11 octobre – 21 novembre 2020 Grenadines de Saint Vincent

11 octobre – 21 novembre 2020 Grenadines de Saint Vincent

Posté par : Dominique
07 Avril 2021 à 17h
Dernière mise à jour 17 Avril 2021 à 23h
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Le dimanche 11 octobre, en fin d’après-midi, nous appareillons de Sainte Anne en Martinique pour le sud de l’île de Saint Vincent. Là, nous nous sommes annoncés pour le lundi 12 ; nous avons reçu confirmation par mail et sur WhatsApp de l’accord des services d’immigration et du rendez-vous pour le deuxième test PCR sur place, le jeudi 15 octobre au matin. Dans l’attente du test, puis des résultats et de la clearance, nous serons sur bouée, au mouillage organisé de Young Island. Tests, redevance mouillage, frais de dossier immigration et clearance se règlent en dollars US. Il convient de programmer ce déplacement pour un séjour prolongé dans les Grenadines ; d’autant plus que la situation sanitaire plus tendue sur le territoire de la Grenade a contraint les autorités à suspendre la libre circulation, sans contrainte sanitaire, entre les îles du Caricom (communauté et marché commun des Caraïbes, fondé en 1973, de quinze pays membres, essentiellement anciennes îles britanniques). Nous apprendrons à notre arrivée, que le gouvernement de Saint Vincent a décidé d’imposer un deuxième test PCR, cinq jours après le premier sur place. Nous ne serons pas concernés par cette mesure, mise en place après notre départ de la Martinique !

Nous appareillons donc en fin de journée, en même temps qu’un voilier voisin qui semble prendre la même route que nous. Nous essayons de prendre contact par VHF sans succès. Nous perdrons de vue ses feux de navigation dans la nuit, et le verrons arriver au mouillage en fin de journée, le lendemain.

Nous retrouvons avec plaisir une « longue » navigation ; le soleil couchant embrase le ciel sur notre tribord et crée de beaux et surprenants éclairages dans le ciel sur notre bâbord, dans le canal entre la Martinique et Sainte Lucie.

Le vent est de tendance est-sud-est, et nous naviguons, une fois de plus, au près ; mais la mer est belle et la houle dans les canaux n’est pas trop prononcée.

Au petit matin, nous contournons le sud de Saint Vincent, au moteur, admirant les côtes arborées de l’île, sa capitale Kingstown, et découvrons ensuite le site où nous serons consignés cinq ou six jours. A l’est de la capitale, des quartiers résidentiels suivent le littoral composé de petites anses. Celle de Villa Village est protégée du large par Young Island et par des récifs coralliens dans sa partie est. Seuls les courants de marée sont assez forts. Nous prenons une bouée grâce à l’aide de « Sparrow », notre « boat boy ». Elle paraît sûre grâce à son amarrage au fond sur le jas d’une ancienne ancre de cargo ! L’île abrite un hôtel de luxe dont les bungalows sont cachés dans la verdure, et un petit ferry assure la liaison régulière avec la côte. Il n’est pas sans nous rappeler, en miniature, le célèbre « César » ferry-boat qui traverse le Vieux-Port à Marseille. Pour l’instant, l’activité touristique est en sommeil, et le ferry semble assurer le transport du personnel, essentiellement.

Les petites plages de sable de la côte sont séparées par quelques éperons rocheux ; certains d’entre eux créent, vers l’ouest, une autre anse arrondie, à la manière de paleplanches disposées par la nature pour préserver ce petit coin de baignade, à l’abri des courants. En effet, selon les heures de la journée, vent et courant sont contraires et nager autour du bateau devient difficile, lorsqu’il s’agit de remonter à contre-courant. Pour ces cinq jours sur bouée, sans descendre à terre, le paysage est plaisant. Nous avions juste oublié ce qu’est le bruit d’une route passante, avec de nombreux virages où voitures et camions se signalent à coups de klaxon !

Vendredi 16 octobre au soir, notre « boat boy » nous rapporte notre dossier administratif (clearance, documents d’immigration, résultats du test PCR) ; un message sur WhatsApp nous avait prévenus des résultats négatifs du test. Nous avons la surprise de découvrir dans la pochette, une feuille sur laquelle nous devrons consigner durant dix jours, un relevé de prise de température pour chacun de nous, et la liste des lieux fréquentés. Ayant pu apprécier la rigueur courtoise de la procédure, nous nous exécuterons et enverrons régulièrement la photo de ces relevés à la demande de notre interlocutrice du service d’immigration. Cette dernière ne manquera pas de nous prévenir à la fin de la période en nous souhaitant d’apprécier notre séjour dans les Grenadines de Saint Vincent : gentillesse, fermeté et responsabilisation, voilà une gestion de la situation sanitaire qui nous convient bien !

Dès samedi 17, nous profitons de la liberté de circulation qui nous est accordée, pour aller faire un tour à terre, aux alentours du mouillage. Un peu au-delà de notre mouillage, à l’est, nous apercevions de nombreux voiliers (catamarans pour la plupart) au mouillage dans Blue Lagoon Marina. Nous longeons la route vers Calliaqua Village et gagnons la marina ; délimité par des récifs coralliens aux passes étroites, un lagon abrite une installation de quelques pontons, hôtel, restaurant, bar, et un mouillage organisé ; le tout, bien protégé à l’est par des mornes.

En contrebas de la route, le lieu est très calme et offre une belle perspective sur Young Island et ses récifs.

Nous ne tardons pas ensuite à appareiller vers les îles au sud de Saint Vincent : Béquia, Canouan, Mayreau, Union, Les Tobago Cays, Mustique. Nous passerons des temps plus ou moins longs dans chacune d’elles, les visitant au gré de nos navigations, sans suivre d’autre contrainte que les opportunités météorologiques. Eloignées les unes des autres de dix à trente-cinq milles nautiques, elles permettent des navigations plus ou moins longues et aux difficultés variées. C’est un vrai paradis de la voile, avec un vent constant, en cette saison, entre quinze et vingt-cinq nœuds selon les jours. Une ligne de traîne dès que le bateau dépasse les six nœuds permet d’assurer quelques bons repas, nous obligeant à élargir la palette des recettes du bord pour accommoder ces denrées fraîches : barracuda, thon, daurade coryphène ne tardent pas à se prendre au leurre, dans les eaux brassées entre les îles par la houle qui arrive de l’Atlantique.

Si nous essayons de choisir de bonnes conditions météorologiques, nous n’échappons pas aux grains violents qui sévissent en cette saison ; en amont de l’un d’eux, une rafale que nous n’avons pas vu arriver, nous a surpris par sa violence, couchant le bateau quelques secondes, le temps de remplir le cockpit ! 

Béquia nous servira de base, puisque nous la rallierons par trois fois, découvrant petit à petit davantage de boutiques inattendues et utiles. Là, les mouillages sur bouée, au fond d’Admiralty Bay, sont quasiment déserts, tandis que Princess Margaret Bay accueille les plaisanciers sur ses fonds de sable.

L’activité nautique demeure néanmoins, et souvent, nous verrons une voile légère s’amuser à tirer des bords entre les bateaux au mouillage.

Nous faisons plus ample connaissance avec Flo et Louis, sur leur évasion « BluEyes » ; ils ont quitté Sainte Anne en même temps que nous, ont été consignés comme nous à Young Island ; les miracles des réseaux sociaux nous ont permis de nous contacter, mais les véritables échanges ont pu avoir lieu, une fois libérés des contraintes administratives et sanitaires. La vie à terre est restée conviviale et grâce à eux, nous rencontrons plusieurs autres plaisanciers. Les restaurants et bars font leur possible pour continuer à accueillir les touristes devenus plus rares. Ainsi, le vendredi soir, Coco’s Place, derrière le Club Nautique, propose des soirées musicales avec un menu langoustes à quarante Dollars Est-Carribéen (soit environ douze euros). Après le dîner (tôt dans ces pays marqués par la présence anglaise), un groupe local excelle à animer une soirée couleur nostalgie. Français, Suisses, Américains, Belges se retrouvent et nous sympathisons avec certains, pour la plupart solitaires : Olivier sur « Mariposa », François, que nous avions déjà croisé à Grenade l’été dernier, Hans Peter sur son SuperMaramu, tous mouillés non loin de nous… D’autres soirées conviviales poursuivent ces échanges sur les voiliers des uns ou des autres ou des amis des premiers, et les élargissent.

Un peu de natation avec un masque (de plongée !) permet d’apprécier le site où nous sommes mouillés : le sable blanc et gris dessine des vagues au fond de l’eau, et selon l’éclairage, elle se teinte d’un bleu turquoise et translucide rare. Aux abords des pointes rocheuses en extrémité de baie, la faune aquatique est riche et colorée.

Sur terre, les paysages se dévoilent lors de notre promenade au-dessus de Friendship Bay (sur le versant sud de l’île) ; elle est abritée de la houle de l’Atlantique par deux pointes prolongées par des récifs coralliens ;

prolongeant notre marche à la recherche du musée de la Baleine (que nous ne trouverons pas) vers l’est, nous pouvons mesurer la force des courants provoqués par l’Océan qui vient buter sur Middle Cay, Petit Nevis Isle à Quatre : îles et îlets au sud de Béquia.

C’est pourtant entre ces îlets (Middle Cay et Petit Nevis) que nous passerons pour aller mouiller dans le calme de Friendship Bay.

Cette courte navigation, au moteur, par une journée peu ventée, nous permet de suivre la péninsule sud-ouest de l’île, son aéroport, les aménagements de Moon Hole dans la roche ; après les remous et courants entre les îles, désertes, arides, sombres ou rouges selon les éclairages sur la lave, nous mouillons au calme sous la Pointe Hilaire. Pas d’autre plaisancier autour de nous, quelques barques de pêcheurs sur leur mouillage, et un yacht amarré au ponton d’un hôtel fermé et en travaux.

Dans ces eaux calmes, nous nageons autour de drôles d’animaux : blancs, translucides, gélatineux, ils font penser à de petits fantômes (comme « Casper l’apprenti fantôme » de Walt Disney), avec quatre points noirs, comme des yeux ; selon leur mode de nage, ils peuvent prendre la forme d’une sorte de fer à cheval ; dans l’eau sombre, les plus petits sont d’un gris-bleu phosphorescent surprenant.

En cette saison, l’alizé a perdu de sa force et de sa constance ; de tendance est-sud-est, entre dix et quinze nœuds, il nous permet de gagner l’île Mustique, au près, mais sans trop de difficulté. Cette île est la plus orientale des îles habitées des Grenadines, un peu à l’écart de la route directe vers les Tobago Cays, Mayreau et Union. Réputée pour être l’île des milliardaires, avec un mouillage onéreux sur bouées, nous l’avions jusqu’à présent négligée. Mais les conditions de navigation et le temps dont nous disposons changent nos perspectives. Trois heures de navigation nous permettent d’atteindre Britannia Bay, le mouillage principal de l’île. Un seul voilier est présent, « Mariposa » d’Olivier qui nous a devancés d’une journée. Nous avons donc le choix quant à la bouée à prendre !

L’île est privée et notre autorisation pour rester au mouillage et pour descende à terre est conditionnée par la présentation des résultats négatifs de notre test PCR effectué à Saint Vincent. Quant aux tarifs de mouillage, ils deviennent tout à fait raisonnables puisqu’il s’agit d’un forfait pour trois jours ! Cela nous laisse le temps de découvrir l’île. Pas de village proprement dit, puisque l’île est une grande copropriété privée : anciennes « habitations », transformées en domaines privés comme Galliceaux, au Sud (qui fut le domaine de la princesse Margaret et qui a largement contribué à la notoriété de l’île), ou The Cotton House, au nord côtoient de nombreux et vastes lotissements établis sur les pentes des mornes. Un hameau de pêcheurs et quelques commerces (épicerie, boulangerie, vêtements et souvenirs) sont installés le long de Britannia Bay, dans de belles maisons en bois colorées.

Des baraquements en bon état, cachés derrière les frondaisons du front de mer ou « Lovell Village », juste au-dessus de la baie, servent de logement aux pêcheurs ou au personnel de l’île. Bibliothèque, école maternelle, école primaire sont construits dans la verdure et permettent de penser que les enfants doivent être heureux de venir s’instruire, surtout quand Mick Jagger vient parfois y faire des animations !

Plus loin, un baobab majestueux signale « Bamboo Church » ; tous les éléments d’une vie de village sont bien réunis, parsemés dans la verdure.

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Sur les conseils d’Olivier de « Mariposa », nous explorons l’île à pied. Tout d’abord, la plage, au sud de notre mouillage, le long d’un petit lagon, séparé de la mer caraïbe par des récifs en coraux et lambis. Nous n’osons poursuivre le chemin vers Lagoon Bay, retenus par les panneaux signalant une propriété privée, et nous ne verrons pas ce lagon réputé…

L’île présente l’avantage de ne pas être trop vaste, et nous orientons alors nos pas vers le nord, découvrons l’école, la piste de l’aéroport, dévalant d’un petit col, avant de redescendre vers Endeavour Bay et de parcourir le domaine de Cotton House, avec son ancien moulin. Là, quelques rares vacanciers bénéficient des installations de la plage dont l’eau claire invite à la baignade.

   

Nous partons également à la recherche de la célèbre Macaroni Beach, sur la côte au vent. Un peu perdus dans les lotissements, nous serons aidés par un chauffeur de taxi-bus qui nous donne un plan des lotissements, décrivant également les sentiers de l’île. Après avoir atteint la plage de sable blanc, nous remontons à travers les lotissements, découvrant de beaux points de vue sur les plages de cette côte est, et atteignons le bord de mer.

Nous poursuivons notre marche entre promontoires rocheux et falaises, puis vers Rutland Bay, une lande de pelouse verte et rase sépare la plage, au fond d’une anse profonde, d’un étang salin ;

 

le sentier se poursuit en remontant vers North Point à travers une lande de « cactus tête à l’anglais » (en anglais « Turks cap Cacti ») ou des forêts d’arbres tordus et couchés par le vent.

Les vues sur les îles au nord-est de Battowia, Baliceaux et les rochers de Pillories sont splendides : mer bleue, frangée d’écume, vert de la végétation des îles et ocres des roches. Les propriétés, à moitié cachées dans la verdure ou dans des vallons, bénéficient d’une vue exceptionnelle et d’une certaine tranquillité, rythmée par le vent et les vagues de l’Océan.

Bien que nous ne soyons que deux voiliers au mouillage, la vie semble se poursuivre calmement ici ; les jets privés se posent régulièrement sur la piste et en repartent rapidement. Le restaurant-bar « Basil’s bar », sur son ponton, célèbre rendez-vous des plaisanciers, avec dans un angle de sa façade les restes d’une navette spatiale repêchés non loin de l’île, reste cependant fermé.

Une escale à Canouan, plus au sud, nous a laissé une impression bizarre. Nous avons pu constater l’essor d’un ensemble immobilier à la pointe ouest, près de la marina et de la piste de l’aéroport, là où, à notre premier passage, il y a deux ans, semblait se trouver un entrepôt d’engins de chantier. La baie, peu fréquentée en haute saison, est vide de tout voilier, et la boucle d’amarrage de la bouée est un beau naissain de coraux, algues et coquillages ! Des travaux sont en cours dans l’hôtel, au fond de la baie, mais aucune clientèle ne semble présente. Pas un boat boy ne viendra réclamer le paiement de la bouée, pas un pêcheur ne viendra nous proposer des langoustes, seul un voilier démâté nous tient compagnie !

Salt Whistle Bay, au nord de l’île de Mayreau, était pour nous, un passage obligé. La baie, dans laquelle il est habituellement difficile de trouver de la place, est occupée par deux voiliers de passage et par un ketch qui semble habité par un habitant de l’île. Nous apprécions le site que nous avions évité auparavant. Cette anse est abritée de l’alizé et de la houle par un isthme de sable planté de cocotiers, le long duquel s’étirent de belles plages de sable blanc ; celle au vent est usuellement le paradis des surfers et des kiters, celle sous le vent permet de nager dans une eau claire. Prolongeant l’isthme, au nord, un morne ferme et protège la baie, avec sur ses flancs est, un collecteur d’eau de pluie et son réservoir.

Sur l’isthme, des carbets et des cases marquent les restes d’une activité hôtelière à l’abandon ; dans la partie sud-ouest de l’anse, deux bars et restaurants de plage passent le temps, les autres échoppes sont fermées et il ne reste que les ossatures des étals de souvenirs. Le cadre est magnifique et on comprend l’engouement des plaisanciers ; la musique du bar, le soir, n’ôte pas l’attente désœuvrée des habitants.

Nous prenons contact avec le boat boy Shantaï dès notre arrivée, pour lui remettre tout ce que son ami skipper nous a confié à son intention. Il nous rejoint dans un kayak emprunté à un ami, car sa barque est à terre et il a revendu son moteur… Nous mettons l’annexe à l’eau et il nous faudra trois voyages à terre pour lui déposer, sous ses yeux émerveillés et le regard curieux et un peu envieux de ses compagnons, tous les paquets que nous avons apportés.

A l’est de Mayreau, les Tobago Cays, îlots et récifs coralliens, restent attirants. Nous y passerons deux fois. Les boat boys sont peu nombreux à attendre les plaisanciers ; Roméo (recommandé par notre ami skipper) est de ceux-là. Nous nous plaçons tout d’abord près de l’îlot Baradal, caractéristique par sa langue de sable qui le prolonge au sud.

La mer y est un peu agitée, néanmoins nous assisterons, un soir, au passage de plusieurs tortues qui semblaient regagner, les unes après les autres, les abords de l’îlot, pour la nuit. Du sommet de Baradal, la vue sur les Tobago Cays et les barrières de corail à l’est est belle ; à l’ouest, la vue sur l’ensemble du site devient magique avec à peine quelques voiliers sur le site.

A notre deuxième passage, du plus loin qu’il reconnaît le bateau, Roméo nous fait de grands signes ; il nous place, au calme entre Petit Rameau et Petit Bateau, non loin des voiliers amis « BluEyes » et « Mariposa ». Olivier, Louis et Flo sont là depuis quelques jours, et nous attendent pour que nous dégustions tous les cinq, sur la plage, le traditionnel barbecue : langouste grillées, pommes de terre à l’ail, salade, riz aromatisé, lambis sont toujours au menu. Nous sommes les seuls convives de la soirée, et nous dînons éclairés par des bougies et quelques lampes de poche ; les groupes électrogènes sont restés éteints… Le dîner n’en a que plus de charme, malgré un grain, et un opossum affamé qui aurait bien volontiers apaisé sa faim dans nos assiettes ! Seuls les animaux sous l’eau ne semblent pas trop souffrir du manque de touristes : quel que soit l’îlet près duquel on nage, les fonds restent beaux et riches : poissons colorés, coraux aux formes variées, ou, le long des plages, tortues et raies se laissent admirer.

 

Sur l’île d’Union, Clifton Harbour nous a paru plus avenant, sous le soleil, avec un alizé moins soutenu. Mouillés sous le vent du récif est, non loin de Green Island, petit îlet rocailleux avec quelques arbustes, nous avons davantage apprécié les couleurs de l’eau et du récif. Quelques bateaux-pays au mouillage venaient compléter ce tableau.

C’est là que nous avons essuyé une belle onde tropicale, changeant complètement le paysage obscurci par l’eau et les nuages…

Nous préférons cependant le mouillage de Chatham Bay, à l’ouest de l’île. Les fonds de sable tiennent bien et c’est heureux, car, sous les falaises du nord de la baie, les vents tombent parfois violemment et les bateaux évitent dans tous les sens. Nous sommes peu nombreux et pouvons mouiller loin des uns et des autres, et éviter ainsi des rapprochements risqués. A terre, sur la plage, le « Sunset Cove » est heureux de pouvoir accueillir les rares plaisanciers ; les lambis y sont toujours délicieux sans parler des beignets de banane au chocolat ! Olivier sur « Mariposa » nous y rejoint et nous partons ensemble à la découverte des chemins au-dessus de la baie. Après des pâtures en pente raide, un canon posé sur les ruines d’une redoute offre une belle vue sur Chatham Bay et les quelques voiliers au calme, en bas.

Plus loin, le chemin permet d’admirer les baies ouvertes au nord, avec leurs récifs où la mer vient se briser, et les pitons qui les surplombent.

Le chemin retour, à l’arrière de la baie laisse découvrir de beaux phénomènes géologiques, tandis que les moustiques ou « yenyens » dans les grandes herbes nous dévorent les jambes.

Sous l’eau, également, près des tombants des falaises ou dans le sable le spectacle est assez fascinant : gorgones éventails, gorgones arborescentes, poissons chirurgiens, perroquets, murènes, papillons kat-zié, papillons pyjama, sergents majors, demoiselles queue jaune…nagent entre les rochers et semblent picorer les algues, tandis que des raies tachetées fouillent le sable plus loin…

Le 16 novembre, nous décidons de regagner sans tarder la Martinique, car notre fille a besoin que nous devancions notre retour pour venir la seconder pour la fin de sa deuxième grossesse. Nous remontons en deux étapes, découvrant au passage l’Anse Cochon, sur l’île de Sainte Lucie, (sans descendre à terre), et ses belles couleurs au soleil déclinant.

Nous effectuons cette navigation de conserve avec « Mariposa », qui doit également rentrer en Métropole. Cette façon de naviguer est plaisante, où l’on prend régulièrement des nouvelles de l’autre, où l’on peut échanger des photos de nos bateaux sous voiles.

A l’arrivée en Martinique, nous réglons en quelques jours la place pour le bateau, le changement de billet d’avion et la fermeture du bateau. Equipés de nos vêtements chauds de mer, nous quittons la Martinique le 21 novembre pour rejoindre directement le Puy-en-Velay. Outre le décalage horaire, un bon décalage thermique nous attend !

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