Lundi 5 novembre, nous retrouvons Nissos à la Marina La Palma. Le port s’est bien rempli, accueillant les participants du Rallye des Iles du Soleil. Une quinzaine de voiliers, catamarans, trimaran, Pogo 50 et 30, Dufour 450, Océanis 45, arborent les pavillons du rallye et l’animation règne sur les pannes. Le rallye permet de partir groupés grâce à une association qui assure l’organisation pratique de la traversée et aide les propriétaires à préparer leur bateau en suivant un cahier des charges très précis. Cela permet à certains de se lancer dans l’aventure en sachant qu’ils ne sont pas seuls sur l’eau. Pour d’autres, c’est l’assurance d’avoir une place dans les ports, des visites culturelles organisées et de bénéficier de la convivialité d’un groupe. Le Rallye des Iles du Soleil démarre à Santa-Cruz de La Palma, prévoit une escale au Cap Vert, à Mindelo, puis une transat vers Marie-Galante…

La météo est très automnale, avec des températures entre 19° et 23°, mais les pluies sont fines et fréquentes. Le bateau est donc bien propre et bien rincé. Seule la baderne posée au fond du cockpit a pris une couleur verte et quelques coups de brosse lui ont vite rendu sa couleur claire initiale.

Nous retrouvons avec plaisir les amis croisés une première fois à Gibraltar, Philippe et Joëlle, à bord de leur Maramu, en attente de courriers avant leur appareillage pour le Cap Vert, ainsi que Marion, avec son chien Bosco, qui attend un équipier avant de se lancer dans sa traversée vers la Guadeloupe. Les uns et les autres ont eu la gentillesse de surveiller Nissos durant notre absence et de nous passer un petit message pour nous assurer que tout allait bien pour lui !

Nous remettons rapidement le bateau en service, notre tâche principale étant l’installation de notre nouveau GPS près du poste de barre. Finalement, nous parvenons à le placer sur l’étrier de l’ancien, et trouvons une solution simple pour l’alimentation électrique ; mercredi tout est donc en place et fonctionnel.

Jeudi, nous profitons d’une belle journée ensoleillée et sans vent pour vérifier tous les points de drisse. Ils n’ont pas souffert mais cette vérification nous tranquillise et nous permet de consolider quelques nœuds.

Samedi 10 novembre, nous laissons les voiliers du rallye partir vers Mindelo sur l’île Sao Vincente au Cap vert, et partons en voiture visiter le sud de l’île de La Palma, vers Fuencaliente : cette commune est sur un site volcanique récent, puisque la dernière éruption du Teneguia date de 1971. Nous avons donc retrouvé des champs de lave, descendant jusqu’à la mer, créant des piscines naturelles, des «cuevas ».

Sur ces champs de lave, des salines à l’extrême pointe sud de l’île se visitent.

Le chemin nous fait parcourir les différents bassins d’évaporation, construits dans la lave noire, et contenant de l’eau claire devenant rouge lorsqu’elle se condense en sel.  Puis viennent les tas blancs de sel, résidus de la cueillette le long des murets noirs.

Après quelques approvisionnements de produits frais, nous nous apprêtons à reprendre la mer dimanche 11 novembre pour rallier les îles du Cap Vert, une traversée d’environ 800 milles, soit 5 à 6 jours de mer. Nous avons choisi d’attendre que la houle arrivant de l’Atlantique Nord (du fait des fortes dépressions qui ont d’ailleurs contrarié la Route du Rhum) se tasse un peu…

Après 45 jours à terre, c’est toujours avec un peu d’appréhension que l’on aborde ces traversées… mais la houle résiduelle qui caractérise le port de La Palma a commencé à nous « amariner ». Pour le reste, les menus des prochains jours, sont prévus « consistants » pour tenir nos estomacs !