Le Retour vers Saint Martin
Le Retour vers Saint Martin
Notre escale en Martinique s’est prolongée trois semaines. Quelques jours à sec pour un bon nettoyage de la coque et deux couches d’anti-fouling, puis deux semaines au ponton de la marina pour un grand nettoyage, quelques réparations et entretien, un sérieux avitaillement (car c’est le dernier endroit où nous trouvons des supermarchés bien achalandés de produits français), avant d’entreprendre notre trajet de retour. Nous avons le temps de faire quelques rencontres et échanges bien sympathiques avec d’autres marins ou voyageurs qui suivent notre blog (et qui se reconnaitront !).
Free Vikings retourne à l'eau après une bonne toilette
Le 11 avril nous retrouvons Myriam et Daniel (nos équipiers des îles ABC) qui vont faire un bout de chemin avec nous : Myriam jusqu’à Saint-Martin, Daniel jusqu’aux Açores. Le lendemain, une balade dans l’île et les derniers achats, et nous prenons la mer le 13 avril, après avoir fait notre clearance de départ et rendu la voiture de location.
Un bon vent nous pousse jusqu’à Saint-Pierre, où nous mouillons pour la nuit. La dernière fois que nous nous étions arrêté là, c’était carnaval. Le contraste est saisissant ! Saint-Pierre est redevenu cette bourgade triste, grise et peu animée, qu’elle avait cessé d’être le temps d’une semaine de fêtes. D’autant plus que la saison se termine et que les touristes commencent à se faire rares.
Sous un ciel menaçant nous disons au revoir au sud de la Martinique et au rocher du Diamant…
… le soleil est revenu quand nous mouillons dans la rade de Saint Pierre
Le 14 avril nous entreprenons la traversée du canal de la Dominique par vent de travers. Un vent bien soutenu mais sans excès nous amène en 4 heures à l’abri de l’île. Myriam qui appréhendait cette traversée, n’a même pas eu peur, ni le mal de mer ! Nous longeons la côte dominicaine jusqu’à Portsmouth au nord.
Cool l’équipage dans la traversée du canal de la Dominique !
Encore bien au large du fond de la baie, nous sommes abordés par Albert qui vient nous proposer ses services. Il fait partie d’une association locale qui gère les mouillages de la baie et propose divers services touristiques. Nous commençons le premier soir par participer avec d’autres équipages du mouillage, au barbecue qu’ils organisent sur la plage tous les dimanches soir. Nous retrouvons notamment Marc, un voyageur originaire de Thonon (comme quoi les savoyards peuvent aussi être des marins) déjà rencontré au Marin. Nous passons une soirée mémorable à déguster la cuisine locale, danser sur la musique reggae et surtout boire un peu trop de punch. Myriam qui n’a pas beaucoup bu, aura plein de choses à raconter ! Le retour au bateau en annexe est épique et j’y laisse mon téléphone suite à un bain involontaire. Décidément la Dominique nous porte malheur !
Une folle soirée sur la plage de Portsmouth
Le lendemain, malgré la fatigue résiduelle de nos agapes, Albert nous conduit au poste des douanes situé au fond de la baie au quai des cargos. Puis nous acceptons sa proposition de nous emmener sur l’Indian River, l’attraction locale. Cette rivière protégée (Albert a dû arrêter son moteur et ramer) est magnifique. Dès l’entrée, on a l’impression d’entrer dans une forêt primitive. Notre guide prend le temps de nous parler de la Dominique, de son histoire de sa faune, de sa flore. Il s’arrête pour nous montrer des espèces endémiques, des iguanes qui se chauffent au soleil ou nous laisser le temps de prendre des photos. En amont de la rivière, un bar est installé au milieu d‘un jardin planté de très belles fleurs tropicales. L’Indian River doit son nom aux indiens caraïbes qui vivaient au bord. La Dominique est la seule île des Caraïbes à avoir une population indienne d’origine qui a échappé à l’extermination en se cachant dans la dense forêt tropicale. Ils vivent encore dans des réserves, bien que de nombreux métissages aient permis un début d’intégration. Dans cette rivière ont été tournées des scènes du film « Pirate des Caraïbes 2», on trouve encore des traces des habitations de bois construites à cette occasion, mais qui ont été partiellement détruites par le cyclone « Maria » en 2017. Le gouvernement de l’île semble avoir une volonté de préserver cette nature encore vierge et si luxuriante, et il limite, entre autres actions, la déforestation…
Sur l’Indian River
Escale en amont au bar situé dans un joli jardin fleuri
La faune, cherchez les iguanes !
Le 16 avril nous larguons les amarres, et parcourons les 20 milles qui nous séparent des Saintes. Le vent de travers de 20 à 30 nœuds nous oblige à prendre deux ris dans la grand-voile, mais la traversée est expédiée en moins de quatre heures.
Une escale d’une journée nous permet de profiter une dernière fois de cette escale qui fait partie de notre « best off ». Une visite du Fort Napoléon, pour nos amis un peu de shopping, un diner au restaurant gastronomique local avec Marc que nous quittons aussi ici. Lui rentre en avion et doit retourner en Martinique pour mettre son bateau sur un cargo pour le retour.
Même si c’est du déjà vu, on ne se lasse pas du charme des Saintes
Le «Circus Family » de Marc s’éloigne vers Pointe à Pitre
Le 18 avril nous longeons la côte de la Guadeloupe pour faire escale dans l’après-midi à Deshaies. La saison commence à se terminer et le mouillage est bien moins encombré qu’il y a un mois. Nous sommes accueillis par les dauphins qui s’amusent autour des bateaux dans la baie, à la grande joie des enfants… Un vrai régal ! Nous faisons découvrir ce charmant village à nos amis.
Coucher de soleil à Deshaies en sirotant un ponch
Le lendemain un départ de bonne heure nous conduit pour une navigation au vent de travers dans le canal entre la Guadeloupe et Antigua. Le bateau avance bien, nous arrivons vers 15 heures à Jolly Harbour sur la côte ouest d’Antigua. Malgré nos appels à la VHF pas de réponse de la marina ! Et oui c’est vendredi Saint tout est fermé ! Sauf les services administratifs, douane et immigration, qui nous font notre clearance sans surtaxe. Sachez amis navigateurs que quand vous arrivez à Jolly Harbour vous devez vous amarrer au ponton situé devant la petite maison des douanes avec le drapeau jaune, pour vous mettre en règle avec les autorités avant d’aller n’importe où ailleurs. Le douanier nous a fait les gros yeux de ne pas l’avoir fait. Nous profitons une journée de cette sympathique marina en plein quartier résidentiel : approvisionnement au supermarché très américanisé, plage de rêve à l’accès qui serpente entre les résidences privées grillagées, cocktails au bar.
Jolly Harbour : l’ancien casino désaffecté, signe d’une splendeur passée et la petite maison jaune des douanes et son ponton, près du chantier avant d’arriver à la marina
La plage de rêve pour couples en voyage de noces
Le 21 avril nous larguons les amarres au lever du jour pour une longue étape vers Saint-Barthélemy. Les 72 milles de la traversée sont avalés à plus de six nœuds de moyenne, avec pour une fois toute la toile dehors. Le bateau marche bien au grand largue sous 15 à 20 nœuds de vent. La pêche est mouvementée, un thon se décroche après avoir ouvert l’émerillon, ce qui fait bien rager Daniel... nous savourions déjà le carpaccio à l’huile d’olive ! Nous remontons plusieurs barracudas qui repartent à l’eau. Et nous arrivons bien avant le coucher du soleil au mouillage toujours aussi remuant de Gustavia sur l'île de Saint-Barth.
Dommage que les barracudas ne soient pas comestibles !
La journée suivante se passe en découverte de l’île pour nos amis et revisite pour nous à bord d’une voiture de location. L’incontournable petit coucou à Johnny, un déjeuner dans un restaurant local, nous parcourons cette belle île, si singulière dans les Antilles. La population autochtone est composée de descendants de bretons et normands qui ont peuplé l’île à l’origine, y ont survécu de génération en génération malgré le manque d’eau et les divers bouleversements politiques. Ceci avant que la jetset ne se l’approprie. Il n’y a jamais eu de culture de canne à sucre, ni donc, d’importation d’esclaves à Saint-Barth, c’est probablement en partie ce qui explique cette ambiance si particulière bien loin de la culture africaine des autres iles. Une baignade dans les rouleaux à l’anse des Flamands termine notre journée ; Myriam se fait rouler par les vagues et perd ses lunettes, décidément cette équipée commence à coûter cher à l’équipage !
Ambiance de Gustavia, et souvenirs de la Suède, qui fût un temps propriétaire de l’île.
Promenade dans les rues de Gustavia
Les yachts de luxe ne sont jamais bien loin à Saint Barth
Nous arrivons le 23 avril à Saint-Martin. La reconstruction a un peu avancé à Saint-Martin, depuis notre passage il y a 4 mois ; mais l’île reste encore bien sinistrée, et la sécheresse de fin de saison, visible sur toutes les îles, accentue encore l’atmosphère de chantier qui règne sur l’île. Une place nous attend à la marina de Fort Louis, pour préparer le bateau aux prochaines étapes. Avitaillement sérieux, pleins d’eau, mise en place du régulateur d’allure, rangement de l’annexe, prise de contact avec notre routeur météo… Un dernier diner au restaurant local chez Coco, un verre avec notre ami Michel, et c’est l’heure pour Myriam de reprendre son avion en direction de Fort de France, puis de la métropole.
Myriam quitte son doudou pour 6 semaines
Merci Myriam de ta visite, de ta bonne humeur et de la touche de féminité que tu as amenée à bord… ! Rendez-vous en France pour de nouvelles tranches de convivialité et de rigolade !
Scènes de vie à bord : un petit déjeuner, Daniel cuisine, Philippe sert l’apéro, Myriam photographie, Francine tente de communiquer.
Demain, 26 avril, c’est le départ vers les Bermudes, nous en avons pour une semaine environ de navigation…
L’équipage est prêt pour la traversée !
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PASCAL
25 Avril 2019 - 11:06pm
Bonne navigation de retour!
PASCAL
25 Avril 2019 - 11:06pm
Bonne navigation de retour!