16 janvier – 7 mars 2020 Martinique

16 janvier – 7 mars 2020 Martinique

Posté par : Dominique
18 Avril 2020 à 23h
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Après notre première découverte de l’île de la Dominique, nous prenons le temps de vivre, de rencontrer les amis, en Martinique et nous effectuerons un aller-retour en Métropole entre le 25 janvier et le 5 février.

A Grande Anse d’Arlet, nous retrouvons avec plaisir Clara et Ives, nos voisins de panne de la Société Nautique de Marseille, lors de leur séjour martiniquais. Une fois de plus, les échanges sont enrichissants.

Revenus ensuite à Sainte Anne, nous retrouvons Madeleine et Georges, sur « Charisma » ; notre dernière rencontre avait eu lieu à Cariacou, en novembre, alors qu’ils étaient en carénage. Autour des délicieux fondants au chocolat de Madeleine, ils nous racontent les péripéties des réparations effectuées à Cariacou, les difficultés pour faire venir les pièces et leur joie d’être à nouveau sur l’eau en Martinique.

Nous aidons « Happy » à dégréer son génois en vue d’une révision de l’étai et d’une réparation sur l’enrouleur.

Nous retrouvons Joëlle et Philippe sur rade, en pleine réflexion pour l’achat d’un catamaran, un Privilège 43. Nous passerons de bons moments avec eux, partageant leur enthousiasme pour cette nouvelle manière de naviguer dans les îles, leurs interrogations et leur souci sur la revente de leur Maramu « VoileOvent » ; nous suivrons les avancées et les étapes de leur achat et de la revente et serons heureux de voir le catamaran venir mouiller à côté de nous le 11 février, avec Joëlle et Philippe à bord, sans oublier Panama, leur petite chienne !

Avant de rentrer en Métropole, pour régler des dossiers administratifs et le baptême de notre petite-fille Leïla, nous avons le plaisir de partager une soirée, au Marin, avec Anaïs et Stevan. Ces amis de notre fils Damien sont en vacances en Martinique et nous sommes heureux de les retrouver et de rencontrer la famille d’Anaïs. Nous passons une excellente soirée tous ensemble, avant de retrouver Anaïs et Stevan très prochainement au baptême.

Pendant que le bateau sera amarré au Marin, nous envisageons quelques travaux à réaliser : une fois de plus, le cadre d’acier supportant le deuxième alternateur du moteur s’est dessoudé ; en conséquence, ce deuxième alternateur n’est plus aligné et la courroie s’est usée prématurément. Nous l’avions désaccouplé en Guadeloupe naviguant avec un seul alternateur. Par ailleurs, la batterie moteur ne tient plus bien la charge, il faudra donc la changer. Par la même occasion, l’électricien nous installera un nouveau répartiteur de charge permettant, le cas échéant, de fonctionner avec un seul alternateur. Nous demandons au mécanicien de s’occuper du cadre, éventuellement de le faire refaire, et ensuite de veiller, au moment de l’installation, au bon alignement du deuxième alternateur.

Nous quittons la Martinique le 23 janvier, et après une petite touche d’hiver clément, en Métropole, nous retrouvons la douceur de la Martinique le 5 février.

Après la remise en route du bateau, nous regagnons le mouillage de Sainte Anne, avec un seul alternateur puisque le cadre métallique pour fixer le second n’est pas terminé.

Là encore, les moments conviviaux se succèdent ; nous nous donnons rendez-vous pour un apéritif, au coucher du soleil sur la plage, et après l’embrasement du ciel au crépuscule, nous contemplons la guirlande lumineuse formée par les feux de mouillage de tous les voiliers.

Ce temps tranquille au mouillage se prolonge jusqu’au 19 février. Nous savourons le paysage, les levers du soleil derrière le morne,

les rayons verts du soleil couchant, les entraînements des yoles entre les voiliers au mouillage ;

nous parcourons, à nouveau, avec plaisir, la Trace des Caps, avec sa forêt sèche, son tapis de feuilles tombées à terre pour lutter contre la sécheresse, les fruits d’un des arbres, si particuliers et si harmonieux dans leur géométrie : ce fruit piriforme est une coque dure qui se fend en cinq quartiers réguliers ; à l’intérieur, les graines en forme de petites ailes sont disposées par groupes de sept régulièrement agencées autour d’un axe central.

Reste à connaître le nom de cet arbre et de son fruit…

Après deux jours de grisaille, nous démarrons le moteur afin de recharger les batteries et nous découvrons que notre unique alternateur ne charge plus ! C’est le week-end ; nous échangeons des messages avec l’électricien, nous nous plongeons dans la notice du moteur et arrivons à la conclusion que le fusible de sécurité a grillé. Nous souvenant en avoir vu un identique (sans en connaître la destination) dans les pièces de rechange du bateau, nous finissons par le retrouver, l’installons et l’alternateur remplit à nouveau son office ! Nous sommes soulagés, car sans alternateur, l’appareillage et l’accostage (par fort vent de travers) ensuite au Marin, sans guindeau ni propulseur, auraient été un peu « sportifs »…

Une fois à quai, au Marin, le 19 février, nous nous préparons à accueillir notre fils Maël, son épouse Erica et leur fils Matéo, qui viennent passer une semaine avec nous. Outre les préparatifs habituels, l’électricien passe vérifier les branchements du répartiteur de charge, et essayer de comprendre pourquoi le fusible a grillé ; le mécanicien apporte le cadre pour fixer le deuxième alternateur, mais une contre-toise n’est pas correctement placée et ne peut donc pas être boulonnée au châssis du moteur. En revanche, le deuxième alternateur sera parfaitement aligné… Rendez-vous est donc pris pour achever ces travaux lors de notre prochain passage au Marin entre le 7 et le 10 mars, car pour l’instant le soudeur est en congés sans que l’on en connaisse le motif…

Et pour nous, c’est le moment de savourer pleinement notre semaine avec les enfants.

Pour eux, le but de ce séjour est d’apprécier les mouillages de la Martinique, les déplacements en annexe,

et de permettre à Matéo de jouer sur la plage et dans l’eau. Nous naviguerons donc entre l’Anse Caritan, la Grande Anse d’Arlet, l’Anse Noire et l’Anse à l’Âne, privilégiant la Grande Anse pour sa plage plus protégée et pour son caractère familial. Chaque jour, Matéo a pris confiance en lui, instable, les premiers jours, sur le sable glissant sous ses pieds avec le va et vient de l’eau, puis apprenant à se stabiliser, jouant à tomber dans l’eau et prenant plaisir à flotter et à nager.

Ses parents ont pu parcourir le sentier aquatique et admirer les fonds de la Pointe Salomon. Ensemble, nous avons suivi un sentier, sur le Cap Salomon ; entre les arbres dépouillés de leurs feuilles, et de jeunes gommiers au tronc vert qui commence à s’écailler en petites plaques rouges,

de beaux points de vue sur l’anse se sont offerts à nous.  

Nous n’avons pas échappé à des travaux, puisque la pompe à pied d’eau douce, changée en août à Grenade, fuit et ne fonctionne plus ! Père et fils passeront quelques heures ensemble à démonter une pompe, et à en reconstituer une fonctionnelle avec les deux   pompes anciennes que nous avions gardées… 

Mais, par prudence, nous nous empresserons d’en acheter une neuve, dès notre retour à la marina, (avec facture pour pouvoir faire jouer la garantie de cinq ans, annoncée par le constructeur !).

Après cette belle semaine familiale, nous quittons Grande Anse pour l’Anse Mitan, en compagnie de Cathy et Pierrick sur « Eloyse ».

Ici aussi, une belle plage de sable clair borde le fond de l’anse. Ce lieu est très touristique et c’est la période des vacances scolaires : les plages et le ponton sont très fréquentés ; les jeunes jouent à sauter dans l’eau depuis le ponton et s’aident des annexes amarrées pour remonter. Nous les retrouvons un peu plus ensablées à chaque fois… L’Anse Mitan se situe sur la partie ouest de la Pointe du Bout qui ferme au sud, la baie de Fort-de-France ; et des navettes maritimes la relient régulièrement à la capitale. Sauf exception, elles ne diminuent leur vitesse que dans les derniers mètres avant le ponton ou ne le quittent qu’à grande vitesse, provoquant régulièrement des remous sur le mouillage…

Nous esquiverons ces inconvénients en passant du temps à terre : approvisionnements et achats divers jusqu’à la Marina de la Pointe du Bout, voisine de l’anse, tour à Fort-de-France en utilisant lesdites navettes, et deux journées de visite grâce à la location d’une voiture, et une promenade à pied, avec Cathy, jusqu’au Golf des Trois Ilets. A l’est de la Pointe du Bout, après le trou Etienne (abri à cyclones), la route franchit la pointe Rose avant de dévoiler les vallons du Golf dont les green descendent jusqu’à la mer, face aux Trois Ilets, qui caractérisent l’endroit.

La promenade à travers le golf jusqu’au bord de mer est apaisante et source d’étonnement et amusement devant les abris de bus et leurs affiches datées !!!

Grâce à la voiture que nous avons pu louer, nous tentons d’effectuer un gros approvisionnement du bateau ; au centre commercial de La Galeria, nous découvrons les effets des grèves et de la peur du coronavirus : des rayonnages entiers sont vides, par défaut d’approvisionnement, ou par achat préventif…

Une fois la cambuse remplie, nous reprenons la route en direction du Diamant. Nous passons l’anse à L’Ane, longeons la côte au-dessus de l’anse Noire, descendons sur la Grande Anse d’Arlet, traversons le bourg, avant de franchir le Morne Jacqueline qui nous sépare de la Petite Anse d’Arlet. Nous nous arrêtons sur le bord de cette plage de sable noir, bordée de cocotiers et de maisons de pêcheurs ;

 

aucun bateau n’est mouillé dans cette anse touchée sans cesse par la houle qui contourne le Rocher du Diamant ; nous apprécions le charme de cette plage et de ce hameau, au pied de mornes secs, que nous avons souvent longés en naviguant.

Un panneau éveille notre curiosité : « D’lo Ferré ou D’lo Fewé » : nous suivons les flèches, remontons le début du morne et après un sentier à travers une pâture sèche, nous redescendons au bord de l’eau, dans une petit ravine ocre. Là, un panneau nous apprend que sourdent au pied du morne des sources chaudes ; un petit bassin a été réaménagé au niveau de l’émergence la plus importante ; tout autour, les sources présentent de jolies concrétions multicolores de calcites et d’hydroxydes de fer. Cette source proviendrait d’un réservoir profond dont la température serait de l’ordre de 180°C. Poursuivant notre progression le long de l’eau, nous atteignons le petit bassin, goûtons l’eau, et admirons le site éclairé par le soleil déclinant, renforçant les ocres…

Reprenant la route, nous franchissons le morne Larcher, admirons la vue sur le Rocher du Diamant, avant de rejoindre le village du Diamant, en passant par l’anse Cafard. Le ponton du village offre une belle perspective sur le Rocher, mais il y a peu d’animation dans les rues …

Mardi 3 mars, nous reprenons la voiture, tôt le matin, afin de rejoindre la Route de la Trace (qui relie Fort-de-France à Morne Rouge en passant au pied des Pitons du Carbet). Nous nous arrêtons au Saut du Gendarme ; c’est une des  nombreuses cascades de cette forêt tropicale humide, accessible par la route qui relie Saint Pierre à la Route de la Trace. Un gendarme qui faisait une halte pour faire boire ses chevaux dans la vasque au pied de la cascade, y aurait chuté, tentant d’escalader la falaise au-dessus…

La route se poursuit vers la côte caraïbe ; nous traversons Fonds Saint Denis, en balcon sur les pentes abruptes et atteignons Saint Pierre. Nous dépassons l’ancienne capitale et poursuivons notre route vers le nord, après Le Prêcheur, jusqu’à l’anse Céron, sa plage de sable noir et son rocher qui la borde au nord comme un Rocher du Diamant en miniature…

 

Nous rejoignons l’Habitation Céron ; en retrait de la côte, le long d’un torrent, se trouvent les bâtiments d’une ancienne sucrerie, avec moulin à eau, (signalée comme telle en 1658). La maison principale, a été restaurée et est occupée par les propriétaires actuels ; située légèrement en hauteur au-dessus du reste de la propriété, elle domine l’ensemble des autres bâtiments. Une cour pavée descend au-devant de la demeure, bordée des ruines des anciens bâtiments en réhabilitation : moulin, canal à vesou, foyer, sucrerie, vinaigrerie, etc…

On devine l’emplacement des anciennes roues à aube, alimentées par un canal amenant l’eau du torrent voisin. Plus à l’avant de cet ensemble, l’accueil du public s’effectue dans la rue « case-nègre » et ses divers bâtiments aérés : boutique, bar (avec sa « pharmacie »),

restaurant, cuisine, avec vue sur le bassin à écrevisses (ouassous) aménagés à côté du parking. Nous apprécions la qualité de la carte : la cuisine créole est revisitée, et rehaussée de saveurs fines : hibiscus, bégonia, épinards pays, en fleurs ou en feuilles apportent leur touche originale ; fruits du baobab, cacao, prunes de cythère, goyave, basilic se marient selon les desserts.

Le parc est aménagé pour une visite au fil de l’eau et le long des arbres dont plusieurs sont classés arbres remarquables : le baobab aux abords du parking ;

le figuier maudit qui semble avoir de nombreux troncs qui enserrent un autre arbre ;

le zamana, tricentenaire, dont le tronc mesure 2,5 mètres de diamètre ; sa ramure couvre 1 hectare et ses feuilles se rétractent lorsqu’il pleut pour laisser couler l’eau sur les cacaoyers, qui bénéficient de son ombrage et de l’humidité maintenue par les feuilles redéployées après la pluie ;

le fromager dont les racines semblent des contreforts,

et de nombreux autres arbres aux noms évocateurs : jacquier, poirier pays, bon lait, bois savonnette, saint sacrement…

L’ancienne cacaoyère est en cours de réhabilitation, et de jeunes cacaoyers poussent le long de la rivière, produisant les cabosses qui seront transformées, sur l’Habitation en « pain kako » (bâton de cacao).

Ce terroir était connu pour la qualité de son cacao. Nous quittons le site après avoir acheté quelques confitures produites par l’habitation, pour prolonger le plaisir des papilles…

Après cette parenthèse à terre, nous retournons à l’anse de Sainte Anne ; nous nous offrons ainsi une belle journée de navigation, quittant l’anse Mitan vent arrière et contournant le Rocher du Diamant au près. Devant Sainte Luce, le vent monte, la mer devient difficile et les courant contrecarrent les bords que nous tirons ; nous terminerons donc l’étape au moteur…

Nous passons deux jours au mouillage à Sainte Anne, avant de regagner le port du Marin, le 7 mars au matin, afin de nous préparer à accueillir nos amis Emmanuelle et Damien qui viennent passer une dizaine de jours avec nous. L’atmosphère se tend avec la menace du Coronavirus, mais pour l’instant, l’organisation prévue semble pouvoir se maintenir…

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