23 juin – 12 juillet 2019 Grenada – côte sud

23 juin – 12 juillet 2019 Grenada – côte sud

Posté par : Dominique
24 Juillet 2019 à 21h
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Dimanche 23 juin, carène repeinte, soudure sur châssis terminée, nous allons pouvoir repartir naviguer vers Grenada. Mais en nous préparant, nous avons la mauvaise surprise de constater que le WC arrière est bouché, ou plus exactement, le tuyau d’évacuation. Sans tringle à déboucher, nous ne pouvons rien faire, fermons toutes les vannes et appareillons.

L’absence de vent sous Carriacou nous permet de surveiller le comportement du bateau au moteur et du presse-étoupe. Quelques gouttes d’eau de mer perlent sur la paroi bâbord, à la hauteur de l’arbre d’hélice. Heureusement, au large de Carriacou, le vent se lève jusqu’à 15 nœuds, et nous pouvons poursuivre notre navigation à la voile, avec cette fois, l’arbre d’hélice ou l’hélice (qui n’est pas bloquée) qui « chante » beaucoup plus qu’avant le carénage. Le branchement de l’alternateur d’arbre arrête ce phénomène. Sans doute, l’anode d’arbre que nous avons changée n’est-elle pas bien placée…

Toutes ces interrogations et tous ces points de surveillance nous gâchent un peu notre descente vers Grenade, idéale quant aux conditions de navigation à la voile. En passant les îlots au sud de Carriacou, nous avons retrouvé les grandes plaques de sargasses ; les courants de marée créent de vastes zones de tourbillons et de démarcation des eaux caraïbe et atlantique dans lesquelles stagnent les nappes de sargasses. A midi, un phénomène particulier a attiré nos regards : le soleil brillait dans un halo nuageux, formant un magnifique disque au zénith.

La descente le long de la côte de Grenade s’est terminée au moteur, jusqu’à notre mouillage, dans la rade de Saint Georges, à Martin’s Bay, sous Ross Point, aux belles couleurs vertes et rouges de la végétation auxquelles s’ajoutent les ocre gris des falaises. La saison des pluies a commencé et l’île présente une façade caraïbe bien verte ! Là, se trouvent de nombreux bateaux en retrait de la ville animée, et pas loin de ses commodités.

Nous mouillons dans des fonds inégaux, de restes de récifs coralliens et d’espaces de sable, non loin d’un petit remorqueur dont nous craindrons l’appareillage, le lendemain matin. En effet, sans guindeau à l’avant, il utilise sa grue de levage, située sur sa plate-forme arrière pour remonter le câblot de son ancre, dix mètres par dix mètres, devant chaque fois reprendre son point d’attache. Ce faisant, et sans doute aussi un blocage de l’ancre aidant, il recule sur nous, alors que l’équipage s’agite et se dispute, l’un aux manettes de la grue, l’autre à celles du bateau, et deux autres autour de la grue et du bout de l’ancre. Finalement la chaîne apparaît et l’ancre est dégagée…

Lundi 24 après une nouvelle et vaine tentative pour déboucher notre tuyau de WC, nous obtenons une place à Port-Louis Marina pour deux nuits. Durant, ce nouvel arrêt technique, nous parvenons à démonter le tuyau d’évacuation, sans avoir à démonter l’ensemble des équipets de la salle de bains. En effet, après avoir acheté le bateau, nous avions fait changer ce tuyau et notre mécano l’avait judicieusement installé en deux parties avec un coude en cuivre, réduisant ainsi sa longueur. Pour nettoyer la partie bouchée par la gangue de concrétions, nous utilisons du vinaigre et du bicarbonate de soude, et surtout un ustensile acheté au salon nautique de La Ciotat à un camelot : un embout qui se branche sur le tuyau d’arrosage et qui, comprimé dans le conduit à déboucher, envoie un jet sous pression, équivalent à un kärcher. Nous voyons des bouchons de gangue sortir peu à peu, et avec de la patience, nous réussissons à nettoyer l’ensemble du tuyau d’évacuation. Voilà un ustensile de foire qui fonctionne !

Cet incident réparé, nous profitons de notre deuxième journée pour faire un tour dans Saint Georges, et commencer à connaître cette ville où nous avons prévu de nous arrêter durant les mois de septembre, octobre et novembre.

 

Nous avons besoin de faire refaire un jeu de clés du bateau, car un de nos trousseaux est au fond de l’eau à Tyrell Bay… Grâce aux indications de Madeleine et Georges, rencontrés lors de notre précédent passage, nous partons vers les centres commerciaux, à l’extérieur de la ville. Ils sont accessibles grâce au système de minibus-taxis : il faut juste connaître le numéro de la ligne et avant même d’avoir rejoint un arrêt, on est interpelé par le chauffeur ou par son aide, chargé de repérer et héler les clients potentiels. Ici, au moins on n’attend pas longtemps son bus ! Des centres commerciaux sont implantés en arrière de la plage de Grande Anse, au sud de Saint Georges. Là, nous trouvons un magasin de bricolage et décoration mais il n’a pas la matrice au format de nos clés. On nous conseille un autre magasin que nous ne trouvons pas ce jour-là.

Non loin de la marina, se trouve un magasin d’accastillage « Island Water World », qui présente l’avantage de pratiquer une détaxe sur présentation des papiers du bateau et des papiers de douane. Nous nous y arrêtons et nous faisons enregistrer en effectuant un premier achat : une carte marine de détail de Grenade et une nouvelle paire de tongs pour Dominique ; le vent et la pluie de la nuit en ont fait disparaître une de la panne !

Mercredi 26 juin, nous appareillons vers le sud de l’île pour en explorer la côte, qui, sur la carte, présente des fjords (ou calanques ou indentations ?) et dont le guide nous assure que ce sont de très bons abris, au point qu’au fond de certains d’entre eux se trouvent des chantiers « d’hivernage » des bateaux.

Après l’appareillage, nous poursuivons un peu notre route au moteur, pour surveiller les gouttes d’eau de mer et n’arrivons pas à déterminer si elles proviennent du presse-étoupe ou du circuit d’eau de mer. Puis, le vent de sud-est nous permet de couper le moteur et de hisser les voiles. Nous passons la Pointe Salines, à l’extrême sud-est de l’île, et nous nous retrouvons au près serré dans une mer peu agitée, mais avec une houle très courte, qui n’est pas sans nous rappeler notre Méditerranée ! La carte laissait présager ce phénomène : des plateaux avec des fonds entre 5 et 8 mètres prolongent la côte jusqu’à 1 ou 2 milles au large, provoquant cette houle, par vent de sud-est ; ajoutés à cela, des courants de marées que nous n’avons pas pris en compte et nous tirons des bords carrés, essuyons un fort grain qui nous fait réduire la voilure en urgence. Une fois le grain passé, nous renvoyons les ris ; un bruit anormal dans le génois nous alerte : son point de drisse s’est décroché et il est en train de tomber. Nous arrivons à l’affaler à temps sur le pont, sans qu’il ne passe à l’eau, et la drisse n’est pas tombée dans le mât ! Nous avons eu beaucoup de chance. Nous terminons notre parcours chaotique au moteur jusqu’à Prickly Bay, le premier des fjords où des amarrages sur bouées sont possibles.

En arrivant dans la baie, nous retrouvons Robert, son épouse Chantal et leurs amis Patricia et Alain, que nous avions vus à Tyrell Bay. En passant près de leur voilier, nous leur comptons notre mésaventure avec le génois, puis prenons la bouée à côté d’eux. Robert nous rejoint aussitôt dans son annexe pour nous proposer son aide : il est nécessaire en effet, que Dominique monte au mât pour faire redescendre la drisse de génois et l’émerillon cylindrique de l’enrouleur qui sont restés en tête de mât. A trois, cela sécurise la manœuvre, qui n’a pas pris beaucoup de temps, puisque rien ne s’était coincé. Puis, toujours à trois, nous avons renvoyé la voile et l’avons enroulée, sans plus attendre. Un apéritif, le soir, sur leur voilier, sera l’occasion de renouveler nos remerciements à Robert et de goûter la simplicité et l’efficacité de cette entraide. Ils appareillent au milieu de la nuit pour rallier Trinidad et procéder à « l’hivernage » du bateau. Nos routes se croiseront peut-être à nouveau au cours d’une de nos escales marseillaises !

Un tour en annexe nous permet de découvrir cette baie : sur sa côte est à l’intérieur de la baie, se trouve Prickly Bay Marina, composée d’un immeuble de standing, avec deux pontons, un poste à carburant, et quelques services : mini-market, laverie, réparateur de moteurs hors-bord, ponton à annexes, bar-restaurant avec WiFi et prises électriques et … LE boucher français de l’île, chez qui nous aurons plaisir à nous approvisionner. Cette langue de terre vallonnée qui s’avance vers le large et ferme la baie sur sa partie est, s’appelle « Lance aux épines » et un ensemble de « cottages » de luxe l’occupe au milieu d’une belle nature boisée et verte. Dans le fond de la baie, un petit promontoire, prolongé par un récif corallien la sépare en deux parties : à l’est, une plage de sable et à l’ouest, le premier des chantiers d’hivernage de cette partie de la côte : Spice Island Marine.

Tout autour, un ponton à annexes, un bar-restaurant, et l’autre grande enseigne de shipchandler des Caraïbes : « Budget Marine », et les services liés au chantier : carénage, mécanique, voilerie etc….  Enfin, la partie ouest qui s’avance vers le large est occupée par le quai et les installations des garde-côtes, puis par de belles maisons construites sur ce promontoire au milieu de luxuriants jardins. Sans les cocotiers et les flamboyants, on pourrait s’interroger sur le site et se demander si nous n’avons pas changé de latitude : sommes-nous le long du Cap d’Antibes, ou plus au nord, vers la Bretagne, ou l’Irlande ?

Notre navigation jusqu’à Prickly Bay nous a confirmé la nécessité de faire changer le presse-étoupe. Nous pouvons solliciter un tirage à terre et les services d’un mécano, soit sur place à Spice Island Marine, soit à Grenada Marine, dans David’s Harbour, le dernier des fjords à l’est de cette partie sud de l’île. Comme nous avions prévu d’aller jusqu’à ce dernier, pour voir le bateau « Happy », en hivernage, comme promis à ses propriétaires, Claudie et Hervé, rencontrés à Mindelo, puis au Marin, nous optons pour ce chantier, sans fixer de date précise en raison du fort vent de sud-est annoncé.

Nous resterons à Prickly Bay sur notre bouée, jusqu’au mardi 2 juillet, prenant le rythme de cette vie sur rade : l’eau n’est pas très claire, pour l’exploration sous-marine, mais suffisamment propre et sa température ne nous fait pas hésiter pour nous délasser et estomper les effets de la chaleur. La marina avec son bar est le lieu de rencontre des plaisanciers mouillés sur rade, autour d’un verre, ou d’une partie de poker. Ce temps nous permet aussi de revoir encore un peu Marion, dont le voilier « Basta » est mouillé dans la petite baie à côté, True Blue Bay ; elle attend un équipier et se prépare à partir pour Carthagène en Colombie. Nous continuerons à suivre sa route, à travers les réseaux sociaux.

Budget Marine, le shipchandler du chantier est lui aussi bien équipé et nous commençons à réfléchir à changer nos panneaux solaires. En effet, depuis que nous n’avons plus de pile à combustible, (que nous avions expédiée en Guadeloupe au mois de mai, pour réparation), l’énergie nous fait défaut lors de nos séjours prolongés au mouillage. L’éolienne fournit peu et est bruyante, et les deux panneaux solaires sur la casquette sont anciens et n’ont qu’une puissance de 30 watts chacun.

Nous passons aussi du temps à terre à rechercher la solution la plus pratique pour nos approvisionnements, et finissons par trouver le magasin de bricolage que nous avions cherché en vain il y a quelques jours. Malheureusement, le format de nos clés ne correspond toujours pas à ceux du magasin. Nous devrons tenter notre chance en France, lors de notre prochain passage.

Nous surveillons aussi la météo, et l’état de la mer à la sortie de la baie ; à deux reprises, un ketch aux lignes anciennes a tenté une sortie pour remonter vers l’est ; nous l’avons vu tosser fortement dans la houle et rentrer dépité, et ne plus bouger, peut-être avec une avarie en plus ?

Finalement, mardi 2 juillet au matin, nous appareillons ; le vent est à l’est entre 15 et 20 nœuds, et la houle encore forte. Nous tirons un long bord vers le large, avant de revenir vers la côte, sans avoir gagné beaucoup de terrain. Un autre voilier croise avec nous : un ketch avec pavillon hollandais, aux lignes anciennes, près duquel nous étions mouillés quelques jours plus tôt sous Ross Point. Comme le courant ne nous permet pas d’atteindre Saint David’s Harbour sans tirer encore plusieurs bords, nous entrons dans Clarke’s Court Bay (ou Woburn Bay). Une fois franchie la passe, nous nous trouvons dans un havre tranquille : à l’ouest, Hog Island, toute en verdure, avec des voiliers en « hivernage », dans une anse, l’un contre l’autre, le nez dans la mangrove, pour être le plus abrités possible ; à l’est, Calivigny Island, privée, et ses habitations luxueuses et au fond, Clarke’s Court Marine, petit chantier « d’hivernage ». De nombreuses petites anses accueillent des bateaux au mouillage ou sur des pontons ; nous choisissons la première à l’est, sous Petit Calivigny Point : Benji Bay ou Petit Calivigny Marina ; quelques pontons en fond d’anse devant de petites plages de sable, un vaste ponton inachevé au sud, et des bouées au milieu pour accueillir les bateaux. Le cadre est splendide, les collines vertes tombent dans la mer, quelques constructions apparaissent, et l’arrondi de l’anse est sécurisant.

Cette « marina » offre des bouées pour 10 $US la nuit et des douches à terre. Le calme du lieu nous invite à un tour en annexe pour admirer l’anse avant de contourner Petit Calivigny. Nous poursuivons notre exploration vers la marina du Phare Bleu, juste dans la baie derrière, à l’est. Là, quelques pontons offrent des places à flot ; un remorqueur, dont la passerelle est surmontée d’un phare bleu, est reconverti en capitainerie.

A terre, la petite plage accueille une structure hôtelière avec piscine, salle de musique, laverie, service de douanes et immigration. Il faut dire que toutes ces baies du sud de Grenade sont des sites appréciés pour la sécurité qu’elles procurent durant la saison cyclonique, et elles sont aussi de bons mouillages d’attente avant de descendre sur Trinidad et Tobago ou de se diriger vers l’ouest, la Colombie ou Panama, d’où les services qu’elles offrent aux navigateurs. Ici, tout est calme, sauf la houle de sud-est qui fait se dandiner fortement les bateaux malgré les deux brise-lames flottant placés à l’entrée de la marina.

Après cette escale paisible, nous rejoignons Saint David’s Harbour, mercredi 3 juillet, dans une navigation au près, avec toujours 15 à 20 nœuds de vent ; partis arisés, nous ajustons les voiles en larguant les ris peu à peu pour avoir assez de puissance pour passer la houle. L’approche de Saint David’s Harbour est un peu inquiétante, mais les balisages se repèrent assez bien, malgré l’écume des récifs coralliens qui bordent l’anse, et des couleurs rouge ou verte assez délavées…

Nous obtenons du chantier Grenada Marine, l’autorisation de nous amarrer le long du ponton, et nous rendons immédiatement dans les bureaux du chantier. Nous avions envoyé un mail demandant s’il était possible de faire changer notre presse-étoupe. On peut nous tirer à terre demain, et le mécano passera. Le chantier va donc prendre en charge le bateau, mais nous n’avons pas plus de précisions quant à l’heure du triage, et la durée du temps à terre ! Cette organisation antillaise nous perturbe un peu, mais nous décidons de leur faire confiance, d’autant plus que nous ne sommes pas très à l’aise en anglais pour ces points techniques !

Grenada Marine est installée au fond d’une baie étroite, la darse est creusée au milieu de la courte plage, et de part et d’autre, les bureaux du chantier, le restaurant et une antenne de Island Water World occupent le front de mer, dans des maisons en bois. En arrière, le chantier et ses ateliers et services s’étirent le long de la vallée qui aboutit à la plage. Un ponton s’avance dans la mer, permettant l’amarrage à couple de quelques voiliers, en préparation « d’hivernage » et de mise à terre.

Sur le plan d’eau, un peu plus à l’ouest de ces installations, le chantier dispose de quelques bouées d’amarrage. Nous y retrouvons le ketch hollandais avec lequel nous avions navigué la veille. Nous échangeons sur cette navigation au près, qu’ils ont terminée au moteur, et sur nos projets ; pour eux, il s’agit de repérer le chantier avant tirage à terre le 25, avant un retour pour quelques mois en France et en Hollande.

Notre tirage à terre le lendemain leur permettra de se rendre compte de la manière de travailler du chantier : la darse est assez large, mais le portique de la grue moins haut qu’à Carriacou. Aussi avons-nous tout préparé pour éventuellement démonter le pataras. Ce ne sera pas nécessaire. Ici pas de plongeur pour installer les ralingues sous la coque, mais une bonne surveillance de leur place néanmoins. En effet, les ralingues sont doubles, et sur l’arrière du bateau l’espace n’est pas trop large pour deux ! Il faut donc bien veiller à ne pas en placer une sur l’arbre d’hélice. Finalement, tout se passe bien, et le bateau est posé sur ses bers ; l’assiette du bateau est même vérifiée en faisant couler de l’eau dans le cockpit. L’installation du bateau à terre se termine à peine que le mécano est là, arrivé tranquillement sur son vélo électrique, tirant une petite carriole à la roue voilée pour les outils. Il laisse ses tongs au bas de l’échelle et grimpe rapidement, descend dans le moteur, observe et écoute nos explications besogneuses en anglais. Le temps d’aller chercher la pièce de rechange, et ses outils et le voilà prêt à travailler. Ses cheveux rastas enveloppés dans un linge, sa trousse posée sur le moteur, méthodiquement, il démonte le tourteau, la poulie de l’alternateur d’arbre, marque les pièces, choisissant ses outils avec précision, les rangeant immédiatement après usage, repousse l’arbre et démonte le presse-étoupe. Il n’est pas hors d’usage, mais une partie de ses lèvres intérieures a perdu son élasticité. Le changement de presse-étoupe se justifie même s’il n’était pas immédiatement indispensable ! Après le déjeuner, ce sera la séance remontage avec la même minutie et la même patience.

Tout s’est donc bien passé : à 16h30, le bateau était à nouveau dans l’eau ; le transport du bateau sur ralingues a été un peu mouvementé, le terre-plein en terre est plein de trous causés par les pluies de ces derniers jours et du matin même ; le portique de la grue se déplace parfois un peu vite faisant se balancer le bateau, ce qui est toujours impressionnant. Par ailleurs, les plastiques de protection des ralingues ne remplissaient plus beaucoup leur rôle, et nous aurons à polisher les traces laissées par celles-ci sur notre coque toute propre ! Mais nous sommes contents d’être nouveau à l’eau le jour même, et passons une nuit plus sereine que la précédente, sur bouée, devant la mangrove aux mille bruits nocturnes.

Vendredi 5 juillet, au matin, nous quittons Saint David’s Harbour, presse-étoupe neuf, bateau « Happy » visité, et apprécions notre rapide navigation, poussés par le vent d’est jusqu’à Prickly Bay. Nous espérions pouvoir visiter d’autres anses de cette côte, mais la forte houle à leur entrée nous a fait reporter à une période plus calme ces découvertes. Nous passons un week-end au calme à Prickly Bay, ayant trouvé nos marques pour effectuer nos approvisionnements.

Lundi 8 juillet, nous avons réservé une place à Port-Louis Marina, pour quatre jours, afin de procéder à quelques travaux. Le temps est beaucoup plus calme et nous rejoignons le port, sur mer belle, avec un vent entre 10 et 15 nœuds : c’est idéal ! De plus, nous avons le temps d’admirer la côte verdoyante, le beau campus universitaire, l’île Ramier (ou Glover Island) sauvage et rocailleuse, que nous contournons par le sud.

 

Durant ces quatre jours à la marina, nous avons prévu de déboucher ou changer le tuyau d’évacuation du wc avant (il n’est pas bouché, mais plus ancien que l’autre ; aussi nous voulons éviter notre précédente mésaventure) ; changer le panneau solaire ; changer un joint ou la pompe du wc arrière, et surtout, régler la fuite d’eau de mer dans le moteur, qui persiste.

A peine amarrés, nous regardons attentivement le circuit d’eau de mer, remontons les traces de sel pour arriver au coude anti siphon d’évacuation de l’eau. Nous multiplions les aller-retour vers Island Water World pour trouver le matériel qui nous manque et parviendrons à mener à bien tout ce que nous avons prévu : un nouveau coude anti siphon pour le circuit de refroidissement du moteur, un nouveau tuyau d’évacuation pour le wc avant, un nouveau panneau solaire, une nouvelle pompe pour le wc arrière. Cela n’a pas été facile, en raison de la chaleur à l’intérieur du bateau (au moins 35°), de l’exiguïté et du manque de ventilation des lieux de travail, de l’agencement des étagères des équipets de la salle de bain autour du tuyau, de la tonture de la casquette pour poser le panneau solaire. Les nuits sont aussi très étouffantes et la pluie fréquente et forte ne permet pas une bonne ventilation du bateau.

Le vendredi 12 juillet, nous sommes heureux de repartir au mouillage sur les côtes de Grenada, après avoir fait les approvisionnements nécessaires en nourriture et gaz…

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