Le Cap Vert - Mindelo
Le Cap Vert - Mindelo
Nous appareillons de Porto Maio à 4 heures du matin le 29 novembre. Pourquoi si tôt ? Nous avons 150 miles à parcourir pour arriver à l’entrée du chenal de Sao Vincente entre les îles de Sao Vincente et Sao Antao. Il y a dans ce chenal d’une part une accélération des vents due à l’effet Venturi et d’autre part des courants de marée peuvent atteindre 3.5 nœuds vers le sud-ouest. Comme nous arrivons par le sud, nous aurons le vent dans le nez à l’entrée du chenal, nous avons donc calculé notre horaire afin d’arriver à mi durée du courant favorable vers le nord-est, afin de ne pas faire du sur place… C’est, de toutes façons, assez risqué car nous avons 150 miles à parcourir et tout peut arriver : un vent soutenu qui nous fait arriver en avance, pas de vent ce qui fait que nous ferait rater la marée… Nous verrons bien !
Nous avons deux équipiers de choc à bord : Sylvie qui se dope à la Cocculine et tient bien la mer finalement et Christophe qui vaseux, fini par donner à manger aux poissons et renait ensuite en pleine forme.
Nos équipiers luttent contre le mal de mer
La traditionnelle dégustation de crème Mont Blanc
Nous avons fait une belle traversée, à une bonne moyenne, au près bon plein, ce qui nous a permis d’arriver en avance, mais juste à la renverse du courant favorable à l’entrée du chenal de Sao Vicente. La journée en mer a été agrémentée par la visite des dauphins qui sont venus nous accompagner un bon moment à notre plus grande joie.
Nos amis les dauphins se sont amusés un bon moment avec nous
Après une nuit en mer (une première pour nos équipiers) pendant laquelle nous avons encore bien avancé, nous avons pris un bon petit déjeuner sous le vent de Sao Vincente et la remontée vers Mindelo s’est faite sans problème en s’appuyant du moteur.
L’arrivée sur Sao Vincente au petit matin avec en arrière-plan Sao Antao et l’entrée du chenal de Sao Vincente
Le petit déjeuner, tout le monde a retrouvé la forme !
Nous nous amarrons à la très moderne marina de Mindelo, la seule de l’archipel. Nous y retrouvons « Belorc’h » et « Bagatelle » et leur équipages. Quel bonheur de prendre des douches, d’avoir de l’eau douce, pas à profusion certes, car nous sommes au Cap vert et elle précieuse ! Quel bonheur de pouvoir enfin faire des lessives, le linge sale s’entasse depuis plus d’un mois ! Nous passons encore deux agréables journées avec Sylvie et Christophe, restaurants de langouste ou typiquement local au Pic Pau, dégustations de Ponche Mel au bar flottant de la marina en compagnie d’un couple qui attend désespérément un bateau qui n’arrive pas.
Diner au pic Pau avec le patron
Nous partons en aluguer pour la Baia das Gatas au nord de l’île. Un site paraît-il occupé par des résidences secondaires des iliens face à une jolie plage avec des piscines naturelles abrité des rouleaux et peu profonde pour la baignade. Le site est en fait totalement désertique et semble même abandonné !
Nos amis nous quittent finalement le 02 décembre pour aller reprendre leurs vols vers, Praia, Lisbonne et Genève. Merci les amis, pour votre bonne compagnie et ses bons moments passés avec vous !
Le départ ! snif ! Vous nous manquez déjà !
Nous nous attaquons alors à la préparation du bateau en vue du départ pour la transat. Nous avons un peu arbitrairement fixé notre départ au 08 décembre. Une bonne semaine pour se préparer nous paraît correct. Notre premier travail est de trouver des batteries, c’est chose faite dès le premier jour, chez un vendeur local qui a un stock de batteries hétéroclite, mais nous y trouvons des batteries similaires à ce que nous avions à bord à un prix correct. Elles nous sont livrées à bord et tout est réglé dans la journée. Ouf ! L’approvisionnement se fait dans les trois supermarchés de la ville et surtout sur celui du port qui délègue un employé pour nous amener les caddies jusqu’au bateau. Nous irons au marché pour les fruits et légumes. Quant à la viande on trouve quelque saucisses locales et du jambon ou bacon emballé sous vide, ou de la viande congelé. Nous prendrons un bout de poisson frais pour le premier jour.
Les pontons de la marina sont très animés et internationaux…. On peut même y pratiquer le repêchage de vieux marin ukrainien !! Les équipages, nettoient, bricolent leur bateau, embarquent de la nourriture pour trois semaines multiplié par le nombre de personnes à bord, parfois 6 ou 8, ce qui fait des quantités parfois impressionnantes de victuailles et bouteilles d’eau minérale. Les chariots du supermarché voisin bondés circulent sur les pontons. D’autres débarquent après une semaine de croisière dans l’archipel, sur un bateau de location. On entend parler français, allemand, anglais, italien principalement… et même le schwitz ! Tout le monde se retrouve au bar flottant car la Wi-Fi y est gratuite, même si pas violente!
La marina de Mindelo et son bar flottant
La ville de Mindelo, est très animée et agréable. Les habitations sont colorées et finies (ce qui n’est vraiment pas le cas partout Cap vert). On y trouve des restaurants traditionnels avec des animations musicales tous les soirs. Certains restaurants recommandés dans les guides ou publicités locales sont totalement inattendus. On n’y rentrerait pas sans ces recommandations. Une fois entrés dans ces locaux exigus, et sombres, on est gentiment accueillis et on y mange de la cuisine locale tout à fait correcte dans une ambiance gaie et souvent musicale. C’est le lieu le plus culturel de l’archipel, patrie de Cesaria Evora.
On prépare Noël dans les rues de Mindelo
Pour en finir avec le Cap Vert que nous allons quitter, je vous livre ce que ces îles m’inspirent. Des îles toutes semblables et différentes en même temps. Des habitants jeunes, gentils, accueillants (sauf à Praia !), souriants, qui semblent heureux de vivre malgré leur grande pauvreté. Une culture d’inspiration fortement africaine, mais pas seulement, il reste des traces de la colonisation portugaise et de l’évangélisation chrétienne. Des paysages volcaniques, tropicaux, arides, magnifiques, des plages blanches avec une eau turquoise et tout à côté des plages noires où l’eau aussi est très sombre. No stress, hakuna matata, sont leurs devises ! Comment pourraient-il s‘enrichir ? En développant le tourisme, peut-être, car il n’y a vraiment rien d’autre sur ces îles, même pas d’eau, ils sont obligés d’installer des stations de désalinisation de l’eau de mer. Mais si le tourisme à grande échelle s’installait ici, cet archipel préservé perdrait tout ce qui fait son charme et son authenticité.
Nous ne savons pas si nous aurons une autre occasion de revenir au Cap Vert mais en tous cas, nous aimerions et nous en garderons un très bon souvenir. Un archipel très, très, attachant, et pas seulement pour ses mouillages idylliques, ses plages de sable blanc et son rhum !
NO STRESS !
Départ pour la transat demain le 08 décembre
Nous vous donnons rendez vous dans maximum trois semaines... (j'espère!)
Joyeux noël à tous
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Nicole
7 Décembre 2017 - 12:11pm
Bonne traversée