Après notre nuit sous l’orage au mouillage dans la baie de Porto Sollers, nous avons rejoint la Marina. Le port public est complet depuis déjà plusieurs jours et impossible d’y faire une réservation. Nous sommes sur le quai extérieur de la belle Marina, toujours dans le ressac de la houle. Le rappel sur les amarres secoue le bateau. C’est toujours pas très confortable. Il a fallu pourtant payer le prix. 4 fois le prix du port public pour une place qui secoue. Nous y passons deux nuits, le temps d’avitailler, d’un petit tour à Sollers avec le petit train en bois, et d’attendre le bon créneau de départ.

Une petite fenêtre météo semble nous ouvrir la route vers Gibraltar. Il ne faut pas traîner pour quitter la baie et cette côte très exposée.

Mathieu nous quitte jeudi matin. Il y en a qui travaillent. En fin de matinée nous quittons le port. A la sortie du port et jusqu’au passage sous l’île de Dragonera, c’est comme la fois précédente, une vraie lessiveuse. La grosse houle secoue le bateau. Mais cette fois, le vent est presque absent et dans notre nez.

Encore un départ de Porto Sollers qui remue,

Nous allons mouiller en dessous d’Andraxt, dans la Cala Blanca.

Une nuit calme, bercée par un petit roulis, avant de traverser vers Ibiza.

Vent de travers pour une grosse journée de navigation jusqu’à notre prochain mouillage, tout au nord de l’île. Nous y sommes le seul bateau.

Mouillage calme à Cala Blanca,

Puis le départ en direction de Gibraltar. Nous passons encore une journée au moteur pour nous dégager de l’abri de l’île. Avant le coucher du soleil, le moulinet cliquète. Notre deuxième thon depuis le départ. Toujours un gros travail de découpe et du sang partout.

Des protéïnes pour tenir le cap, (photo de Sylvie)

Enfin, en début de nuit, le vent, qui va nous poussser on l’espère deux jours, se lève. Cela devient progressivement assez fort et le lendemain, le génois seul et partiellement roulé suffit amplement à nous faire bien avancer.

Le jour suivant, tout cela s’est bien calmé et il faut remettre le moteur. La houle est bien redescendue et j’en profite pour faire les conserves de thon à la cocotte minute.

Journée au calme,(photo de Sylvie)

Cela est bien irrégulier pour le reste de la navigation. Il pleut, il fait gris, ça souffle, ça souffle plus, un orage au loin. La dernière journée se fait sans vent et entièrement au moteur.

Grâce à StarLink, je regarde régulièrement la météo et je réserve une place à la marina de La Linea, tout à côté de Gibraltar.

Nous arrivons au rocher dans le froid et le brouillard. Un vrai temps breton. La mer est à 16 degrés. Qu’est ce que c’est que ce pays ?

Arrivée à Gibraltar dans le froid et le crachin,

Nous nous arrêtons à la Marina Alcadeisa, juste au nord de l’aéroport de Gibraltar.

Un peu de repos, avant que la météo nous soit à nouveau favorable pour faire route vers les Canaries.

lever de soleil sur le rocher,

Entre-temps c’est la vie de ponton. Petite visite dans la Linéa, petite visite à Gibraltar, faire quelques courses avant notre première traversée océanique. Des discussions de ponton, surtout avec nos voisins Marilyne et Stéphane du bateau Asteloy. Stéphane qui a une grande expérience de la voile et du détroit, m’explique en détail la stratégie à adopter pour traverser le passage. Le courant de la mer, le courant de marée, le vent, où traverser les rails de cargo, comment éviter les pêcheurs marocains.

Traversée de la piste d'aéroport qui sert de frontière à pied,

Le vendredi matin, cela s’affole sur les pontons. Il y a un créneau pour faire la traversée. Beaucoup de bateaux partent le jour même ou préparent le départ pour le lendemain. Nous partirons comme Stéphane et Marilyne, le samedi matin. Nous profitons du vendredi pour aller faire le plein de gasoil détaxé à Gibraltar, rejoindre le mouillage de La Linéa et préparer le bateau pour ces six jours de traversée vers les Canaries.

Le plein de gasoil en détaxe côté anglais, j'ose pas vous dire le prix !