Lanzarote – Fuerteventura – Gran Canaria 14 - 20 septembre 2018

Lanzarote – Fuerteventura – Gran Canaria 14 - 20 septembre 2018

Posté par : Dominique
22 Septembre 2018 à 21h
Dernière mise à jour 24 Octobre 2018 à 09h
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Vendredi 14 septembre, nous réglons les formalités de sortie dès l’ouverture des bureaux à huit heures, faisons le plein de gasoil immédiatement après et quittons Puerto Calero sans plus tarder. Nous nous retournons pour jeter un dernier regard sur cette escale et constatons que les compétiteurs de pêche au gros sortent les uns derrière les autres et s’alignent sur la ligne de départ, avant de s’égailler vers différents points de pêche et à différentes allures. Nous ne regrettons pas notre lever matinal qui a permis à notre voilier de quitter son port sans gêner l’armada des pêcheurs et des bateaux à moteur…

C’est une navigation de 50 milles qui nous attend, sans vent annoncé, et de fait, après quelques essais, nous avons dû nous résoudre à rester au moteur toute la journée. L’île de Fuerteventura nous a déroulé ses différents rivages, depuis ses dunes de sable blanc, au nord,

jusqu’à ses falaises brunes, laissant la place à de petites plages et à des villages de pêcheurs.

Notre arrivée au port de Gran Tarajal se passe de cette manière surprenante qui caractérise les ports gérés par le gouvernement : personne ne répond à la VHF, mais un agent de sécurité, vêtu de son gilet jaune et avec des menottes pendant à sa ceinture, nous attend sur une panne, nous désigne un catway, et attrape notre amarre, nous laissant le soin de finir l’amarrage du bateau, et nous attendant ensuite à son bureau pour la partie administrative…

Un grand calme se dégage de ce port, malgré des travaux sous-marins le long du brise-lames extérieur, en vue d’améliorer le quai d’accueil pour les paquebots ; le port de pêche est à l’abri d’une deuxième digue à l’intérieur du port.

Nous faisons un premier tour en ville mais sommes surpris par le calme absolu qui y règne. A part les bars - boulangeries, ou salles de jeux, aucun magasin n’est ouvert, quelques personnes discutent sur la place principale, la Place de la Chandeleur,

d’autres sont sur la plage. Ce vendredi 14 septembre ressemble bien à un jour férié !

La journée du samedi 15 nous montre une ville qui s’est réveillée ; nous nous approvisionnons, déambulons dans les rues, découvrant des architectures variées, avant de revenir sur Nissos.

Le calme et la tranquillité sont contagieux, et nous savourons de prendre du temps sur le bateau à régler des dossiers administratifs, à préparer le compte-rendu de notre séjour à Lanzarote ; nous allons goûter l’eau à la plage : le sable est d’une grande finesse, mais noir ; il est difficile de marcher pieds nus sans se brûler ! L’eau est bonne mais peu de personnes se baignent, les fonds descendent rapidement ; aussi nageons-nous le long de la côte, sagement pour ne pas nous laisser surprendre par un éventuel courant…

Durant cette escale à Gran Tarajal, nous avons choisi de ne pas partir en exploration autre que pour découvrir en centre-ville les façades peintes des maisons, ou des blocs anti-voitures… Dimanche matin, nous avons longé la promenade de la plage, de bout en bout, le nez en l’air à la découverte des façades qui caractérisent cette ville de pêcheurs. Effectivement, de nombreuses scènes ont pour thème la mer, et les activités de pêche ; d’autres sont humoristiques.

              

En arpentant les pannes, Dominique a croisé deux français, Marie et Pascal, qui partageront notre apéritif et notre dîner. Nous échangeons sur nos escales, nos aspirations de navigations, sur nos expériences passées ; ce fut un moment riche comme les escales savent en procurer.

Lundi 17, nous nous préparons à repartir en direction de Gran Canaria, l’île principale de l’archipel, du point de vue administratif, mais la troisième par sa taille.

Pour cette navigation de 81 milles, le vent est de la partie, nord nord-est, entre 10 et 20 nœuds : une belle navigation à la voile ! Et le paysage qui se déroule sous nos yeux lui ajoute de l’agrément. Après les falaises sombres et les petites anses à l’ouest de Gran Tarajal,

 l’île s’incurve vers le sud-ouest, vers la péninsule de Jandia au sud avec un isthme illuminé de dunes de sable blanc.

Bernard Moitessier est tombé amoureux de ce panorama de dunes formées par le sable fin apporté du Sahara par le Sirocco. Jusqu’à la pointe de Morro Jable, c’est une succession de dunes blanches, et de complexes touristiques.

Le grand phare blanc de Morro Jable est un bon amer, et nous le passons pour aborder la partie ouverte à l’ouest de notre traversée, entre Fuerteventura et Gran Canaria.

 

Malgré une petite accélération des vents le long de la côte sud de Fuerteventura, la navigation se passe toujours sur le même bord, au grand-largue, et poussés par une mer et un vent favorables, nous avançons vite, entre 6 et 8 nœuds, trop vite pour arriver de jour au prochain port !  Pour l’instant, nous apprécions cette navigation et rejoignons le sud de l’île de Gran Canaria, par une route tangentielle, qui nous confirme ce qui se dit sur cette île très construite sur sa côte est et sud : il n’y a que peu d’espaces sans lumière. La petite falaise bordant l’anse que nous visons, en fait partie et cela nous permet de bien déceler quelques bateaux au mouillage. Nous basant sur le sondeur, nous mouillons à 3h30, après une belle navigation de 15 h, abrités de la houle et du vent, derrière la pointe de Maspalomas. A cette heure, des engins travaillent le sable des plages de Meloneras pour accueillir les plagistes… mais ils ne nous empêchent pas de vite prendre du repos pour une courte fin de nuit.

Au matin du mardi 18 septembre, nous découvrons cette partie de côte que nous avons abordée de nuit, avec sa petite falaise sombre et verte à son sommet grâce au terrain de golf,

et à l’ouest, le port de Pasito Blanco, notre escale.

Après un petit bain, nous nous présentons au ponton d’accueil de la marina ; le marinero chargé des pompes à essence nous indique le chemin du bureau et nous effectuons les formalités d’entrée : papiers du bateau, assurance, passeport, mais aussi contrat d’occupation de poste en double exemplaire, reçu de caution de carte magnétique permettant l’accès aux sanitaires et l’entrée en voiture dans la marina. Nous louons aussi une voiture pour le lendemain. Finalement, nous arrivons à notre place.

La marina diffère quelque peu de celles que nous avons connues, dans la mesure où l’habitat, le long du quai est pavillonnaire, un ensemble touristique étant dans l’anse ouest du port. Palmiers et cocotiers sont les principaux arbres. Mais ici aussi, sans voiture nous sommes quelque peu prisonniers de la marina. Au-delà du golf vert et arboré, le long de la côte, c’est le désert de cailloux.

Nous passons la journée du mercredi 19 septembre en découverte de certains aspects de l’île de Gran Canaria. Le nord de l’île est réputé vert et cultivé et le sud plus désertique, chaud et sec. Nous montons vers le centre de l’île, par une route qui nous fait très vite admirer une particularité : les « barrancos », vallées ou plutôt ravins abrupts qui sont des lits de rivières asséchées. Celui de Fataga que nous longeons est vert au fond avec des palmeraies, tandis que sur ses flancs cactus et figuiers de barbarie hérissent le paysage minéral. Il est le résultat de l’érosion d’un puissant flot de lave qui correspond à la dernière phase de la première activité volcanique de Gran Canaria (entre 11 et 12 millions d’années).

Nous poursuivons notre route sinueuse et pentue jusqu’à différents points de vue, permettant parfois de découvrir les sommets au-dessus d’une mer de nuages. Pour nous quelques lambeaux de nuages y resteront accrochés…

 

La végétation est un surprenant mélange de pins canariens et de palmiers à l’abri de falaises, parfois des arbres fruitiers.

 Poursuivant notre route, nous atteignons le site de « Roque Nublo ». Nous laissons la voiture, le long de la route, (le parking est plein) et suivons le chemin qui mène à ce « monument ».

Après une brève ascension entre les pins canariens, sur une crête qui laisse découvrir des champs cultivés en terrasse en contrebas

ou les vallées que nous venons de traverser,

nous débouchons sur une vaste esplanade au sommet de laquelle se dresse Roque Nublo.

Cette roche est le symbole géographique de l’île avec ses quatre-vingt-dix mètres de haut. La géologie moderne identifie ce roc volcanique comme la consolidation de nuages ardents, (éruptions volcaniques explosives et violentes) s’inscrivant dans un processus de dépôt et de refroidissement survenu au cours du second grand cycle d’éruptions de Gran Canaria qui s’est développé sur des millions d’années (entre 5,3 et 3,4 millions d’années avant notre ère).

Cet imposant massif a été l’objet d’un culte des habitants préhispaniques, il fait partie des espaces sacrés de la montagne de Gran Canaria ; il était probablement un point d’alignement astronomique qui devait déterminer le calendrier agricole. Il est vrai que l’arrivée sur la grande esplanade avec ce roc à son extrémité est impressionnante.

Les rocs alentours présentent aussi des particularités mais ce dernier est remarquable par sa taille et son isolement…

 

 

Quittant la foule nous poursuivons notre route et trouvons à l’abri des pins canariens un coin de repos, sur un tapis de ramilles, pour notre pique-nique. Les ramilles des pins canariens sont très longues et par groupe de trois, d’un vert tendre.

La suite de notre route doit nous conduire vers un autre « barranco » (le ravin de Guayadeque) et elle nous découvre d’autres paysages, plus secs et plus surprenants, à mesure que nous redescendons vers la plaine côtière Est. Quelques habitations troglodytes se signalent dans le paysage par une tache blanche : la muraille basaltique est peinte à la chaux indiquant l’entrée ;

 

parfois des panneaux solaires ou des paraboles attestent qu’elles sont toujours utilisées.

C’est d’ailleurs une des particularités du ravin de Guayadeque : ce long ravin de 14 km très sinueux et sauvage était habité par les aborigènes canariens. Après une montée en fond de ravin, entre les rochers, les eucalytpus, les palmiers et les figuiers de barbarie, la route s’arrête autour d’un vaste éperon basaltique que nous parcourons à pied ;

  

là court un réseau de caves et habitations troglodytiques aménagées : restaurants, magasin de souvenirs, chapelle ; toute une vie est organisée à l’intérieur ! 

   

 

Nous n’avons plus le temps de poursuivre l’excursion à pieds, au-delà, jusqu’à la Caldera de Los Marteles, cratère formé par le contact de la lave avec l’eau stagnant entre les rochers. C’est un point de formation rapide de brume. Mais nous l’avons longé en voiture !

Notre circuit « montagnard » se termine, et l’autoroute le long de la côte nous ramène rapidement vers Maspalomas (qui signifie « beaucoup de colombes »), où nous nous arrêtons pour découvrir les dunes de sable qui caractérisent cette partie de la côte. Elles sont souvent le lieu de tournage de scènes de désert…. Si l’on ne regarde pas le phare au loin, ni les grands hôtels qui bordent ce paysage (l’accès aux dunes passe par un porche sous l’un d’eux), l’illusion est parfaite !

 

 

Après cette pause de découverte de nouveaux paysages à l’intérieur de l’île, nous apprécions de bénéficier d’une voiture pour trouver un point d’approvisionnement un peu plus conséquent que le dépannage du « supermarché » de la marina…

La dernière journée à Pasito Blanco (jeudi 20 septembre) sera consacrée à préparer la suite de nos navigations canariennes, et à aller voir de plus près un vaste bâtiment de Maspalomas, que nous voyons depuis le port. Après avoir longé la plage de sable gris qui s’étend à l’est du port, nous passons à travers des pierres tombées, sous le terrain de golf, le long de la petite falaise : là, un iguane s’est caché à notre passage, un oiseau marin à long bec recourbé nous a longuement observés avant de s’éclipser et des crabes aux pattes rouges ont fini leurs activités dans un creux de roche avant de disparaître.

Nous arrivons sur la plage de Meloneras, et trouvons une promenade côtière qui nous fait passer devant un immense complexe – spa – piscines dont le bâtiment, objet de notre curiosité, fait partie. Nous avons vu avec surprise le contraste entre les parties construites et arborées et le désert de ce qui ne l’est pas, juste de l’autre côté de la route…

Nous sommes vraiment dans une partie de l’île toute tournée vers le tourisme.

Vendredi 21 septembre, nous appareillons, et prenons un temps de pause au mouillage, avant de mettre le cap vers La Gomera…

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