Les USA - Retour en Floride - Cape Canaveral
Les USA - Retour en Floride - Cape Canaveral
Le 17 octobre, nous calculons notre heure de départ pour arriver à l’heure du flot (marée montante, courant portant en amont), à «Sister Creek », l’endroit où l’ICW débouche dans la Saint John’s River. Nous voici de retour en Floride ! Nous remontons la rivière sur 17 milles, jusqu’à Jacksonville.
Arrivée à Jacksonville par un temps menaçant, passons devant « Metropolitan Park marina »
Jacksonville est la plus grande ville de la Floride, contrairement aux apparences, et bien qu’elle compte bien moins de buildings que Miami. En dehors de son « Waterfront » et son grand stade de football, elle ne présente pas grand intérêt. Justement ce samedi soir, se joue un match qui oppose les collèges de Jacksonville et de Géorgie. Nous voulions nous arrêter à la « Metropolitan Park Marina », mais elle se trouve dans le « Metropolitan Park », qui fait partie du complexe sportif où est implanté le stade. Cette marina municipale assez moderne offre un appontement gratuit de 72 heures maximum. Mais chaque fois qu’il y a un match, tout le monde doit s’en aller. Nous avons donc trouvé une place à « River City Brewery Marina ». Le personnel est très serviable, les prix sont honnêtes et elle est située en plein centre-ville entre deux ponts. Les manœuvres sont un peu délicates car on se trouve en plein courant.
Le « Waterfront» et le « Main Street lift Bridge »
River Street Marina
Les Jaguars, équipe de football locale, sont présents partout, affiches dans les bars, publicités sur les buildings. Le centre-ville est assez mort, et on y remarque encore plus qu’ailleurs la pauvreté de certains, probablement à cause du manque d’animation. Nous fêtons mon anniversaire, dans un pub irlandais. Si vous voulez manger finement, à éviter ! Nous avons été un peu déçus car il n’y avait même pas de musique ! C’est l’occasion pour nous de rencontrer Nina et Braddy, la fille et le gendre de Denise et Olli et de passer une excellente soirée avec eux. Après une opération ravitaillement : marche à pied et Uber pour retourner au bateau chargés ; un grand nettoyage des réserves d’eau qui sentent un peu, nous pouvons repartir.
Jaksonville : « GO JAGS ! », le théâtre curiosité architecturale locale, le stade
Soirée avec Nina et Braddy
L’ICW entre Jacksonville et Cape Canaveral, est un peu compliqué : de nombreux passages délicats avec des bancs de sables, et des courants très forts, jusqu’à 6 nœuds par endroits. Nous n’avons pas trop envie de nous embêter avec cela, et piaffons de faire un peu de voile. Nous décidons de prendre la mer, d’autant que les vents sont plutôt favorables ces jours prochains, et nous ne serons pas déçus. Nous partons donc vers 11 heures, le 21 octobre afin d’avoir du courant favorable dans la Saint John’s River, que nous redescendons jusqu’à la mer. Nous hissons les voiles un peu avant l’estuaire et nous voilà partis pour 26 heures en mer. Les conditions ne sont pas particulièrement confortables. Nous prenons même le second ris l’après-midi car le vent souffle de travers en rafales à 30 nœuds. La mer bien formée, nous secoue pas mal, pourtant nous naviguons assez près de la côte afin d’éviter le Gulf Stream, qui génère un courant portant vers le nord, ce qui a pour effet de lever la mer, par vent de NW à NE. Dans la soirée, heureusement, la mer et le vent se calment légèrement et au lever du soleil nous renvoyons du génois et relâchons un ris, puis même un second en approchant de Cape Canaveral. On aperçoit depuis la mer toutes les installations de la NASA, seul relief sur cette côte très plate et sableuse. Port Canaveral est un port commercial et touristique important. De nombreux bateaux de croisières y font escale.
Port Canaveral : bateaux de pêche, navires de commerce et de croisière côtoient la nature sauvage
Un peu fatigués par cette nuit agitée, nous prenons place à Cape Canaveral Yacht Club, une petite marina privée, un seul ponton, 50 bateaux, qui offre quelques places de transit, à un prix pour une fois raisonnable. L’accueil y est familial et les installations impeccables. Nous faisons connaissance avec Sandra et Mike, nos voisins, qui vivent sur un gros bateau de pêche de loisirs. Sandra une magnifique bimbo sexagénaire, tout à fait adorable, nous conduit au supermarché et chez Westmarine (accastilleur incontournable aux US) dans sa Mustang. Nous passons d’agréables soirées en leur compagnie, et écoutons avec attention les conseils de Mike qui va régulièrement aux Bahamas. Le mercredi soir, le restaurant du club est ouvert, on réserve son plat avant midi, et le soir tout le monde se retrouve d’abord au bar puis, toutes les tables individuelles préparées sont réunies pour que tout le monde mange ensemble. C’est très convivial et ça se termine autour d’un rhum à bord avec quelques-uns.
Le sympathique « Cape Canaveral Yacht Club »
On ne peut pas s’arrêter à Cape Canaveral sans aller visiter le «Kennedy Space Center». Malheureusement Port Canaveral est un peu isolé de tout et il n’y a pas de transports en commun. Il nous faut donc encore avoir recours à Uber, heureusement ça fonctionne partout aux US. Nous y passons la journée à naviguer, entre les divers espaces de présentations qui retracent : la conquête de l’espace, course au premier homme à quitter la terre qui fut gagnée par les russes ; l’épopée des Apollo pour gagner la lune ; l’aventure des navettes spatiales qui ont mis en orbite maints satellites, « Hubble », le télescope spatial et ont participé à la construction de la station spatiale internationale. Les nouveaux programmes spatiaux qui partiront à la conquête de mars sont dévoilés. On visite en bus les sites de lancement, on passe à côté de l’énorme bâtiment où sont assemblées les fusées. On a la tête qui tourne un peu quand on réalise les avancées faites depuis 100 ans date des débuts de l’aviation, ou depuis 50 ans date des premières fusées. On est époustouflé par le nombre de personnes à avoir déjà fait un voyage dans l’espace.
La navette spatiale et le hall des fusées Apollo
Une plateforme de lancement
L’immense bâtiment d’assemblage de fusées vu de la terre, de l’Indian River et de la mer
Le 26 octobre nous voilà repartis vers le sud. Nous devons tout d’abord rejoindre l’ICW par le « Canaveral Barge Canal », un canal qui relie le port à l’ICW, un mille à l’intérieur de terres. On doit franchir un pont à bascule et une écluse, qui permet d’éviter que des courants trop importants ne perturbent la navigation. En cette heure matinale, nous sommes seuls à passer le sas et l’éclusier qui chante à tue-tête en maneuvrant son écluse est bien sympathique… et patient car nous avons un peu de mal à nous amarrer dans cette écluse pour gros bateaux avec peu de prises pour passer un bout.
Messieurs les pélicans rigolent en nous regardant nous amarrer dans l’écluse.
Nous descendons l’Indian River, un large bras de navigation parallèle à la mer. Les deux premiers jours le paysage est encore sauvage, bien que bien moins désert qu’en Géorgie. On longe des zones résidentielles qui alternent avec de la mangrove encore sauvage. Deux soirs de suite, nous posons notre ancre un peu en dehors de l’ICW dans des zones élargies et pouvons encore profiter de belles soirées dans la nature.
Lever de soleil sur l’Indian River
Ça et là des vestiges des tempêtes tropicales
L’ICW en Floride, entre mangrove et site résidentiel
Le troisième jour nous atteignons Palm Beach, l’ICW se rétréci, traverse de vastse zones résidentielles sur des milles et des milles. Les ponts sont de plus en plus nombreux et ce sont des ponts à faible tirant d‘air pour lesquels il faut demander une ouverture. Certains s’ouvrent à la demande, mais la plupart ne s’ouvrent que toutes les 30 minutes : à heure pile et à l’heure et demie ; ou à l’heure et 15 min et l’heure et 45 min. Ceci en fonction, de la distance qui sépare les ponts, ce qui permet de les enchaîner sans perdre trop de temps. Les distances sont calculées pour une vitesse de 5 à 6 nœuds que nous avons parfois un peu de mal à tenir, il ne faut pas traîner ! Nous en passons 16 dans la journée.
Palm Beach
Nous passons de nombreux ponts à bascule
Le long de l’ICW de belles propriétés de tous styles, cossues et plus modestes
Nous faisons une halte dans une petite anse aménagée dans une zone préservée « Ocean Park » et allons nous dégourdir les jambes. Il suffit de marcher 10 minutes vers l’est et on se retrouve sur la plage. Mais il faut repartir car il est interdit de rester pour la nuit. Nous mouillons cette fois en pleine ville, à « Pelican Harbour » un petit lac artificiel entouré d’habitations.
Un stop à « Ocean Park », dans la mangrove, coucou la mer !
Le 29 octobre nous rejoignons Fort Lauderdale dans la matinée après avoir encore passé 9 ponts dans un milieu très urbanisé. Arrivé à Fort Lauderdale, surprise ! Nous pensions retrouver une place à « Las Olas Marina » comme en mai, mais il y a un « Boat Show » et la marina est totalement monopolisée. Nous devons slalomer entre les Super Yacht qui circulent, il y en a partout, on ne se sent bien petits. Nous sommes finalement dirigés à une petite marina municipale en amont de la New River. Il nous faut encore passer 3 ponts à bascule qui ouvrent sur demande dans cette rivière qui est navigable assez loin en amont mais est bien étroite. Nous sommes, du coup, plus loin de la mer mais en plein centre-ville et le site est bien sympathique.
Arrivée à Fort Lauderdale en pleine préparation du « Boat Show », il faut se faufiler entre les Super Yachts.
En remontant la New River, « Cooley Landing Marina »
Nous restons deux jours et demi, il faut préparer le bateau pour le départ pour les Bahamas. Courses nettoyage, lessives, quelques coutures sur le génois ; installation d’un nouveau PC de bord car l’autre a rendu l’âme…
Ceci est notre dernière escale aux Etats-Unis, que nous allons quitter avec un petit pincement au cœur après 6 mois de séjour. Nous avons beaucoup aimé la vie dans ce pays où tout est grand, les distances, les buildings, les pizzas, les « Ice Creams », l’accueil des américains ! Les gens ici sont simples, foncièrement gentils et accueillants. Ils sont très attachés à leur famille et à leur pays. La Côte Est est un formidable bassin de navigation avec ses milliers de milles de côte, de plans d’eau intérieur de deltas, d’immenses baies, d’îles dans le Maine. Il y a vraiment de quoi faire et on peut comprendre que certains européens, y laissent leur bateau à l’année. Nous avons fait de sympathiques rencontres. Nous avons été très contents de retrouver nos amis américains et avons passé avec eux et leurs familles de très bons moments, merci à Denise et Olli et Yvonne et Mike. Je vous livre, ce qui sort du cœur, mais évidement c’est un peu simpliste, on pourrait écrire des lignes et des lignes d’analyse de notre expérience. Pour les navigateurs, si vous avez envie de découvrir les USA en bateau, n’hésitez pas ! Il ne faut seulement pas rester trop au sud pendant la saison cyclonique ! Mais qui est épargné maintenant ? Leslie n’est-il pas allé se promener jusqu’aux côtes ibériques?
Nous nous préparons à accueillir Armand et Julie, mais cela est une autre histoire…
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