de la ville, au-dessus des falaises qui bordent le port.
Finalement, Santa Cruz avec sa jolie cité à l’arrière du port est bien agréable !
Notre route de retour jusqu’à Santa Cruz traverse la plaine intérieure de l’île et un long tunnel nous fait traverser la chaîne de crêtes qui la ferme ; à sa sortie nous sommes dans les nuages et descendons vers Santa Cruz en découvrant la configuration de la ville accrochée aux différents petits ravins qui descendent vers la mer. Ceci explique les nombreuses volées d’escaliers que nous avons vu partir depuis l’artère principale. Nous repassons devant le Musée Naval établi à l’intérieur de la reproduction de la « Santa Maria », la caraque de Christophe Colomb.
Nous repartons visiter la ville riche de ses façades maritimes avec leurs balcons de bois, fleuris pour la plupart, des maisons du XVI° siècle et d’autres plus modernes, voire art-déco, style rapporté par des enfants du pays, revenus des Amériques, fortune faite.
Des patios prolongent des couloirs aux belles faïences, nous rappelant que ces îles ont été colonisées et convoitées par différentes civilisations. Les ferronneries ou les boiseries des balcons sont de la belle ouvrage.
Déambuler à travers les rues anciennes de Santa Cruz, rejoindre des places en hauteur par les escaliers, le long des différentes chapelles de la ville, visiter le marché et sa belle halle très éclairée, autant d’activités que nous avons pris plaisir à faire, quand les préparatifs du bateau nous en ont laissé le temps.
Enfin, mardi 2 octobre, nous quittons la marina en jetant un dernier regard, déjà nostalgique, sur Nissos encapuchonné sous ses bâches et retenu à quai par ses amarres doublées….
Retour prévu à La Palma le 5 novembre, entre temps nous retrouverons les paysages méditerranéens et du Velay…
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