Le Cap Vert - Les îles sous le vent
Le Cap Vert – Les îles sous le vent
Nous arrivons à Santiago le 20 novembre après une tranquille navigation mi diurne, mi nocturne. Nous mouillons à Tarrafal au nord de l’île. Une jolie baie face à un petit bourg typiquement cap-verdien. L’ambiance y est bon enfant et très calme. Nous retrouvons « Itran », Marie et Corentin qui sont arrivés quelques jours avant nous. Ils débarquent pour deux jours nous confiant la surveillance de leur bateau. Au mouillage également « Napo » l’Ovni 385 que nous avions vu en préparation à Banyuls et croisé à San Miguel de Tenerife.
Le mouillage et les rues de Tarrafal
Apéro conviviaux, dîners du met traditionnel dans un petit bistrot, soirées musicales, couchers de soleil face à l’ouest en sirotant du rhum, plages de sable blanc et fond turquoise, tout y est pour notre plus grand bonheur. Sauf qu’il n’y a pas de poste de police maritime et que la police locale nous dit qu’il faut aller à Praia pour faire les formalités… et nous n’avons pas du tout envie d’y aller mouiller avec le bateau, la réputation de Praia n’étant pas du tout engageante. Saleté, insécurité…
Le lounge bar au bord de la falaise avec vue sur le coucher de soleil vers Fogo
Coucher de soleil et soirées conviviales
Nous avons donc recours à Zouma, le Jair local qui après nous avoir trouvé de l’eau pour remplir un de nos réservoirs, nous met en relation avec son cousin taxi (il a des cousins partout !) qui après négociation, nous emmène à Praia en voiture. 1h15 de route dans un paysage très joli non sans rappeler l’intérieur de Sao Nicolau. A Praia, nous visitons donc la police maritime, et le bureau de l’immigration. Ils n’ont pas l’habitude de faire les formalités d’entrée d’un bateau qui n’est pas mouillé à Praia, mais bon ça passe. Nous avons eu l’impression qu’ils n’étaient pas contents que la police de Tarrafal leur ait refilé le boulot ! Nous sommes en règle ! Et ne regrettons pas de n’être pas allés à Praia, c’est effectivement un port commercial assez sale et la pauvreté y est plus marquée que dans les campagnes. En dehors du centre-ville, c’est sale et cela ne donne pas envie de s’y aventurer tout seul !
Pour parler de la gastronomie locale, c’est assez basique et typiquement africain. Le «Cachupa » frichti de haricots, maïs, semoule, servi accompagné d’une saucisse épicée, et d’un œuf poché. On trouve quelque fois des langoustes ou du thon dans les restaurants, mais c’est pour les touristes et assez cher (tout est relatif) pour ici. Ils vendent dans les rues, sur les marchés à l’heure du déjeuner, ou en plat du jour dans les restaurant, un genre de cari fait avec des légumes épicés et soit du poulet, soit du porc ou cabri, accompagné de riz et pommes de terres. Nous nous étions régalés avec des brochettes de viande, (toujours poulet, porc ou cabri) au barbecue, légèrement épicés. Les sauces épicées ne sont pas fortes et très goûteuses. Ce que nous apprécions surtout est de pouvoir acheter du poisson ultra frais et de le préparer à bord, surtout la bonite et le thon qui sont très répandus. Et sans oublier les rhums divers et variés, si bons marchés qu’on deviendrait facilement accros, la Caiparinha (mi Mojito, mi Ti-punch), le Ponche Mel (un Ti-punch fait avec du sirop peu raffiné), le punch coco, ou coco menthe (bizarre !).
La préparation de la bonite à bord
Nous avons pu assister à un diner spectacle de musique locale, d’inspiration typiquement africaine. La musique est essentiellement composée de percussions jouées par les femmes sur une sorte de coussin en cuir. Les chanteuses aux voix formidables nous ont régalés de mélodies plus ou moins mélancoliques et les danseuses bougeaient leur postérieur sur ces rythmes entrainants. Cette tradition de percussions provient de l’époque de colonisation portugaise. Il avait été édicté une interdiction de jouer du Tam Tam, car cela faisait trop africain. Les femmes avaient résisté en jouant sur des ballots de linge humide, qui ont été aujourd’hui remplacés par ces coussins en cuir.
Les musiciennes cap verdiennes
Nous nous initions au jeu d’Awalé au lounge bar, où nous allons presque tous les soirs regarder le soleil se coucher en buvant un (des) Caiparinha(s).
Le jeu d’Awalé, initiation et mise en application
Le 24 novembre nous récupérons Sylvie et Christophe qui sont arrivés de l’aéroport de Praia en aluguer, une mise en ambiance un peu fatigante. La houle s’est levée dans la baie de Tarrafal et les transferts en annexe deviennent un peu acrobatiques. Sylvie et Philippe en font les frais en prenant des bains et nous rentrons souvent bien mouillés (Dommage, je n’ai pas de photos nous avions heureusement protégé les appareils fragiles). Nous profitons néanmoins encore une journée de Tarrafal.
Les joies du mouillage si la houle se lève. Il faut se déshabiller avant de monter en annexe ou faire une partie du voyage à la nage.
Nous décidons d’accompagner « Itran » à Praia, ils doivent déposer la maman de Corentin à l’aéroport et nous, nous en profiterons pour faire nos formalités de sortie. C’est plus rassurant à deux bateaux. Nous sommes effectivement les seuls au mouillage devant le poste de police. A la tombée de la nuit une barque sans feu, avec trois hommes, dont un armé, vient se ranger le long du bateau. L’homme armé nous explique qu’il est policier et qu’il doit monter à bord pour notre sécurité, que nous risquons d’être attaqués la nuit. Nous avons un peu de mal à nous en débarrasser avec diplomatie (une fois monté à bord il aurait fallu le payer grassement pour qu’il s’en aille). Nous nous sommes barricadés pour la nuit et sommes partis dès les formalités accomplies auprès de fonctionnaires tout juste aimables. Praia escale à éviter !
Praia des zones en ruines, des projets immobiliers abandonnés…
Le 27 novembre nous faisons donc voiles au près serré vers Maio à l’est de Santagio, tandis que « Itran » part vers Brava. Le mouillage de Porto de Maio est très rouleur devant une jolie plage de sable blanc où la mer brise en gros rouleaux. Pour débarquer il faut se rendre à la jetée du ferry en ciment. Nous devons monter à une échelle en ferraille trop courte, prolongée par une échelle de corde qu’il faut attraper au mieux car l’annexe monte et descend avec la houle. Opérations de débarquements et rembarquements réussies avec brio, surtout de nuit après des Caiparinhas dégustés sur un bar de la plage…. Et évidement de bonnes rigolades. Maio est une île encore épargnée par le tourisme, les gens sont très serviables, accueillants, ils vous aident gentiment sans attendre de contrepartie. Nous y passons une journée à terre, à musarder et se baigner.
La plage de Porto Maio et la jetée en ciment.
Peintures murales, prônant la protection des tortues et des requins
Ambiance de Maio
La jetée en ciment où nous débarquons et le pêcheur qui va accrocher notre annexe au « ponton » flottant sur lequel il faudra faire des acrobaties pour la récupérer.
Le 29 novembre nous partons vers Mindelo à Sao Vincente….. à suivre
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