Navigations diverses 18 février – 4 avril 2019

Navigations diverses 18 février – 4 avril 2019

Posté par : Dominique
21 Mai 2019 à 22h
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Durant ce mois et demi, nous avons alterné navigations autour de La Martinique, ou jusqu’aux Tobago Cays, et escales techniques… Nous avons accueilli famille et amis :

du 18 au 23 février, nos neveux Paul et Harmonie,

du 28 février au 14 mars, nos amis Christine et Jean-Paul,

du 17 au 29 mars, nos enfants Anne-Estelle et Damien.

 

Harmonie et Paul sont venus passer quelques jours à bord, terminant ainsi des vacances  aux Antilles avant de regagner la Guyane, pour reprendre leurs activités.

Avec eux, nous avons pris le temps de savourer les mouillages de la Grande Anse d’Arlet ou de la Plage de Caritan ; ils ont pu découvrir les chemins alentours : chemin à travers le Morne Champagne, pour rejoindre le bourg d’Arlet, « Trace des Caps », entre la Plage Caritan et la Grande Anse des Salines. Nous avons aussi pris le temps d’arpenter les rues de Sainte Anne, le jour du Carnaval des écoles et avons été impressionnés par la qualité des « déguisements » des enfants et par la bonne humeur qui régnait le long du parcours…

 

Christine et Jean-Paul, nos voisins de panne à la Société Nautique, à Marseille, avec lesquels nous avions effectué des croisières communes sur nos bateaux, en Corse ou aux Baléares, nous ont rejoints espérant naviguer en Mer Caraïbe, jusqu’aux Tobago Cays. C’est ce que nous avons pu réaliser, malgré un vent bien soutenu et changeant entre l’est et le sud-est, à la descente vers le sud, nous imposant une navigation au près, et avec une mer encore bien formée dans les canaux. Nous n’avons pas manqué les escales marquantes de ce périple : Marigot Bay, Anse des Pitons, sur l’île Sainte Lucie, Port Elizabeth sur l’île de Bequia,

Canouan, avant d’atteindre les Tobagos Cays, et le mouillage entre Petit Rameau et Petit Bateau.

 

Les paysages des mouillages ont une fois encore suscité notre admiration, et le bleu profond de l’eau dans l’Anse des Pitons a fait oublier quelques temps l’inconfort de notre mouillage. En effet, le vent fort et tournant nous faisait surveiller avec inquiétude notre amarrage, puisque la bouée que l’on nous avait attribuée en début de soirée, nous maintenait rapprochés des enrochements dans cette partie de la baie… Nous avons pu déguster nos dernières langoustes, à Canouan, rehaussées par la mayonnaise préparée par Jean-Paul,

et à Petit Bateau, sur la plage, grillées au barbecue, grâce aux équipes de Roméo qui nous ont servi un repas savoureux et copieux ! Un vrai Mardi Gras !

Le vent toujours fort, et les courants ont rendu la promenade en masque, palmes et tuba, autour de Petit Bateau plus difficile, et l’eau était assez trouble, néanmoins nous avons pu admirer la richesse de ces fonds…

Pour la remontée vers La Martinique, le vent a pris une tendance est-nord-est, et nous a contraints, une fois de plus à naviguer davantage au près qu’au travers… Après l’escale incontournable à Bequia, et une soirée calme, bercée par le violon animant un des bars de la plage, nous avons poursuivi notre navigation jusqu’à l’île de Saint Vincent. Nous avons fait escale à Wallilabou Bay : cette baie a servi de décor pour le tournage du film « Pirate des Caraïbes ». En arrivant aux abords, un « boat boy » nous a rapidement rejoints et proposé une bouée. En pénétrant dans la baie, nous avons retrouvé des éléments marquants du décor : l’arche de pierre des pendus à l’entrée nord de la baie,

le ponton, les bâtiments sur le quai, le tout dans sa réalité, sans l’amplitude donnée par le champ pris par les caméras !

Une fois la bouée prise, nous déroulons notre ligne de 100 m pour aller amarrer l’arrière de Nissos sur l’un des pieux du ponton. Toutes ces manœuvres n’étaient pas terminées, que nous étions entourés de pirogues, à la rame, nous proposant leurs produits ou services : fruits, colliers et bracelets en graines ou noix de muscade…

Quelques négociations et achats plus tard, nous pouvons admirer ce lieu resté très sauvage et légèrement inquiétant, d’autant plus que le temps reste couvert ajoutant au caratère lugubre du décor de la côte : des cercueils accueillent les marins débarquant du ponton !

La falaise à l’entrée sud de la baie nous tente pour un moment de découverte des fonds marins ; nous y allons en annexe et trouvons un paysage sous-marin riche en gorgones éventail, poissons de toutes tailles et de toutes formes, et algues aux couleurs variées. Une visite en annexe de l’entrée nord avec son arche de rochers, et ses grottes alentours clôture ce bel après-midi de découverte de cette baie…

Après la côte sauvage de Saint Vincent, nous rejoignons la civilisation en faisant escale à la marina de Rodney Bay.

C’est pour nous l’occasion de faire découvrir Castries, son marché, sa cathédrale, son port occupé par les paquebots de croisière, ses rares anciennes maisons, à Christine et Jean-Paul ; chacun fait ses emplettes de souvenirs à rapporter…

Nous prolongeons le séjour dans la marina car la météo est assez maussade, et après la ville et les achats, la promenade le long de la plage depuis Gros-Islet jusqu’à Pigeon Island. C’est dimanche et de nombreuses familles sont installées sur le sable, avec musique et barbecues. En cette fin de journée, la baie et ses bateaux de toutes tailles, au mouillage près de Pigeon Island nous offre de beaux éclairages.

Notre navigation retour dans le Canal de la Martinique et Sainte Lucie, jusque vers la Baie de Sainte Anne reste une belle navigation au près serré, puisque le vent est orienté au secteur nord-est, avec de la houle. Cela nous permet d’admirer, une fois de plus, le spectacle fascinant des Fous qui guettent les poissons volants au-devant du bateau, en jouant dans les courants ascendants créés par les voiles.

Une halte de deux jours au mouillage à Saint Anne nous permet de faire connaissance avec un Frère de la Côte, de la Table de Gand, et son épouse, qui ayant vu de loin nos pavillons de Frères nous ont rejoints en annexe. Nous apprenons qu’ils naviguent dans les Antilles depuis 2009, date à laquelle ils ont traversé l’Atlantique avec leur Océanis 411 « Balaruc » ; Luc alias Nounours et Brigitte passent six mois en navigations, (entre octobre et avril) et après avoir mis le bateau à terre à Rodney Bay, retournent pour les six autres mois en Belgique. Loins d’être lassés, ils savourent de naviguer à leur rythme, tout en recevant amis et famille, pour partager leur plaisir. Nous prendrons un apéritif ensemble, et nous pourrons leur offrir un pavillon de la Table de Marseille. Ils repartent de Fort-de-France le 4 avril, date à laquelle nous prenons nous aussi un avion pour rentrer en Métropole, et nous nous promettons de nous retrouver dans la salle d’embarquement à l’aéroport !

Il est alors temps pour nous de rejoindre le Marin, pour que Christine et Jean-Paul, après tous ces beaux moments se préparent à rentrer chez eux ; mais c’est avec leur aide que nous commençons cette « escale technique ».

En effet, dès le premier jour de navigation, notre génois, bien usé, a commencé à se déchirer. Nous l’avons alors « patché », c’est-à-dire avons recouvert sa « blessure » d’une toile autocollante, prévue à cet effet, que nous avions dans notre matériel de réparations.

Notre navigation a pu se poursuivre sans encombre, mais à notre arrivée, d’autres débuts de déchirures apparaissaient, et nous avons donc dégréé la voile et profité des larges pontons du Marin, pour faire les collages nécessaires sur les endroits fragilisés par le soleil, le sel, et les quelques 5700 milles de cette navigation, sans compter celles des années précédentes... L’aide de Christine et Jean-Paul aura été précieuse pour tous ces maniements de voile : dégréer la voile, la plier pour la transporter à terre, la déplier, découper l’insigniat, le coller, replier la voile, la  retransporter à bord, avec un vent soutenu, qui impose de tout tenir… Nous espérons que ces réparations nous permettront de naviguer avec Anne-Estelle et Damien qui doivent nous rejoindre à compter du 17 mars.

 

Nous profitons de cette pause au Marin pour étudier des devis de voiles et passer commande, afin qu’à notre retour de séjour en Métropole, début mai, nous puissions repartir naviguer avec un nouveau jeu de voiles. Mais reste alors à régler les difficultés administratives et douanières, puisque depuis Colbert, un octroi de mer existe dans les îles françaises des Antilles. Nous passons donc un certain temps à essayer de tout comprendre : taxes,  octroi.

Durant cette escale, nous avons aussi démonté une poulie de renvoi d’écoute de génois, abîmée, et comme il n’était pas possible de remplacer son seul réa, il nous a fallu investir dans une nouvelle poulie ; nous avons changé le bout qui sert à dérouler la grand-voile sur la bôme, la poulie du palan de réglage de la voile sur la bôme ; nous avons changé une poignée, cassée, de l’un de nos panneaux, sans compter le temps passé aux lessives, nettoyage du bateau, (le propulseur, révisé à flots avant l’arrivée de Christine et Jean-Paul, avait fui, durant les premiers milles de navigation), et approvisionnements divers.

Ces escales sont des moments intenses, et la recherche des produits, à pied ou en annexe prend du temps et de l’énergie. Mais le confort du port compense bien cette fatigue.

 

Le 17 mars, nous sommes prêts à accueillir Damien et Anne-Estelle ! Ils sont heureux de nous annoncer dès leur arrivée qu’une naissance est attendue pour la mi-août !

Nous décidons alors d’un programme de vacances : navigations en Martinique et à Sainte Lucie. Sainte-Anne, tout d’abord, pour commencer à s’imprégner de la douceur martiniquaise, et leur permettre de rencontrer Joëlle et Philippe de VoileOvent. Puis, la Grande Anse d’Arlet : à l’approche du Rocher du Diamant, deux baleines à bosses nagent tranquillement non loin de notre bord ; on voit et entend leur évent lorsqu’elles reprennent leur respiration, et nous avons le loisir d’admirer leur taille, tout en nous tenant soigneusement à distance de leur belle masse !

La pleine lune à son lever sur la Grande Anse se reflétant dans les nuages a été une fois de plus un très beau spectacle.

Après cette mise en conditions, nous avons gagné Saint Lucie : Marigot Bay, incontournable, tout d’abord ;

nous acceptons la proposition de notre « boat boy » d’une visite en taxi de la partie de l’île au sud de Marigot Bay, le lendemain. Ainsi, nous avons pu visiter par la terre les sites que nous avons aperçus par la mer lors de nos précédents passages : l’Anse de la Raye (appelée anse de la Raie, lors de l’occupation française de l’île, du nom du poisson qu’on y pêchait), et ses rues aux murs peints, avec son ponton de pêcheurs ;

puis la route s’élève offrant différents points de vue sur les anses de l’île, jusqu’à Soufrière et la vue sur les Pitons.

 

Le jardin botanique et la cascade de Diamond Fall est notre halte suivante : un jardin foisonnant de nombreuses espèces de fleurs ou d’arbres, et la cascade dont l’eau, riche en minéraux divers,  polit la roche en l’éclaircissant ; elle lui donne une couleur dorée, et selon l’orientation du soleil, scintille dans sa chute. 

 

Ensuite, « Sulhpur spring » : le volcan de Soufrière est actif sous la forme de bouillonnements sulfureux, avec des sources chaudes, entre 38°C et 48°C, (pour celles que nous avons pu toucher !), et des bains de boue sulfureuse. Le spectacle est impressionnant : au milieu d’un cirque de mornes verts, une grande plaie grise, blanche, bouillonnante et fumante, à l’odeur si caractérisitique de soufre !

Après cet aperçu terrestre de cette partie de l’île, nous remontons vers le nord pour rejoindre Rodney Bay : une navigation au près sur mer plate ! De nombreux cargos ou pétroliers sont au mouillage devant le port pétrolier du Grand Cul de Sac ou devant Castries.

Un mouillage sous Pigeon Island nous permet de nous rafraîchir pour le déjeuner ; c’est l’occasion pour Gregory sur sa barque si caractéristique de venir nous proposer ses produits : fruits et noix de coco rapée au chocolat épicé.

 

A notre arrivée ensuite à la marina de Rodney Bay, nous avons le plaisir de retrouver « Balaruc » avec Brigitte et Nounours, qui préparent leur bateau à être tiré à terre pour 6 mois, « VoileOvent » avec Joëlle et Philippe qui ont un souci de grand voile déchirée, et « Happy » avec Claudie et Hervé, que nous avions déjà rencontrés à Mindelo au Cap Vert, avant la traversée, et que nous avions aperçus plusieurs fois en Martinique. Nos enfants sont impressionnés par la gentillesse partagée, et par l’entraide qui en découle : Nounours conduit Philippe chez le voilier de la marina qui réparera sa grand-voile dans le week-end…

Il est vendredi soir, et nous sommes heureux de faire partager à nos enfants la découverte de « Friday Night » à Gros-Islet. Nous passons un bon moment en bas du village, près de la plage à assister au spectacle de cette fête, très bon enfant à cette heure de la soirée, mais placée sous surveillance, car des patrouilles de police arpentent les rues.

Le lendemain, nous ne manquons pas d’emmener les enfants à la ville de Castries, son marché, sa cathédrale, ses paquebots… Là encore, ils sont conquis par la gentillesse partagée, et par la douceur de vivre.

Notre retour en Martinique se fait par la Grande Anse d’Arlet, afin d’éviter une remontée au près serré du Canal entre Martinique et Sainte Lucie, et afin de pouvoir déguster des langoustes au restaurant sur la plage.

A l’approche des Anses d’Arlet, notre génois, couvert de pansements et qui avait encore résisté durant nos navigations, se fend sous nos yeux ! Nous nous empressons de le rouler avant qu’il ne soit trop tard, mais c’en est fini de la navigation à la voile ! Heureusement le séjour d’Anne-Estelle et Damien touche à sa fin et les nouvelles voiles sont déjà commandées !

Nous déjeunerons sur la plage, comme prévu, au restaurant « chez Evelyne », un succulent repas créole, mais pas de langoustes (elles deviennent difficiles à trouver en cette fin de saison) ; en revanche, le site et l’accueil ont rendu ce moment assez inoubliable. La Grande Anse d’Arlet est riche aussi de son sentier aquatique, situé le long de l’entrée nord de la baie, et nous y passerons de longs moments, avec des éclairages variés à admirer la vie sous-marine, et à tenter de nommer ce que nous avons vu à l’aide des bouées explicatives qui ponctuent ce sentier.

Nous partagerons aussi avec les enfants le chemin à travers le Morne Champagne jusqu’au bourg d’Arlet, sa belle église et ses rues le long de la plage, entre deux averses, mais avec de beaux éclairages.

Nous leur ferons admirer aussi la « Trace de Caps », quand nous serons revenus au mouillage devant la plage Caritan, dans l’Anse Saint Anne. Les grandes plages de sable fin, bordées de cocotiers et autres arbres clôtureront le temps de découverte de la Martinique passé avec Anne-Estelle et Damien.

De retour au Marin, c’est le temps pour eux de préparer leurs bagages et pour nous de finir de préparer le bateau pour notre absence d’un mois, puisque nous ne tarderons pas à repartir nous aussi en Métropole revoir parents, enfants et petits enfants ; il nous faut aussi finir d’organiser la réception des voiles durant notre absence (nous trouvons un box de stockage) ; contact est repris avec le chantier Amel pour les révisions à faire sur les moteurs de grand-voile durant le temps où le bateau sera sur bouée, et gardienné par le chantier.

Ce temps au Marin est aussi un temps riche de rencontres avec Pierre et son frère Jean-Louis, sur « Heïva », que nous avions vu à Mindelo, puis au mouillage à Sainte Anne : il doit repartir vers Panama, pour regagner la Polynésie ; à partir de son expérience de sa première navigation vers cette destination, il nous encourage à ne pas manquer de visiter Carthagène en Colombie, les San Blas… Ensuite, c’est au tour de Gaby et Guy (frère de la Côte, alias l’Astrophil), sur « Mata’i » et de leurs autres invités, notamment « Totomobile », frère de la Table de Gand, de nous faire rêver et désirer des navigations plus lointaines…

Enfin, nous ne quitterons pas la Martinique, sans passer une dernière soirée avec Joëlle et Philippe sur « VoileOvent », et avec Claudie et Hervé de « Happy ». Ceux-ci s’apprêtent à partir vers Antigua, tandis que ceux-là rallieront aussi la Métropole pour un mois quelques jours après nous.

Nous ne manquerons pas d’échanger des nouvelles, pour nous retrouver pour de nouvelles navigations communes au mois de mai.

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