Les USA - Cap vers le sud - Charleston

Les USA - Cap vers le sud - Charleston

Posté par : Francine
11 Octobre 2018 à 17h
Dernière mise à jour 24 Octobre 2018 à 09h
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Les USA – Back to South - Charleston

Le 20 septembre nous quittons « 79th street Marina » dans la matinée, et profitons du courant descendant de l’Hudson river pour rejoindre Atlantic Highland, à 20 milles au sud, dans la baie de Sandy Hook. Nous restons deux jours au mouillage, en attendant des vents favorables. Nous faisons les pleins de nourriture, gasoil ; et c’est l’occasion d’un apéro avec Michel de « Buloo » qui arrive le lendemain et que, nous retrouvons finalement à l’endroit où nous l’avions rencontré à l’aller.

Le 22 septembre nous levons l’ancre à 6 heures du matin, car nous avons un long trajet pour rejoindre Atlantic City. Le vent a tourné au secteur nord et, les voiles en ciseaux, nous nous laissons pousser toute cette belle journée. Nous atteignons notre destination il fait déjà nuit, l’entrée est assez impressionnante de nuit entre les deux enrochements où la mer se brise. Heureusement que nous connaissions déjà, nous étant arrêtés à l’aller ! C’est encore une escale rapide à Atlantic City qui, décidément, ne nous inspire pas que ce soit en saison ou non.

Pêcheurs matinaux et lever de soleil sur la péninsule de Sandy Hook

Nous repartons à 7 heures le lendemain pour une étape un peu plus courte vers Cap May à la pointe nord de la Delaware Bay. Nous mouillons à l’écart du chenal devant la station des « coast guards ». Un passage de front froid est prévu. Le vent se lève dans la nuit tant et si bien que notre ancre dérape, et nous nous retrouvons à cheval sur l’étrave d’un catamaran. Nous n’avions pas dû tendre assez notre ancre en reculant la veille et/ou probablement la poser sur un truc dans le fond, car il n’y a pas de raison que cela n’ait pas tenu avec 20 nœuds de vent. Nous avons donc manœuvré en pleine nuit, réussi assez facilement à nous dégager et re-mouiller plus loin en mettant cette fois un bon coup de marche arrière pour assurer. Le lendemain sous la pluie dans la fraicheur humide, nous restons au port. Nous rendons visite aux propriétaires du catamaran, un couple australien bien sympathique que nous dédommageons de quelques dizaines de dollars et d’une bouteille de vin jaune pour réparer leur gel-coat que nous avons un peu éraflé et nous faire pardonner cette mauvaise nuit. La nuit suivante, le vent monte à 25-30 nœuds avec des rafales à 35 nœuds, nous veillons, échaudés par la nuit d’avant ! Mais tout se passe bien. Le lendemain comme il vente encore beaucoup, nous décidons de rester au mouillage. Nous faisons la connaissance de Pierre et Céline des canadiens qui naviguent sur un ovni 435, et descendent également vers le sud. Nous nous embarquons en annexe et nous dirigeons vers le fond de la baie, où les gérants de la marina acceptent de nous laisser débarquer à leurs pontons, car il n’y a pas grand-chose d’autre. Cape May est une petite station balnéaire sympathique comme il y en a beaucoup sur la côte est. L’ambiance et la végétation changent un peu nous retrouvons le Sud,  avec des airs de Key West.

       

Opération ravitaillement à Cape May, ça commence à ressembler au sud !

La flotte de pêche de Cape May, qui doit abriter une communauté venue de Suisse ; les bateaux portent des noms de cantons helvétiques, Bern, Vaud….

Le 26 septembre, il faut bien repartir, la météo n’est pas très favorable, le vent est pile dans le nez, mais devrait tourner. En effet après une journée au moteur, nous pouvons enfin avancer à la voile et décidons de tirer direct vers Virginia Beach. Nous avions envie de nous arrêter à Ocean City, seule escale sûre, car la côte du Delaware est truffée de bancs de sable. L’ICW n’y est pas très bien maintenu, si bien qu’il risque d’être un peu ensablé, ainsi que les rares « Inlet » de cette portion de côte sauvage. Nous profitons du vent et, après une belle nuit tranquille à la voile, nous arrivons le 27  en milieu de journée à l’entrée de « Chesapeake Bay ». ! L’entrée de « Chesapeake Bay » est barrée par un très long pont qui relie les deux rives. En deux endroits la route plonge sous l’eau pour passer dans des tunnels, ce qui libère des chenaux d’entrée pour les navires.

Nous avons passé cette nuit les 10 000 milles parcourus !

   

Un passager clandestin, les ponts coupés en plusieurs endroits pour laisser passer les bateaux

 La température a enfin monté et nous revoyons des vols de pélicans disparus depuis quelque temps de notre paysage. Nous trouvons une place toujours à « Little Creek » comme à l’aller, mais dans une autre marina « Vinning Landing Marina », à un tarif  correct et bien mieux maintenue que celle de l’aller. D’une façon générale, si les installations sanitaires sont en général correctes (avec un petit plus pour certaines), les pontons des marinas aux USA laissent souvent à désirer. Ils sont vétustes, plein de mousse, le bois est vermoulu… Cette marina n’échappe pas à la règle, malgré ses installations à terre impeccables.

Nous restons 6 jours chez nos amis Denise et Olli à Virginia Beach. Nous faisons un grand nettoyage du bateau, quelques réparations et passons un séjour très agréable dans une maison, avec un vrai lit, une vraie salle de bain. Nous en profitons pour nous faire dorloter par Denise qui nous cuisine des petits plats, et Olli qui nous sert du bon vin. C’est aussi l’occasion d’un vrai ravitaillement en voiture pour remplir les cales de denrées diverses et variées.

      

 On s’active en cuisine, balade « downtown » à la sortie de la messe

Le jardin de Olli et Denise avec les paons qui s’y promènent

       

Un après-midi au Neptune Festival

      

Balade bucolique en canoë kayac sur le lac

Le 3 octobre au soir après un repas au restaurant, Denise et Olli nous raccompagnent sur le bateau et nous nous quittons très émus. Rendez-vous est pris cet hiver aux Caraïbes ! Merci encore à tous deux.

Le 4 octobre, les derniers préparatifs bouclés, c’est le départ pour plusieurs jours de mer. Nous étions arrivés à l’aller par l’ICW, nous pourrions reprendre le même chemin, mais nous arriverions dans la zone ou le cyclone « Florence » a frappé. Les renseignements pris sur internet, nous indiquent que sur une portion, l’ICW est incertain et déconseillé, et la  portion entre « Beaufort Inlet » et Georgestown est encore inondée. Nous décidons donc de partir directement vers le port de Charleston qui est déclaré praticable et l’ICW au sud l’est également. La météo prévoit des conditions anticycloniques avec un vent qui devrait tourner nord le lendemain. Malgré quelques tentatives pour envoyer les voiles nous endurons trois jours ininterrompus de moteur, c’est une brise légère de face au début et calme plat ensuite ! Nous renouons avec notre rythme des traversées : quarts de 3 heures la nuit, couchers et levers de soleil magnifiques, douches dans notre salle de bains extérieure, et surtout lecture, car là il n’y a vraiment rien à faire ! Quelle joie, le 7 octobre au matin, quand nous  déployons le génois, installons le tangon et pouvons enfin avancer, certes à peine à 4 nœuds mais à la voile !

 

       

Exercices de la Navy en sortant de Virginia Beach, phare au large de Cape Hatteras

 Lever de soleil au large… On ne s’en lasse pas !

En milieu de journée le 07 octobre nous entrons dans la baie de Charleston. La ville est située aux confluents des rivières Ashley et Cooper. Nous remontons un peu le rivière Ashley et mouillons face à la ville. Le vent contre le courant de la marée descendante génère un fort clapot, et les débarquements en annexe sont un peu humides. Nous accostons à Charleston City Marina qui demande un subside pour pouvoir utiliser le « dinghy dock ».

             

 Le pont « Arthur Ravanel Jr Bridge » sur la rivière Cooper, le « Waterfront » avec son jardin set ses fontaines

Charleston est une jolie ville du sud avec des jolies maisons de style qui datent de la période florissante. La ville a été fondée en 1670, et fut au départ fortifiée pour résister aux attaques espagnoles et aux pirates. Puis au cours du 18ème siècle, lors de la riche période des plantations, ce fut une ville très riches et  un    port très actif  dans le commerce de coton, de riz et des esclaves. La guerre de sécession l’a laissée fortement sinistrée. C’est de nos jours une ville active, colorée où se mélangent les cultures américaines et afro-américaines. La population est jeune car elle abrite de nombreux collèges et universités.

      

Traditionnelles maisons du sud

Les premiers sous-marins ont été inaugurés lors de la guerre de sécession.

   

Une église typique, le « City Market », une maison d’une fraternité étudiante.

         

 Ambiance de Charleston, le Bar Henry’s où on écoute de la musique, les vanniers traditionnels, un bar à pédale flottant , c’est bientôt Halloween, les spectres sont de sortie !

Notre séjour à Charleston se prolonge car l’ouragan « Michael »  qui a frappé  les USA à l’ouest de la Floride, remonte sur la côte est, et nous touche le jeudi 11 octobre. Nous avons pris une place à Charleston City Marina. Ce n’est  pas  ce que nous avons fait de mieux   ! Ils nous ont placés à l’extérieur, côté rivière, sur le quai des grands yachts. Nous prenons de plein fouet le clapot de la rivière. Nous passons un très mauvais moment, les 8 heures que souffle la tempête. "Free Vikings" est poussé sur le quai dont il entame allègrement la poutre de bois, laissant quelques séquelles sur la coque, nous souffrons avec lui !    Heureusement il y a de la solidarité entre plaisanciers. Les équipiers d’un des grands yachts nous amènent des énormes pare-battages qui soulagent un peu notre pauvre bateau et nous permettent de finir sans d’autre dommage. Bilan une bosse sur la coque, le liston tordu, deux pare-battages éclatés. Je suis persuadée que si étions restés au mouillage, nous n’aurions pas eu de dommage. Mais avec des rafales à 50 nœuds, on est toujours inquiets que l’ancre ne tienne pas  ! Nous sommes fâchés contre la Marina qui aurait pu nous mettre à un autre endroit !

"Free vikings" est prêt à affronter « Michael »

   

Les dégats

Nous avons néanmoins bien apprécié la solidarité des gens de mer, qui outre ce prêt de pare-battages, nous a permis de faire la connaissance, bien éphémère, mais sympathique, d’un couple de jeunes, qui nous ont offert un petit café en plein milieu de la tourmente. Ils encadrent des adolescents en formation sur un joli voilier de 64 pieds le « Geronimo ». Ils ont bourlingué autour du monde, mais nous n’en saurons pas plus ; ils n’ont pas pu se libérer de leurs contraintes professionnelles pour venir à bord échanger un peu avec nous… Dommage !

      

La capitaine a retrouvé le sourire ; le yacht de nos sauveurs et « Geronimo »

Joli ciel de traîne

 

Emplacement

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